Une Française lutte pour l'égalité des sexes à Berlin

Une Française lutte pour l'égalité des sexes à Berlin

C’est l’histoire d’une mère de famille française, installée à Berlin depuis 9 ans, qui fut expulsée d’un parc berlinois pour avoir faire du topless. Ce fait divers relance le débat sur l’égalité des droits entre les hommes et les femmes en Allemagne.

Le 20 juin, à l’heure du déjeuner, cette Française, Gabrielle Lebreton, était assise sur sa serviette au bord de la pataugeoire publique du parc de Treptow, au bord de la Sprée, la rivière qui traverse la capitale, quand deux agents de sécurité du parc lui demandent de se couvrir la poitrine.

Une base juridique floue

Nudisme, exhibitionnisme, provocation à l’acte sexuel, infractions aux bonnes mœurs… Personne n’arrive à définir l’infraction de Gabrielle Lebreton. Et personne n’a vu de panneau interdisant aux femmes de se couvrir la poitrine. Malgré des excuses sur une « communication inappropriée » des agents de sécurité, la mairie d’arrondissement confirme un « trouble à l’ordre public », en se référant à l’article 118 de la loi sur les infractions, avec une pratique du « naturisme » de la part de la Française.

Pour la jeune mère de famille française, la sexualisation de ses seins est le fait des autres. Lorsque Gabrielle Lebreton a déclaré qu’elle ne faisait pas de nudisme et qu’elle pouvait se déplacer comme les hommes sur le terrain avec le haut du corps libre, il y a eu un échange verbal intense à la limite de la violence. » Qu’en est-il de l’égalité des droits? « , a-t-elle demandé. À la fin, deux policiers sont arrivés et ont prêté assistance au service de sécurité et ont expulsé la Française.

« Si cela gêne les autres, ce n’est pas mon problème. C’est le leur. Mes seins sont sexualisés, c’est insupportable »

Gabrielle Lebreton

Et pourtant elle est décidée à ne pas lâcher l’affaire. Elle a déjà lancé un mouvement intitulé «Egalité des poitrines» pour sensibiliser l’opinion publique. Elle compte, donc porter l’affaire en justice pour tenter de combler ce vide juridique.

« La vague de soutien a été immense sur les réseaux, venant de tous les âges et de toutes les cultures »

Gabrielle Lebreton

Soutien des femmes berlinoises

Interrogées par la presse locale, les Berlinoises soutiennent dans leur majorité l’action de la jeune femme.

« Nous ne sommes pas en Bavière, mais à Berlin. Qu’est-ce qu’il y a de mal à ce que des femmes avec le haut du corps s’allongent sur la planche, même si celle-ci est une place de jeux pour enfants. Croyez-moi, les enfants ne s’en soucieront pas. »

Une Berlinoise dans le Berliner Kurier

Cette affaire fait craindre un retour de la pudibonderie d’avant-guerre. Les adeptes de la « culture du corps libre » (Freikörperkultur, FKK) le constatent : ils se sentent de nouveau en minorité sur les plages.

« Autrefois, 90% des jeunes faisaient au moins une expérience de nudisme. Ils ne sont plus que 50 % aujourd’hui. Ça change le rapport de la société à la nudité »

Konrad Weller, sexologue à l’Ecole supérieure de Merseburg en Saxe-Anhalt (ex-RDA).

Le plus étonnant est que cette affaire de seins s’est produite dans un quartier de l’ancienne RDA communiste, un pays où le nudisme a fait partie de la culture populaire pendant 40 ans. Les temps changent, les mœurs aussi.

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