Brexit, déconfinement compliqué, tensions raciales, le Royaume-Uni l'est-il encore?

Brexit, déconfinement compliqué, tensions raciales, le Royaume-Uni l'est-il encore?

Que le déconfinement est compliqué ! Il varie d’un pays à l’autre, parfois d’une province à l’autre.

Au Royaume-Uni, l’un des pays les plus touchés par la pandémie, cela se combine avec la très délicate question du Brexit.

« Très franchement nous ne savons pas où il [le Premier Ministre NDLR] veut nous emmener »

Crise sanitaire, crise économique, incertitude concernant l’avenir, alors que la souveraine âgée se retire peu à peu des affaires publiques et que le Premier Ministre est contesté par une partie importante de la population, le Royaume-Uni s’enfonce dans une relative incertitude.

« Très franchement nous ne savons pas où il [le Premier Ministre NDLR] veut nous emmener » nous indique Florence, française vivant depuis 25 ans au Royaume-Uni et qui y travaille dans les ressources humaines.

« Dans les RH, c’est un carnage. Je suppose que c’est aussi le cas dans d’autres pays mais quand je suis arrivé dans ce pays, c’était la « cool britannia », le plein emploi des années Blair, ce que l’on vit maintenant est franchement déprimant ».

Le NHS au cœur des débats, et des tensions

Le NHS, le National Health Service, grand mère attentive du Royaume, à l’instar de la BBC, est largement vue comme un rempart contre la pandémie. Contre l’action de Boris Johnson aussi ? Ce dernier, qui est passé à deux doigts de la mort au pic de la pandémie, a lui-même bénéficié des services hospitaliers du Royaume Uni.

« le NHS a beaucoup de qualités mais l’égalité du réseau n’en fait pas partie »

Richard, dont la mère est française mais qui réside puis toujours au Royaume Uni, travaille dans un hôpital d’Oxford, « un lieu privilégié » admet-il, « le NHS a beaucoup de qualités mais l’égalité du réseau n’en fait pas partie » indique-t-il aux francais.press

Et le Brexit ? Déjà largement embourbé avant le confinement, il ne suis pas, loin s’en faut, un chemin tranquille. Pour autant, il a largement disparu des radars comme nous l’a indiqué Florence : « c’est franchement un peu ridicule, c’est passé de l’obsession numéro 1 du pays, avec le départ d’Harry, à quelque chose de totalement anecdotique par rapport à la Covid-19, alors que rien n’a changé et surtout que le temps passe ! J’ai pour ma part demandé et obtenu la nationalité britannique mais cela ne m’empêche pas d’être particulièrement inquiète. »

Quant aux frontières, les conditions sont strictes. Le Royaume-Uni n’a jamais fermé ses frontières, et ne fait pas de distinction entre les arrivées européennes et internationales. Les étrangers doivent s’isoler pendant deux semaines, mais aussi communiquer leurs coordonnées et leur itinéraire de voyage. Le 8 juin, le gouvernement britannique a imposé une quarantaine pour tous les travailleurs essentiels, les passagers en transit ou les personnes en provenance d’Irlande, de l’île de Man ou des îles Anglo-Normandes.

Dernier point fort complexe, les tensions raciales dans le contexte mondial du Black Lives Matter. Même la statue de Churchill a été tagguée au coeur de Londres!

Le président français en visite à l’occasion du 18 juin

Les relations entre le Royaume-Uni et l’Europe restent cependant solides. Si la France est particulièrement à l’offensive dans le cadre du Brexit, cela n’empêche pas le Président Macron de célébrer l’appel du 18 juin.

L’ambassadrice de France au Royaume-Uni Catherine Colonna a salué sur les réseaux sociaux cette visite qui comprendra des rencontres avec le Prince Charles et le Premier Ministre. L’entente cordiale survivra à cette crise historique.

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