La crise du coronavirus de ces derniers jours a servi de répétition à un Hard Brexit. En effet en cas d’absence d’entente, les échanges entre Londres et les Vingt-Sept auraient été régis à partir du 1er janvier 2021 par les règles de l’Organisation mondiale du commerce et des quotas et droits de douane auraient été rétablis… Ce jeudi 24 décembre Boris Johnson et Michel Barniel ont annoncé avoir trouvé un accord global.
La pêche a failli couler l’accord
Des désaccords importants ont subsisté jusqu’au dernier moment, notamment concernant le partage des quelque 650 millions d’euros de produits pêchés chaque année par l’UE dans les eaux britanniques. L’Europe avait proposé de diminuer de 25 % ses prises dans les eaux britanniques sur une période de six ans – une offre jusqu’alors insuffisante aux yeux du Royaume-Uni.
Malgré son faible poids économique, la pêche revêt une importance politique et sociale pour plusieurs Etats membres, dont la France, les Pays-Bas, le Danemark ou l’Irlande. Mais les Britanniques en ont fait le symbole de leur souveraineté retrouvée après le divorce.
Cet accord « permettra d’éviter des perturbations majeures pour les travailleurs, les entreprises et les voyageurs après le 1er janvier. Il protègera les intérêts européens et cet accord est aussi, je le crois, dans l’intérêt du Royaume-Uni. Il posera des fondations solides d’un nouveau départ avec un ami de longue date. Et enfin, il permettra de nous assurer que nous pouvons finalement laisser le Brexit derrière nous: l’Europe continue d’avancer. »
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen lors de la conférence de presse du 24 décembre 2020
Une nouveau partenariat complet
Michel Barnier a évoqué un « nouveau partenariat pour l’avenir autour de piliers ». Un accord de libre-échange « ambitieux et équitable, sans tarif ni quotas » avec « de nouvelles règles du jeu économique, qui seront pour l’UE la marque d’une nouvelle génération pour tous les accords de libre-échange ».
Deuxième pilier, « un partenariat économique et social dont le champs est sans précédent, couvrant les transports aériens, routiers, l’énergie, la lutte contre le changement climatique, la pêche, où nous avons assuré globalement une base d’accès réciproque aux eaux et aux ressources ».
« Notre partenariat comprend aussi une coopération en matière de recherche et d’innovations, de sûreté nucléaire, pour l’espace, dans le cadre des programmes de l’Union », a ajouté Michel Barnier, exprimant au passage deux regrets, le Royaume-Uni ne participera plus au programme d’échange étudiants Erasmus et que « l’ambition en matière de mobilité des citoyens ne soit pas à la hauteur de nos liens historiques. »
Troisième pilier: la sécurité des citoyens et la lutte contre le terrorisme.
Que deviennent les expatriés ?
Après les mésaventures rencontrées pour circuler entre la France et le Royaume-Uni (dans les deux sens) du fait de la mutation de la Covid-19 repérée sur l’île de Grande Bretagne, l’inquiétude avait remplacé l’optimisme de ces derniers mois.
En tant que Français expatrié, ils doivent se soumettre aux nouvelles réglementations qui sont donc confirmés par ce nouvel accord.
Etape indispensable, faire une demande à l’EU Settlement Scheme avant le 31 décembre. Ce système simplifié de Visa s’applique à tous les européens installés au Royaume-Uni depuis au moins 5 ans au 31 décembre 2020. Pour les autres, ils pourront bénéficier d’un statut intermédiaire le « pre settled » jusqu’à ce qu’ils aient atteint les 5 ans sur le territoire. L’EU Settlement Scheme est ouvert jusqu’au 30 juin 2021.
A partir du 01 janvier 2020, les nouveaux arrivant seront confrontés au nouveau système d’immigration à base de points. Selon ce système, les ressortissants de l’UE, à l’exception des Irlandais, auront besoin d’un visa pour vivre, étudier et travailler au Royaume-Uni. En revanche, ceux qui souhaitent y faire un séjour ne dépassant pas six mois seront dispensés de l’obligation de visa.
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