Ces Français oubliés dans les geôles africaines

Ces Français oubliés dans les geôles africaines

Depuis près de 2 ans, deux Français sont captifs en Afrique sans que la France n’intervienne. Pourtant nos deux compatriotes ont des profils différents et sont emprisonnés l’un comme otage d’un groupe terroriste au Mali, Olivier Dubois, notre confrère journaliste, et l’autre par un gouvernement pour avoir tenté un coup d’Etat à Madagascar, Philippe François, un homme ayant servi la France durant vingt-cinq ans. On fait le point pour les Français de l’étranger sur la situation de nos compatriotes dans les geôles africaines .

Olivier Dubois, deux étés, captif

Devant l’inaction du ministère des Affaires étrangères, ses enfants et son comité de soutien, au sein duquel on trouve des personnalités comme l’écrivain Patrice Franceschi, le colonel Michel Goya et le député européen François-Xavier Bellamy, ont lancé un appel au gouvernement français le 04 août 2022.

À cette occasion, la famille du seul otage français recensé dans le monde a lancé une nouvelle opération de communication, invitant à interpeller Emmanuel Macron par le biais d’une carte postale, dont l’envoi à l’Élysée est gratuit. 

Pour sa famille, ces opérations sont importantes afin de sensibiliser la population et de « remettre le sujet au cœur du débat public ». « On espère que le fait de parler souvent d’Olivier permettra de ne pas oublier son cas, dans un contexte d’actualité nationale et internationale très riche », estime la sœur du journaliste.

En près de 500 jours, deux vidéos ont permis d’avoir des preuves de vie d’Olivier Dubois : la première envoyée le 5 mai 2021, la deuxième le 13 mars dernier. Cette dernière a circulé sur les réseaux sociaux, sans qu’on ne connaisse sa provenance ni la date à laquelle elle a été tournée. Mais des éléments permettraient de confirmer qu’elle est relativement récente, Olivier Dubois faisant notamment référence à certains messages diffusés par sa famille sur RFI.

Philippe François, un Opex lâché par la France ?

Philippe François avait choisi la carrière militaire où il se distingua comme officier brillant. Sa carrière l’a mené du Tchad au Liban, en passant par l’ex-Yougoslavie et le Kosovo, où ses actions lui ont valu la croix de la Valeur militaire et la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs. Depuis 2013, il profite de ses droits à la retraite tout en ayant fondé une entreprise liée à son ancien domaine d’activités. Certains diront un « mercenaire », ce qui pourrait expliquer le désintérêt des diplomates du Quai d’Orsay, peu enclins à soutenir ce type d’activités, qu’on imaginait réservées aux Russes de la force Wagner.

En 2020, il rejoint Madagascar, et, après une première expérience, se lance dans les affaires avec Paul Maillot, un Franco-Malgache issu lui aussi de Saint-Cyr, impliqué dans la vie politique malgache et rencontré quelques mois plus tôt. Pour sa famille, il fut arrêté le 20 juillet 2021 à l’aéroport alors qu’il rentrait définitivement en France. Depuis, le 17 décembre 2021, Philippe François, avec Paul Rafanoharana, a été condamné en première instance à dix ans de travaux forcés pour atteinte à la sûreté de l’État et tentative d’assassinat du président Rajoelina.

Le colonel d’infanterie de marine, Philippe François © D.R.

Les deux détenus et leurs avocats attendent l’audience en Cour de cassation. Et trois cas de figures sont désormais possibles. Si la cour confirme le jugement, les deux hommes restent en prison. À ce moment, Philippe François pourra demander en vertu de sa nationalité française un transfèrement de peine en France.

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