Wagner maintenu en Afrique

Wagner maintenu en Afrique

Le groupe paramilitaire Wagner va continuer d’opérer au Mali et en Centrafrique. La courte mutinerie d’Evgueni Prigojine ne changera rien aux relations de la Russie avec ses alliés sur le continent, affirme le ministre russe des Affaires étrangères

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Tête de pont vers l’Afrique et le Moyen-Orient

Les forces de Wagner combattant en Ukraine représentaient aussi, jusqu’à récemment, un atout crucial pour soutenir l’armée russe sur le champ de bataille. Cette force autofinancée a récemment fourni à la Russie sa première victoire discernable récente lorsqu’elle a capturé la ville stratégique de Bakhmout.

« Prigojine en particulier avait de bonnes relations avec les Émirats arabes unis, qui sont un partenaire important pour la Russie, car il existe de nombreux réseaux personnels privés entre les élites d’Abou Dabi et du Kremlin »

– Andreas Krieg, professeur agrégé d’études sur la sécurité au King’s College de Londres

Mais les capacités considérables du groupe n’auraient peut-être pas été aussi bien rodées sans ses expériences au Moyen-Orient et en Afrique. 

Les mercenaires de Wagner se sont formés en combattant aux côtés des troupes russes sur les champs de bataille de Syrie, en tant qu’équipe autonome en Libye, et sont même impliqués dans les conflits actuels au Soudan, au Mali et en République centrafricaine (RCA).

« Wagner a véritablement commencé ses opérations en Afrique en Libye et l’a fait de manière très efficace. C’était [la Libye] une tête de pont que les Émirats arabes unis, à l’époque, ont rendue accessible et à partir de laquelle Wagner a pu vraiment se développer », explique Andreas Krieg, professeur agrégé d’études sur la sécurité au King’s College de Londres, à Middle East Eye.

Si Wagner n’est pas une société officielle en Russie, puisque l’existence de sociétés militaires privées n’est pas autorisée, le groupe a néanmoins créé des sociétés écrans à l’extérieur du pays, qui ont été utilisées pour autofinancer ses opérations et lui permettre de se propulser au pouvoir.

Sa tête de pont « stratégiquement importante » en Libye a permis au groupe de nouer des liens avec Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de Hemetti, qui dirige les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR), rappelle Andreas Krieg.

En Libye

Depuis 2019, les mercenaires de Wagner ont joué un rôle crucial en aidant Khalifa Haftar, le commandant militaire renégat de l’est de la Libye, devenu chef de guerre, à maintenir le contrôle des régions du sud et de l’est du pays.

« Sans un autre parapluie sécuritaire étranger, le retrait de Wagner constituerait une menace pour l’influence de Haftar dans l’est et le sud de la Libye », analyse pour MEE Ferhat Polat, chercheur à l’université d’Exeter spécialisé dans les affaires libyennes.

Avec l’aide de Wagner, le conflit libyen est effectivement devenu une guerre froide. L’Armée nationale libyenne (ANL) de Haftar et le gouvernement de Tripoli, reconnu internationalement, examinent probablement les événements en Russie et les éventuelles conséquences sur l’équilibre des pouvoirs dans le pays.

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