Élargissement du groupe des BRICS ? Pas une menace, répond l’Allemagne

Élargissement du groupe des BRICS ? Pas une menace, répond l’Allemagne

Les principaux responsables politiques allemands ont rejeté les craintes suscitées par l’élargissement du groupe des BRICS annoncé pour 2024, pointant plutôt du doigt la Russie et la Chine, les deux géants qu’ils considèrent comme la véritable menace.

En 2024, six nouveaux pays, dont l’Iran et l’Arabie saoudite, rejoindront le groupe des BRICS, un club d’économies émergentes comprenant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, ont annoncé les membres fondateurs à l’issue de leur récent sommet, jeudi (24 août).

L’Allemagne, cependant, ne perçoit pas l’élargissement du groupe comme une menace susceptible de rivaliser avec les institutions occidentales.

« L’élargissement rend les BRICS encore plus hétérogènes. Ainsi, en tant qu’institution, ils ne représentent pas une menace pour l’ordre fondé sur des règles, contrairement aux membres individuels, comme la Chine et la Russie », a déclaré à EURACTIV Nils Schmid, un député allemand, porte-parole du SPD pour les affaires étrangères.

Un projet anti-Occident ?

Il a salué le fait que le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud défiaient les pressions de la Chine et de la Russie, qui veulent « faire des BRICS un projet anti-occidental ». De leur côté, de hauts responsables politiques allemands restent résolument détendus en ce qui concerne le statut et le pouvoir géopolitiques réels des BRICS.

« Je ne suis pas déçue et je ne vois pas de division ou d’affaiblissement du G20 », a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, avant le sommet, dans l’attente d’un élargissement potentiel, ce qu’elle a réaffirmé après l’annonce de jeudi.

Elle a ajouté que l’Allemagne continuerait à entretenir de bonnes relations avec les nouveaux membres, tous les pays étant libres de rencontrer qui ils veulent.

L’Allemagne, cependant, ne perçoit pas l’élargissement du groupe comme une menace susceptible de rivaliser avec les institutions occidentales.

Cette décision intervient alors que la politique étrangère allemande se concentre de plus en plus sur certains membres du groupe des BRICS, à savoir le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud. L’Allemagne recherche une coopération économique et géopolitique plus étroite avec les pays tiers afin de diversifier ses partenariats dans le contexte de la crise internationale déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

La toute première stratégie du gouvernement allemand relative à la Chine, publiée en juillet dernier, fixe explicitement l’objectif d’une coopération plus étroite avec les pays tiers « d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine » pour contrer l’influence de la Chine.

En conséquence, le chancelier Olaf Scholz ainsi que six autres ministres se sont rendus individuellement en Inde depuis le début de l’année. Mme Baerbock s’est aussi rendue en Afrique du Sud et au Brésil avec le ministre allemand du Travail, Hubertus Heil.

Si l’élargissement du groupe des BRICS indique que les pays continuent à rechercher un partenariat actif avec la Russie et la Chine, M. Schmid considère l’absence de soutien inconditionnel à ces deux pays comme une réussite de la « diplomatie de la navette vigoureuse » de l’Allemagne.

La clef d’une offre attrayante pour les pays tiers réside dans le soutien à leur aspiration à des « relations économiques justes », a-t-il déclaré.

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