Bruxelles autorise le Français Veolia à racheter son rival Suez

Bruxelles autorise le Français Veolia à racheter son rival Suez

Bruxelles a autorisé mardi (14 décembre) la fusion des deux géants français de l’eau et des déchets Veolia et Suez, une opération à 13 milliards d’euros scellée au printemps après des mois de bataille entre les deux rivaux historiques.

Cette décision de la Commission européenne, qui veille sur la concurrence dans l’UE, ouvre la voie à la conclusion d’une OPA de Veolia sur Suez dans les prochaines semaines. Pour obtenir ce feu vert, Veolia, numéro un mondial sur ses métiers, a dû s’engager à céder notamment l’essentiel des activités de Suez en France.

Margrethe Vestager, la Commissaire européenne à la concurrence

Vente des activités eau et déchets en France

Dans le détail, le groupe devra notamment vendre « la quasi-totalité » des activités de Suez dans la gestion des déchets et de l’eau municipale en France, « la quasi-totalité » des activités de Veolia dans les services mobiles de l’eau dans l’Espace économique européen, « la très grande majorité » des activités de Veolia dans la gestion de l’eau industrielle en France et « une partie » des activités des deux entreprises dans le traitement des déchets dangereux, a précisé l’exécutif européen dans un communiqué.

Le feu vert « est subordonné au respect intégral » de ces engagements qui « éliminent entièrement les problèmes de concurrence relevés », a souligné la Commission.

L’opération, qui avait été notifiée à Bruxelles le 22 octobre, vise à faire de Veolia « un champion mondial de la transformation écologique », renforcé dans sa capacité d’innovation face à la concurrence chinoise.

Veolia va donc absorber une large part des activités de Suez à l’international : Etats-Unis, Amérique latine, Espagne, Australie, Royaume-Uni. Il verra ses effectifs passer de 180 000 à 230 000 salariés et son chiffre d’affaires de 26 à 37 milliards d’euros.

Nouveau groupe Suez amputé de 60%

Hors du périmètre de la fusion, le nouveau groupe Suez, réduit à 40% du groupe actuel et recentré essentiellement sur l’eau et sur la France, comptera environ 40 000 salariés pour près de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Détenu par un consortium composé des fonds français Meridiam et américain GIP aux côtés de la Caisse des dépôts/CNP Assurances, il sera retiré de la Bourse.

Veolia, qui détient actuellement 29,9% du capital de Suez (acquis en octobre 2020 auprès de l’énergéticien français Engie), avait lancé fin juillet une offre publique d’achat sur les 70,1% restants.

Suez a longtemps bataillé pour éviter ce rachat initialement hostile. Mais, après huit mois d’un bras de fer financier, politique, judiciaire et médiatique entre les deux groupes rivaux depuis 150 ans, il avait finalement accepté le rachat en avril, au terme d’une médiation.

Le prix d’acquisition avait été notamment relevé à 20,50 euros par action, valorisant la cible à quelque 13 milliards d’euros.

Avec le feu vert de Bruxelles, Veolia a déjà obtenu l’aval de 15 autorités de la concurrence sur les 18 saisies du dossier. Le groupe attend encore l’autorisation des autorités du Royaume-Uni, du Chili et de l’Australie, mais seule la décision de la Commission européenne était susceptible de bloquer l’OPA.

Un article de notre partenaire Euractiv

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