Prévention, écoute, accompagnement, l’association En avant toute(s) agit 365 jours par an contre les violences sexistes et sexuelles. À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes (25 novembre), Ynaée Benaben, sa cofondatrice, décrypte les urgences sur le terrain et explique pourquoi chaque don fait la différence et transforme des vies, y compris pour les Françaises expatriées victimes de violences. Jérôme Daguet, DG de Leetchi, révèle quant à lui comment la plateforme peut mobiliser la diaspora française pour une solidarité sans frontières. Ils répondent aux questions Lesfrancais.press.
« En avant toute(s)» : prévention et action
Lesfrancais.press : « Yanaée Benaben, pourriez-vous nous présenter votre action avec l’association « En avant toute(s) » ?
Ynaée Benaben, cofondatrice et directrice générale d’En avant toute(s): « Avec En avant toute(s), nous croyons en l’amour. C’est une association qui a pour but de créer des relations saines, dès le plus jeune âge. Pour cela, nous faisons de la prévention auprès des jeunes (dans les établissements scolaires et dans les lieux festifs), et nous écoutons et accompagnons les femmes et personnes LGBTQIA+ qui ont besoin de soutien pour aller mieux ou pour sortir d’une situation ou une relation qui leur fait du mal.
« Les associations spécialisées font un travail immense,
parfois avec très peu de moyens »
Ynaée Benaben, Cofondatrice et directrice générale d’En avant toute(s)
Pour cela, nous avons créé le tchat national www.commentonsaime.fr. Il permet d’être gratuitement en contact avec les professionnels de l’équipe, de façon anonyme. Avec nous, les femmes peuvent parler, faire le point sur leur situation, mieux comprendre ce qui leur arrive et trouver des solutions concrètes : préparer une plainte, trouver un soutien psychologique, ouvrir des droits, préparer leur départ…

Elles peuvent aussi avoir des rendez-vous en visioconférence avec nos juristes, psychologues ou travailleuses sociales, tout au long de leur parcours et de leurs réflexions, en toute bienveillance. »
Lesfrancais.press : « Quels sont les besoins les plus critiques aujourd’hui pour les victimes de violence et comment les dons via Leetchi:org permettent-ils de répondre à ces urgences ?
Ynaée Benaben : « Les besoins sont nombreux : soutien psychologique, information juridique, hébergement, soutien financier direct pour partir, s’installer ailleurs, reprendre des forces sereinement. Les associations spécialisées font un travail immense, parfois avec très peu de moyens.

Les cagnottes permettent de renforcer chacune des actions : étendre les horaires d’accueil (en physique et sur internet), appuyer les dossiers, héberger en urgence. Chaque don fait la différence. »
Une aide pour les femmes expatriées victime de violence
Lesfrancais.press : « Les Françaises expatriées victimes de violences sont aussi à la recherche de soutien. Recevez-vous des demandes d’aide de leur part, que ce soit depuis l’étranger ou à leur retour en France ? Serait-il envisageable d’étendre les dispositifs comme les cagnottes Leetchi pour répondre à leurs besoins, par exemple en partenariat avec des associations locales ou les réseaux consulaires ? »
Ynaée Benaben : « Le tchat et la visio www.commentonsaime.fr n’ont pas de frontières ! Cela permet à toutes les femmes Françaises (et francophones en général) d’être en contact de façon sécurisée et gratuite avec l’équipe de professionnelᐧles d’En avant toute(s). Des femmes nous contactent de nombreux pays, pour des situations très diverses. Les cagnottes telles que Leetchi permettent de sécuriser les moyens des associations, pour assurer que le soutien soit fait par des professionnelles.
« Chaque don fait la différence »
Ynaée Benaben, Cofondatrice et directrice générale d’En avant toute(s)
En effet, aujourd’hui, le monde associatif repose en partie sur un travail bénévole, hautement nécessaire, mais aussi plus incertain. En faisant des dons, vous vous assurez que celles et ceux qui en ont besoin puissent avoir accès à un service stable, durable et spécialisé, pour les accompagner tout au long de leur parcours, et leur permettre de reconstruire des relations saines. »

Jérôme Daguet, Directeur général de Leetchi : « Leetchi sert ainsi de pont entre les communautés, permettant à la générosité de franchir les frontières sans obstacle. »
Français de l’étranger et accès à Leetchi
Lesfrancais.press : « Jérôme Daguet, les Français de l’étranger sont souvent éloignés géographiquement, mais connectés numériquement. Comment Leetchi permet-il à la diaspora française de soutenir concrètement la lutte contre la violence faite aux femmes en France, mais aussi dans leur pays de résidence ? »
Jérôme Daguet, directeur général de Leetchi: « Les Français de l’étranger sont peut-être loin physiquement, mais leur engagement reste très fort, notamment lorsqu’il s’agit de soutenir des causes essentielles comme la lutte contre les violences faites aux femmes. Leetchi joue un rôle clé en leur permettant de transformer cette volonté d’agir en impact concret. Beaucoup d’expatriés ont un attachement profond à leur pays d’origine et souhaitent contribuer malgré la distance.
« Leetchi leur permet d’être véritablement acteurs de la lutte
contre les violences faites aux femmes »
Jérôme Daguet, Directeur général de Leetchi
Notre plateforme offre un moyen simple, sécurisé et instantané de le faire. Avec Leetchi, ils peuvent soutenir facilement les victimes directement (sur leetchi.com), ou des associations françaises reconnues qui œuvrent sur le terrain (sur leetchi.org), à condition d’être déclarant fiscal et de posséder un compte bancaire européen ou d’un pays situé en zone SEPA. Leetchi leur permet d’être véritablement acteurs de la lutte contre les violences faites aux femmes. Les Français de l’étranger peuvent non seulement contribuer financièrement, mais aussi mobiliser leur réseau via des campagnes en ligne, sensibiliser, fédérer et créer de véritables chaînes de solidarité transnationales. Le numérique abolit les distances et redonne du pouvoir d’action à chacun. Leetchi sert ainsi de pont entre les communautés, permettant à la générosité de franchir les frontières sans obstacle. La facilité d’utilisation permet à ces collectes de gagner rapidement en visibilité et en collectes de fonds. »
Lesfrancais.press: « La journée du 25 novembre est un pic de sensibilisation, mais les violences sont permanentes. Comment Leetchi maintient-il l’engagement toute l’année, et y a-t-il des communications spécifiques vers les expatriés Français ? »
Jérôme Daguet : « Le 25 novembre est essentiel pour rendre cette cause plus visible, mais la violence est une réalité quotidienne. Chez Leetchi, nous sommes conscients que la solidarité doit être permanente. Concrètement, nous mettons régulièrement en avant des cagnottes et des collectes liées à cette cause, sur nos propres réseaux comme dans la presse afin de leur permettre de gagner en visibilité.

Notre dernière campagne de communication en France hexagonale mettait en avant par exemple l’association La Vague, qui conseille et accompagne les associations qui luttent pour l’égalité des genres pour structurer et mettre en œuvre leurs stratégies d’influence. Cette même association interviendra en décembre auprès de nos collaborateurs pour les sensibiliser. Ce sont des sujets sur lesquels nous souhaitons également nous engager en tant qu’employeur, et l’égalité femme-homme fait partie de nos causes prioritaires. Grâce aux réseaux sociaux notamment, nos communications s’adressent aussi bien aux Français de l’étranger qu’à ceux de la France hexagonale ou d’outre-mer. Nous relayons régulièrement les besoins de solidarité, où qu’ils soient, et mettons en avant des cagnottes qui sont le fruit d’initiatives de Français établis hors de France, valorisant ainsi leur rôle de citoyens qui agissent.
Les Français de l’étranger et les dons
Lesfrancais.press : « Un amendement récent à l’Assemblée nationale propose d’étendre aux Français de l’étranger la déductibilité fiscale des dons aux associations, toutefois cette mesure dépend du vote final du budget. Si cette disposition était adoptée, en quoi cela pourrait-il renforcer votre action et modifier votre relation avec les donateurs français expatriés ? »
Jérôme Daguet : « L’adoption de cette disposition serait un changement majeur pour l’ensemble de l’écosystème solidaire, et un réel levier de mobilisation pour la communauté de donateurs expatriés. L’extension de la déductibilité placerait tous les donateurs sur un pied d’égalité. Elle réduirait le “coût réel” du don pour les expatriés et pourrait mécaniquement augmenter la générosité, tant en fréquence qu’en montant moyen.
« L’adoption de cette disposition serait (…) un réel levier de mobilisation
pour la communauté de donateurs expatriés »
Jérôme Daguet, Directeur général de Leetchi
Et cela permettrait aux donateurs de s’engager plus fortement et plus régulièrement, tout en renforçant le lien civique entre tous les Français, quel que soit leur pays de résidence. Si cette disposition est adoptée, ce serait une avancée structurante pour la philanthropie française à l’international, et un formidable catalyseur pour l’engagement des Français de l’étranger. Pour Leetchi, cela renforcerait clairement notre action : davantage de collectes associatives pourraient atteindre leurs objectifs, et davantage de projets en faveur des femmes victimes de violences pourraient être financés. »
Auteur/Autrice
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Jérémy Michel est rédacteur en chef adjoint du média Lesfrancais.press. Il est également coach en développement personnel et formateur en communication. Jérémy a auparavant travaillé au sein de diverses institutions politiques françaises et européennes. Il a aussi été en charge des affaires publiques d’un grand groupe spécialisé dans la santé.
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