Bilan de la mobilisation contre la réforme des retraites

Bilan de la mobilisation contre la réforme des retraites

À 17 heures, les manifestants étaient 703.000 à défiler dans les rues de l’Hexagone contre 322.000 le 15 mars à la même heure et 877.000 le 7 mars. Quatre villes ont battu ce matin leur record de mobilisation : Bordeaux avec 18.200 manifestants (15.600 le 7 mars), Toulon avec 12.000 manifestants (10.000 personnes le 11 février), Rouen avec 14.800 manifestants (13.500 le 7 mars) et Strasbourg avec 12.400 manifestants (10.500 le 31 janvier). Hors de France, la mobilisation fut dans certains pays aussi très importante, on fait le bilan de la mobilisation contre la réforme des retraites pour les Français de l’étranger.

Plus de 200 français réunis à Berlin contre la réforme des retraites ©Asma Rharmaoui-Claquin,

Les syndicats « droits dans leurs bottes »

Sur Twitter, Laurent Berger a réagi à la mobilisation contre la réforme des retraites ce jeudi: « Il suffit de parcourir les très gros cortèges CFDT (…) pour voir que la mobilisation ne faiblit pas« , a souligné le leader syndical. Et d’ajouter: « Pour la 9e fois, la détermination des militantes et militants CFDT est intacte contre les 64 ans« .

Les jeunes aussi !

500.000 jeunes ont manifesté partout en France ce jeudi, selon une première estimation réalisée par l’Unef, le principal syndicat étudiant. 150.000 jeunes ont notamment manifesté à Paris, 2000 au Havre, selon ce comptage.

La colère contre Macron

De nombreux manifestants défilant dans le cortège parisien ont fabriqué des pancartes pour critiquer le Président de la République, qui s’est exprimé hier lors d’un entretien à la télévision pour sa première prise de parole publique depuis l’adoption de la réforme au Parlement.

« Macron sadique », « Macron, bois mes règles », « Louis XVI on l’a décapité », peut-on lire sur des affiches et pancartes brandies par les manifestants.

Tensions dans le cortège parisien

La situation s’est tendue entre manifestants et forces de l’ordre à l’avant du cortège parisien. Environ 200 à 300 personnes, beaucoup habillées en noir et masquées, ont caillassé un fast-food, du mobilier urbain et ont mis le feu à des poubelles, à hauteur de Strasbourg-Saint-Denis.

Les forces de l’ordre ont tenté d’intervenir mais ont été prises pour cibles par les manifestants qui les ont visées avec des projectiles , dont des « gros pétards » selon les reporters de BFMTV présent sur place. Policiers et gendarmes ont battu en retraite avant d’utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

En parallèle, le leader du Parti Communiste Fabien Roussel, qui participe au cortège parisien à l’appel de l’intersyndicale, a appelé les forces de l’ordre « à rejoindre le mouvement » contre la réforme des retraites.

Le secrétaire national du PCF a aussi fustigé Emmanuel Macron qui ferait selon lui « le pari de la violence » dans les rassemblements contestataires afin de « retourner l’opinion » contre les manifestants. « On est passé du social à la matraque« , a-t-il tancé.

Mobilisation chez les Français de l’étranger

Du côté des Français de l’étranger, fortement mobilisés lors des précédentes journées, la lassitude a pris le pas sur la colère pour certains. L’impact financier des journées de grève y est aussi pour beaucoup, en particulier dans le réseau AEFE.

Education

Cependant à Bruxelles en Belgique ou à Valence en Espagne, ils étaient encore nombreux à débrayer, comme à Montréal qui a compté jusqu’à 80% de grévistes pour les sections du primaire selon le syndicat SNUipp-FSU. On notera que la grève fut aussi majoritairement suivie par exemple à Athènes, au Chili (Santiago et Concepcion), à Montevideo, Tunis, Valence (Espagne), et au Lycée Gustave Eiffel de Maputo (Mozambique).

« Le SNES-FSU hors de France note que la colère s’est amplifiée après le recours du gouvernement au 49-3, véritable déni de démocratie, et après les propos tenus hier par le Président de la République. Les taux de grévistes et les chiffres de manifestants énormes voire historiques en France montrent la détermination à obtenir le retrait de cette réforme passée en force. »

Communication du syndicat SNES-FSU

Pourtant, on note un recul du nombre d’établissements touchés. Mais pour le personnel des établissements mobilisés contre la réforme des retraites, le combat n’est pas fini. Comme à Berlin où les professeurs ont voté la grève pour demain vendredi aussi. Entre aujourd’hui et demain, 70% des professeurs résidents auront été en grève, ainsi que quelques personnels de droit local.

Piquet de grève à Madrid ©SNES-FSU

A Tunis, l’assemblée générale a décidé de créer une caisse de grève et a appelé à participer à l’élection législative partielle (9e circo des Français de l’étranger) pour sanctionner la réforme des retraites.

Mais il y a eu aussi des conséquences concrètes pour les élèves alors que se déroulaient cette semaine certaines épreuves du baccalauréat. Ainsi, des grévistes n’ont pas assuré les surveillances des épreuves de bac au Lycée français de Ouagadougou, d’autres n’ont pas participé à la commission d’entente des correcteurs en Espagne (pour l’épreuve de sciences économiques et sociales).

Manifestation à Vienne (Autriche) ©EELV

Administration consulaire

La journée fut plutôt apaisée dans les consulats et ambassades, aucune enceinte diplomatique, à notre connaissance, n’a été fermée ce jeudi 23 mars. Quelques grévistes ont été signalés ici et là mais pas d’adhésion majeure à la contestation.

Les citoyens ont battu le pavé

Du côté des citoyens, les appels à manifester devant l’ambassade ou le consulat ont été nombreux.

Les partis d’opposition à Emmanuel Macron invitaient les Français de l’étranger à battre ce pavé aux 4 coins du monde et en particulier en Europe. A Berlin, nos compatriotes ont même pu compter sur la solidarité du syndicat IGmetal qui les ont accompagnés dans leur mobilisation.

Mobilisation syndicale à Berlin en présence des responsables de la NUPES dans le pays ©NUPES
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