Une Palme d'or 2023 française

Une Palme d'or 2023 française

Le jury présidé par le réalisateur suédois Ruben Östlund a distribué, ce samedi soir, les récompenses lors de la cérémonie de clôture de la 76e édition du Festival de Cannes. Il a dû départager les 21 films en compétition et attribuer la prestigieuse Palme d’or. Après une cérémonie réussie, c’est Justine Triet qui fut honorée du plus prestigieux prix du 7ème art remis cette année par Jane Fonda, connue pour ses engagements militants et couronnée par deux Oscars.

Une année réussie

Après trois années tourmentées, marquées par la crise sanitaire, la montée en puissance des plateformes de streaming et une brutale chute de la fréquentation des salles, l’optimisme récemment retrouvé ne fut-il que de circonstance ? Répétant les mêmes rituels tout en y intégrant quelques éclats d’ innnovation, l’édition 2023 du Festival de Cannes a présenté un précipité du monde du cinéma et de ses défis.

Ainsi la 76e édition du festival s’est ouverte dans un climat d’optimisme, en complète distorsion avec le syndrome dépressif qui semblait avoir submergé le petit milieu du Cinéma mondial. Alors que jusqu’à l’hiver 2022 les pronostics alarmistes sur l’avenir des salles de cinéma étaient légion, les premiers mois de l’année 2023 ont été marqués par une nette remontée de la fréquentation dans la plupart des pays du monde. En France, en avril 2023, les entrées dépassent celles d’avril 2019 et de nombreux analystes considèrent que le cap des 200 millions d’entrées pourrait de nouveau être franchi pour l’année 2023. En quelques semaines, c’est un renversement complet de perspective.

Confirmant cette dynamique, cette année le Marché international du film a réuni plus de 14.000 participants, faisant mieux que l’édition 2019 marquant ainsi le retour de Cannes au centre de l’industrie cinématographique. Rappelons qu’entre 70% et 80% des films produits dans le monde sont « signés » sur la Croisette.

Le jury de la 76ème édition et Jane Fonda qui a remis la Palme d’or 2023

Une édition ouverte sur tous les cinémas

Au Festival de Cannes, rarement le continent africain aura été aussi représenté : les réalisatrices tunisienne et sénégalaise Kaouther Ben Hania et Ramata-Toulaye Sy présenteront leurs films en compétition, tandis qu’à Un certain regard seront montrés les films de cinéastes venus du Soudan, du Maroc ou de la République démocratique du Congo. Ce que ne démentira pas la directrice adjointe des programmes de TV5monde qui co-finance de nombreux projets nés dans l’esprit de la nouvelle génération de réalisateurs et d’acteurs africains. Découvrez son interview ci-dessous.

Ce gain de diversité s’accompagne d’un progrès vers la parité, puisque jamais autant de films signés par des réalisatrices n’ont été choisis en compétition : six cette année (Jessica Hausner, Catherine Breillat, Justine Triet, Alice Rohrwacher s’ajoutant aux deux cinéastes déjà citées). Le festival ne fut pourtant pas à l’abri de polémiques, liées à la sélection hors compétition de la série The Idol de Sam Levinson (dont une partie de l’équipe s’est désolidarisée en l’accusant de promouvoir la « culture du viol ») ou encore la présence en ouverture de Jeanne du Barry de Maïwenn, occasionnant le retour sur le tapis rouge cannois de Johnny Depp – un an après son controversé acquittement.

Si la sélection officielle a mis en avant un nombre significatif de cinéastes émergents, on y a aussi retrouvé de nombreux palmés comme Hirokazu Kore-eda, Nuri Bilge Ceylan, Ken Loach, Nanni Moretti, Wim Wenders et Martin Scorsese. 

Une Palme méritée

Le film français Anatomie d’une chute de Justine Triet remporte la Palme d’or ! C’est la 10e Palme tricolore, et la troisième remportée par une femme après Jane Campion et Julia Ducournau.

 Sandra Hüller dans Anatomie d’une chute

Ce drame met en vedette Sandra Hüller et Swann Arlaud et suit l’histoire d’une famille confrontée à une mort suspecte du père, et au procès qui s’ensuit.

Lui est professeur, elle écrivaine et leur fils, Daniel, est un petit garçon malvoyant de 11 ans. Tous les trois vivent dans un chalet reculé près de Grenoble et leur vie bascule lorsque Samuel, le père de famille fait une chute mortelle, dans des circonstances mystérieuses. Suicide ou homicide ? Impossible de trancher et Sandra, sa femme, est rapidement suspectée du meurtre. Un procès doit alors trancher et faire l’anatomie de cette chute. 

Pour son quatrième long-métrage, Justine Triet impressionne, une fois de plus. Après La Bataille de SolférinoVictoria et Sybil, la cinéaste fait une véritable déclaration d’amour à son actrice, Sandra Hüller, avec ce magnifique rôle taillé sur mesure pour la comédienne allemande.

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