Les sénateurs ont été renouvelés ce dimanche 27 septembre 2020. Les élections sénatoriales françaises de 2020 sont un scrutin indirect.
Selon l’article 24 de la Constitution, le Sénat « assure la représentation des collectivités territoriales ». Le collège électoral des grands électeurs est donc logiquement composé à 95% par les conseillers municipaux, ainsi que par les conseillers généraux, les conseillers régionaux et les parlementaires du département.
Cette prééminence des conseillers municipaux explique pourquoi les élections municipales font les sénatoriales. Le scrutin découle directement des tendances politiques de l’élection des maires. Le Sénat est ainsi passé à gauche en 2011 après une poussée de cette dernière lors des municipales de 2008. À l’inverse, la vague bleue de 2014 a entraîné le retour de la Haute assemblée à droite lors des sénatoriales.
L’originalité de l’élection est de combiner deux modes de scrutin, proportionnel et majoritaire. Le scrutin proportionnel est appliqué dans les départements élisant trois sénateurs et plus, selon la règle de la plus forte moyenne. Il s’agit des départements les plus peuplés. La liste doit respecter une alternance entre les sexes. Trois sénateurs sur quatre sont élus à la proportionnelle.
La majorité de droite n’est pas menacée
Aux dernières élections municipales, la percée écologiste dans les grandes villes à Marseille (Bouches-du-Rhône), Bordeaux (Gironde) ou encore à Lyon (Rhône), ne devrait pas remettre en cause la majorité sénatoriale de la droite et du centre.
Le scrutin a clos à 17 h 30. Les premiers résultats qui ont commencé à tomber, dans les départements les moins peuplés, font apparaître une prime aux sortants, avec notamment plusieurs LR et centristes, majoritaires au Sénat, réélus dès le premier tour.
C’est le cas du président du groupe des Indépendants, Claude Malhuret, réélu dans l’Allier. Chez Les Républicains, ont notamment été réélus dès le premier tour le questeur Rémy Pointereau (Cher), Cédric Perrin dans le Territoire de Belfort, Claude Nougein en Corrèze, Alain Joyandet en Haute-Saône, Jean-Jacques Panunzi en Corse du Sud, Philippe Mouiller dans les Deux-Sèvres ou encore Daniel Gremillet dans les Vosges. Les centristes annoncent la réélection de Dominique Vérien (UDI) dans l’Yonne, Philippe Bonnecarrère (Tarn), Bernard Delcros (Cantal), Evelyne Perrot (Aube).
Le sénat reste donc à droite !
Une déroute pour le Président Macron et LREM ?
En 2017, le groupe LREM, nouvellement constitué à partir de sénateurs élus avant sous d’autres étiquettes, avait bon espoir de se consolider au Sénat. Cette première expérience avait déjà été décevante, puisque ce groupe n’avait pas progressé. Aujourd’hui, il compte 23 membres (contre 29 à son plus fort) et n’est pas en danger immédiat puisqu’il dépassera toujours les 10 sièges après ces sénatoriales, soit le seuil nécessaire pour pouvoir se constituer.
Avec son échec aux municipales, le parti présidentiel a en tout cas reculé sans être la Bérezina annoncée. Comme pour le chef de file des sénateurs marconistes, François Patriat, qui a été élu au premier tour alors qu’on le disait en danger dans son département la Côte d’Or.
Rappelons que François Patriat a été l’un des premiers élus à rejoindre le candidat Emmanuel Macron, dès 2016. En 2017, il a officiellement quitté le Parti socialiste, dont il était membre depuis 1974, après avoir avoir apporté son parrainage officiel à la candidature d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle. Il était élu depuis 1976 sous étiquette « PS ». Sa personnalité et sa longévité ont primé pour sa réélection.
Emmanuel Macron avait aussi envoyés deux ministres venus de la droite sont venus en renfort : Sébastien Lecornu dans l’Eure et Jean-Baptiste Lemoyne dans l’Yonne (le Secrétaire d’Etat aux expatriés – voir plus bas).
6 sénateurs des Français de l’étranger renouvelés en 2021.
Normalement, l’élection des sénateurs des Français hors de France doit être concomitante. En raison de l’épidémie de Covid-19, le renouvellement de six des douze sénateurs représentant les Français établis hors de France a été reporté à septembre 2021.
Pourquoi ? Le corps électoral en vigueur serait composé des grands électeurs élus en 2014 . Premier problème, ils ont déjà voté deux fois. Second souci, Il n’y a eu aucun renouvellement depuis le dernier scrutin consulaire. Les élections 2020 ayant été reportées en mai 2021, décaler le renouvellement des Sénateurs des expatriés était la seule solution afin d’assurer une vraie représentativité des nouveaux parlementaires.
Le renouvellement des 6 sénateurs sur les 12 représentant les Français hors de France est donc prévu le dimanche 26 septembre 2021.
Un secrétaire d’Etat dédié aux expatriés qui prépare l’après…
Dans l’Yonne, comme nous l’indiquions plus haut, le secrétaire d’Etat chargé du tourisme et des Français hors de France, Jean-Baptiste Lemoyne, se présentait. Il était en ballottage à l’issue du premier tour.
Volonté de soutenir la majorité présidentielle et Emmanuel Macron pour obtenir le plus grand nombre de siège à la haute assemblée ? Urgence de se ré-enraciner après l’échec du transfuge vers Biarritz ? Doute sur la pérennité de son poste ? Les questions se bousculent.. les grands électeurs de l’Yonne y ont répondu en décidant, au second tour, de confirmer l’ancrage de Jean-Baptiste Lemoyne dans ce département.