Au total, ce sont plus de 2000 couples binationaux, ni mariés ni pacsés, qui sont retrouvés séparés pendant plusieurs mois en raison de la crise du Covid-19.
Dimanche dernier, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, a annoncé le lancement d’une procédure spéciale pour permettre leurs retrouvailles dans les semaines à venir.
Dans les différents pays, pourtant, les démarches s’avèrent plus compliquées que prévu. Lenteurs administratives, règles qui diffèrent selon les ambassades, manque d’informations… De nombreux couples, mobilisés depuis de longs mois, se plaignent du lent et complexe démarrage du processus.
« Les règles sont claires, elles ont fait l’objet d’une note diplomatique, une sorte d’instruction envoyée à tous nos postes sur cette procédure d’entrée dérogatoire pour les ressortissants étant dans une relation sentimentale avec des Français », défend pourtant Jean-Baptiste Lemoyne, auprès du Parisien ce jeudi 13 aout
Le réseau consulaire submergé par les demandes
Concrètement, depuis lundi, la plupart des conjoints de ressortissants français ont la possibilité de réclamer par le biais des consulats ou, à défaut, des sections consulaires un laissez-passer, parfois en plus d’un visa, qui leur permet d’entrer sur le sol français. Pour cela, il faut fournir une foule de documents prouvant leur union : bail locatif, factures, passeports, preuves de voyages communs, ainsi que tout autre document prouvant l’union. Une liste formelle a été détaillée dans une « instruction » communiquée aux ambassades du monde entier, où les règles doivent être, par principe, toujours les mêmes.
« Dès lundi soir, toutes les ambassades avaient le mode d’emploi », assure Jean-Baptiste Lemoyne.
Mais l’étude de ces dossiers est complexe et chronophage. En sus, les bureaux sont désorganisés suite aux mesures Covid, toujours de plein exercice dans de nombreux pays. La crise sanitaire implique aussi beaucoup de surcharge de travail, en effet, les consulats sont très sollicités en ce moment. Non seulement par les étrangers, mais aussi par les Français bloqués sur leur lieux de vacances et les problématiques liées aux expatriés comme les bourses scolaires, les aides d’urgence…Dont les procédures sont aussi décriées.
Les coupes dans le personnel consulaire, que dénoncent les élus des Français de l’Etranger comme les syndicats, depuis des années, limitent les capacités de réactions du réseau.
En quelques semaines, notre réseau consulaire a du s’adapter aux nouvelles normes sanitaires, assumer les fonctions d’une caisse d’allocations (aides d’urgences, bourses scolaires exceptionnelles), répondre aux nombreuses interrogations de nos compatriotes bloqués dans leurs pays de résidence.. Cet afflux de demandes supplémentaires des couples binationaux a fini de mettre à genoux l’administration.
Alors que le budget d’urgence voté par le Parlement est sous exploité, les recrutements, même provisoires, non pas repris.
Autre cause au retard pris dans le traitement de dossiers qui devraient pourtant être vite réglés, l’impossibilité de se marier en France et la rupture des lignes aériennes entre la France et de nombreux pays.
Le gouvernement promet un retour à la normale dans les 15 jours… Avant les problèmes liés aux rentrées scolaires qui s’annoncent nombreux et douloureux.