Le Forum Génération Égalité, inauguré par Emmanuel Macron, se tiendra à Paris du 30 juin au 2 juillet. Seront présents des chefs d’États, des délégations ministérielles et des organisations internationales du secteur privé mais aussi de la société civile.
Sommet mondial pour les droits des femmes
« Les droits des femmes restent fragiles et doivent être constamment consolidés », déclare Élisabeth Moreno, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité, et de l’Égalité des chances lors d’une conférence de presse mercredi (16 juin). C’est à partir de ce constat que la ministre décide d’organiser un sommet mondial pour les droits des femmes dans deux semaines. « Nous sommes face à une crise de l’égalité », martèle Mme Moreno.
L’évènement se veut être le « rassemblement féministe mondial le plus important » depuis 1995, dernière conférence mondiale de l’ONU sur les femmes, qui s’est tenue à Pékin. « Peut-on imaginer 26 ans sans COP ? 26 ans sans conférence générale de l’ONU ? Il était grand temps de rattraper ce retard », appuie Delphine O, Secrétaire générale du Forum Génération Égalité.
L’heure n’est plus aux « déclarations de grands principes » mais aux « actions concrètes » et aux engagements « financier et législatif », soutient la ministre.
La Covid-19 a fragilisé les droits des femmes
La pandémie de Covid-19 a largement fragilisé les droits des femmes. Pour Delphine O, à cause de la crise sanitaire les droits des femmes ont fait un « bond en arrière de 20 à 30 ans », avec une augmentation de 30% des violences conjugales et domestiques et 47 millions de femmes supplémentaires sous le seuil de pauvreté dans le monde et 11 millions de petites filles qui risquent de ne jamais retourner à l’école.
Une situation aggravée par une montée en puissance « d’États conservateurs rétrogrades ouvertement opposés aujourd’hui aux droits des femmes ». Il devenait urgent pour la France de se remobiliser.
« Il est important de réaffirmer les valeurs humanistes et progressistes que sont celles de la France et de l’ONU et de dire que les droits des femmes sont des droits fondamentaux et universels », déclare Mme O.
« La convergence de ces deux tendances justifie la raison d’être de ce forum », poursuit-elle. Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de Développement renchéri : « Il faut assurer la participation des femmes dans nos sociétés ».
« Ticket d’entrée »
Delphine O souligne que tous les États sont invités, mais qu’ils sont soumis à un « ticket d’entrée ». Des conditions sont nécessaires pour participer au forum. Ce n’est pas un « format intergouvernemental », mais un format piloté par ONU Femmes. Les pays qui souhaitent prendre part à l’évènement doivent prendre des engagements en faveur des droits des femmes. Cela peut prendre la forme d’une annonce politique, législative, financière, ou encore de plaidoyer.
« Nous avons travaillé en amont avec chacun et chacune pour que ces annonces soient substantielles et nouvelles », afin d’éviter des annonces « recyclées », précise-t-elle.
Les États qui n’ont pas souhaité prendre des initiatives en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes ne rejoindront pas le sommet. La Tunisie, l’Argentine, la Suède, la Finlande, le Kenya, le Canada, la République Démocratique du Congo (RDC) ont déjà répondu à l’appel.
Lors de la préparation du forum Génération Egalité, les ONG féministes et les ONG qui se battent pour les droits humains étaient présentes afin d’aider à le préparer.
Les grandes priorités du forum seront les droits santé et sexuels reproductifs, l’éducation des filles et la promotion des femmes qui défendent les droits des femmes dans leur pays.
Laisser un commentaire