Samedi 29 mai, Pierre Lescure a monté les marches du tapis rouge pour la dernière fois en tant que président du Festival de Cannes. S’il rend son costume, il n’en a pas fini d’aimer le cinéma, la culture et les lettres.
« Je viens d’une famille extrêmement curieuse », assure Pierre Lescure. Et à y regarder de près son arbre généalogique et son parcours, nous ne pouvons en douter une seconde. Lui et son frère Roland, aujourd’hui député des Français en Amérique du nord, grandissent auprès d’un père rédacteur en chef de L’Humanité et d’une mère rédactrice au sein d’un journal de la CGT. Chez les Lescure, tout est centré autour des arts et des lettres. Lecture, cinéma, théâtre, Pierre Lescure se forme dans cet environnement où la curiosité et l’ouverture au monde sont essentielles (et un brin politisées).
Après des études au Centre de formation des journalistes, le fameux CFJ, le futur président du Festival fait ses armes au sein de plusieurs rédactions telles que RTL, RMC et feu l’ORTF. Déjà plusieurs fois nommé directeur des programmes ou de rédaction, il participe en 1983 à la création de la première chaîne payante du PAF, Canal +. Directeur de la chaîne en 1986, il finit par en devenir son président en 1994.
Un amoureux du cinéma
Pierre Lescure est un amoureux du cinéma. En 1979, il assiste à son premier Festival de Cannes qu’il décrira plus tard auprès des journalistes de France 3, comme « une année dingue puisqu’il y avait Apocalypse Now, Le Tambour, Les Moissons du ciel« . Trente-cinq ans plus tard, il est nommé président du Festival de Cannes. Sur la Croisette, il « checke » les plus grandes stars, leur fait la bise et les attend en haut des fameuses marches.
L’ère #Metoo, la palme d’Or pour Titane de Julia Ducornou – la seconde femme à recevoir le prestigieux prix après Jane Campion en 1993 – ou encore la polémique autour de Netflix : en huit éditions le président a vécu de grands évènements et chamboulements à Cannes. Si à 76 ans, il tire sa révérence et laisse la place à Iris Knobloch, l’ancienne présidente de la filiale française de Warner Bros, « tant qu’il sera en bonne santé et ni sourd ni aveugle », il continuera d’aimer le 7ème art, de regarder des films et de lire des journaux.