C’est un étrange texte qui vient d’être publié par l’antenne française de l’agence de presse russe Sputnik concernant les relations franco-tunisiennes. Tout d’abord car le conseiller consulaire des Français de Tunisie et de Libye Laurent Caizergues y est présenté comme un diplomate, ce que les conseillers consulaires ne sont pas, ils n’ont aucune fonction de représentation de la diplomatie française, mais également par le ton particulièrement anxiogène des relations entre les deux pays.
La cause? Un article sur le site de l’article d’information Tunis Webdo dans lequel l’élu affirme que «Le taux de refus de visa à des citoyens tunisiens a plus que doublé en 2019 par rapport à 2018, passant de 11,5% à plus de 25%». Autre point, les relations UE – Tunisie qui seraient selon cette analyse particulièrement défavorables à cette dernière. Déséquilibrées les relations entre le vieux continent et la Tunisie? Il est temps de faire le point.
700 000 Tunisiens en France, plusieurs dizaines de milliers de Français en Tunisie
Les deux pays se connaissent bien. Ancienne colonie française, de 1869 à 1956, la Tunisie a toujours gardé des liens étroits avec l’Hexagone. Liens des peuples d’abord avec une importante communauté tunisienne en France et plusieurs dizaines de millers de Français en Tunisie, dont de nombreux bi-nationaux et quelques personnes célèbres comme l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë.
Les liens touristiques et culturels sont forts: consulat de Tunisie en France, consulat de France en Tunisie, Institut Français, Lycée français et écoles françaises à Tunis et dans tout le pays…Par ailleurs, près de 600 000 Français se rendent chaque année en visite en Tunisie.
Une relation économique particulièrement riche
Sur le plan économique, la France est le 1er investisseur étranger en Tunisie et le 1er partenaire commercial. 1 300 entreprises françaises sont implantées en Tunisie et 30% des exportations tunisiennes sont destinées à la France. Le français est la première langue étrangère apprise.
Sur la question des visas, l’ambassade à Tunis annonce le chiffre de 136 000 visas délivrés. La question est actuellement sensible: la Tunisie, fer de lance du printemps arabe, fait face à des troubles récurrents, et les pays voisins, Algérie et surtout Libye, sont en proie à des situations bien plus problématiques encore.
Une relation très importante donc, pour les deux pays, mais également rendue compliquée par le contexte spécifique de la Tunisie depuis le déclenchement du printemps arabe. Pour autant, faut-il crier au loup? Plusieurs collègues élus consulaires de M. Caizergues n’ont pas souhaité faire de commentaires, soulignant que la question des visas n’est en aucune manière une compétence légale de tels élus.
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