Le gouvernement à travers le Ministre des Affaires Etrangères Le Drian et le Ministre du Budget, Gérard Darmanin, ont annoncé le 30 avril dernier, le déblocage d’une aide exceptionnelle pour les Français de l’Etranger.
Le budget dédiée aux associations
a été abondé pour passer de moins de 2 millions d’euros à 50 millions afin que ces dernières puissent assurer la distribution des fonds aux Français en difficulté. Les établissements scolaires n’ont pas été oublié avec des aides directes mais aussi des bourses scolaires exceptionnelles afin de permettre aux familles de régler les frais du 3ème trimestre. Tandis que les entreprises peuvent compter sur les Chambre de Commerce Internationales réparties en 124 chambres dans 93 pays pour les accompagner dans les démarches locales afin d’obtenir les aides mises en place.
Du Vietnam à l’Espagne, les Français sont frappés de plein fouet par la crise du coronavirus. Enseignants, restaurateurs, hôteliers, guides, etc. la liste des métiers, que nos compatriotes ne peuvent plus exercer, est longue. Les réponses des gouvernements locaux aux urgences économiques sont trés variables d’un pays à l’autre. Et c’est sur ce constat, que les parlementaires se sont mobilisés afin d’obtenir ce plan exceptionnel de 240 millions (toutes aides cumulées).
La France n’abandonne donc pas ses compatriotes. Sauf que.. sur le terrain les situations sont bien plus complexes.
Manque de coordination
En absence de consignes claires des autorités, chaque consulat a lancé des procédures de façon autonome.
Pour les bourses scolaires, les familles ont théoriquement jusqu’au 22 mai pour déposer leurs dossiers. Mais dans de nombreux pays, les commissions d’attribution des bourses se sont déroulées en avril ou tout début mai. Par ailleurs, les établissements ont été libres quant à leur mode de communication sur cette aide exceptionnelle. Les élus consulaires se mobilisent, donc, pour réorganiser des réunions et informer au mieux.. Sans moyen et entravée par les mesures liées aux Covid-19, l’information circule mal.
Des aides compliquées à mettre en place, loin des réalités du terrain
Sur les aides aux citoyens en difficulté, le ministère n’a pas communiqué, non plus, de méthodologie fixe. Certains consulats ont donc décidé de faire appel aux OLES comme l’indiquer la déclaration du gouvernement. Ces établissements sont des associations de droit locale fondée par des Français et qui sont reconnues par les consulats. Tandis que d’autres services consulaires ont décidé de traiter en interne les dossiers soit par absence d’associations soit par choix.
C’est donc dans l’application que les problèmes s’accumulent. Tout d’abord, les associations, malgré l’urgence, doivent constituer un dossier, porter un ensemble de justification à l’administration consulaire. Pour cela, elles ont du être informées par leur consulat de tutelle, souvent par mail, ce qui n’a pas raccourci le délais de réaction, bien au contraire. Autre frein, c’est la non connaissance de ces associations ou des services sociaux consulaires par nos compatriotes. Et aucune campagne de communication n’est prévue pour alerter les familles en situation précaire, ni par les associations (par manque de moyen), ni par les services des consulats.
Pour les candidats, le parcours est aussi compliqué. En effet, Les personnes souhaitant bénéficier de ces sommes devront en outre justifier de leur perte ou diminution de revenus du fait de la crise. L’aide n’étant pas systématique, il faut aussi être éligibles, elles ne doivent donc pas disposer de moyens propres pour traverser cette crise, ni de possibilité d’aide familiale, amicale, etc. Enfin, ces demandeurs ne doivent pas pouvoir obtenir les dispositifs d’aides mis en place par les gouvernements de leurs pays de résidence. Enfin ils doivent être inscrit au registre consulaire. C’est un véritable dossier aux innombrables justificatifs, qui doit donc être constitué. Les critères sont aussi sujets à interprétation : Comment prouver que votre famille ou vos amis ne peuvent pas vous aider ? Et si ils en auraient les moyens, doivent-ils se justifier de pas aider le foyer concerné ?
Enfin une fois que les associations comme les éventuelles bénéficiaires ont pu réunir l’ensemble des pièces, les familles peuvent toucher l’aide tant attendue. Et là c’est la douche froide ! Les enveloppes attribués, une seule fois, aux foyers, et qui sont définies par les services administratifs parisiens, évoluent de 44€ à 300 € par adulte et de 29€ à 200€ par enfant. Comment ont-elles été calculées ? Selon le niveau de vie du pays en ayant comme référence le montant de l’aide d’urgence fournie par les CAF (caisses d’allocation familiales) en France. Cette aide complète, en métropole, l’important dispositif comme les allocations familiales, l’aide au logement, le chômage technique, les soutiens aux indépendants, etc, auxquels les Français de l’Etranger n’ont pas accès.
La complexité du montage du dossier et la faiblesse de l’aide risquent de décourager plus d’une famille. Certains craignent que ce système soit juste un effet d’annonce avec peu de conséquences concrètes pour les expatriés.
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