Le dernier week-end de juin devait démarrer depuis Nice la 107e édition du Tour de France. La crise sanitaire du Covid-19 en a décidé autrement et l’épreuve a été postposée du 29 août au 20 septembre. AOS propose une édition virtuelle en attendant…
Le mois de juillet ne sera cependant pas sans Tour : ASO a décroché un partenariat avec la célèbre plateforme de cyclisme virtuel Zwift pour proposer six étapes inspirées des plus fameux paysages cyclistes français, tracées pour former un premier Tour de France virtuel.
L’opération de communication a été soigneusement préparée : dès l’envoi du communiqué de presse d’ASO, les équipes engagées sur ce tout premier Tour de France virtuel ont chacune envoyé sur les réseaux sociaux la vidéo de promotion proposée par Zwift, dévoilant les couleurs de chaque coureur sur les Champs-Élysées, symboles du Tour. Il faut dire que l’annonce est retentissante : la plus célèbre plateforme de cyclisme virtuel s’associe avec la course la plus médiatique de la saison pour réaliser un mini-Tour de France sur son réseau. Zwift proposait jusqu’à présent quelques circuits réels, comme celui de la RideLondon Classique, des championnats du monde à Richmond et Harrogate, ou encore de Central Park à New York. C’est la première fois que la plateforme américaine se met au diapason avec un organisateur historique tel qu’ASO, jusqu’ici peu amène de collaborer avec ce type de prestataire. La situation sanitaire mondiale et la nécessité de trouver de nouveaux débouchés pour un sport en difficultés financières, sans la moindre course à organiser.
23 équipes masculines et 16 équipes féminines sur le Tour de France virtuel
Si le Tour de France reprendra bien du 29 août au 20 septembre (si la pandémie de coronavirus reste contrôlée en France, du moins), Zwift a tout de même trouvé un terrain d’entente avec ASO pour proposer une édition virtuelle de son épreuve, sans que cela vienne perturber l’organisation de la 107e édition. Cela faisait déjà plusieurs semaines que ce partenariat s’annonçait, mais ASO ne laissait rien filtrer.
Cette fois, 23 équipes masculines et 16 équipes féminines ont donné leur accord pour participer aux six étapes tracées sur la plateforme. Même le Tour for All, la course par étapes imaginée par Zwift en mai dernier avec 10 équipes masculines et 10 équipes féminines, ou le Tour de Suisse virtuel, organisé début mai sur Rouvy avec 18 équipes masculines, n’avaient pu obtenir un tel peloton. ASO se permet même d’annoncer les participations de Chris Froome, d’Egan Bernal, de Geraint Thomas (INEOS), de Greg Van Avermaet (CCC), de Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step), de Mathieu Van der Poel (Alpecin-Fenix), de Chloé Dygert (Twenty20), d’Anna van der Breggen (Boels-Dolmans), de Marianne Vos (CCC) ou encore de Coryn Rivera (Sunweb).
Comme pour le Tour for All, les dames démarreront l’étape du jour, d’une durée de plus ou moins une heure, avant que les messieurs prennent les relais.
Une carte française spécialement créée pour le tour virtuel
Et les étapes ? Les deux premières furent des étapes de moyenne montagne tracées sur la fameuse île virtuelle de Watopia, qui arborera de nouveaux modèles graphiques inspirés de la région de Nice, pour créer l’illusion d’étapes méditerranéennes. Les trois étapes suivantes seront programmées sur une nouvelle carte française réalisée pour l’occasion : une étape de plaine inspirée des routes du nord-est de la France, une étape vallonnée inspirée du sud-ouest de la France, et une étape de montagne menant au Chalet Reynard, sur le Mont Ventoux. Enfin, la sixième et dernière étape sera le critérium traditionnel autour des Champs-Élysées, à Paris.
Ce Tour de France virtuel sera-t-il reconduit après cette édition particulière ? Le bilan de cette première tentative sera en tout cas scruté, et pourra mener à de nouvelles expériences à l’avenir. Ces compétitions entre coureurs sont pour l’instant une bouffée d’oxygène pour un sport endormi depuis la mi-mars, mais il sera difficile de renouveler ce type de course lorsque la saison reprendra ses droits. Il s’agit avant tout d’un divertissement, d’une parenthèse destinée à ramener des spectateurs, de la visibilité pour les sponsors. Suffisant pour rassurer ? Suffisant pour redessiner l’image du cyclisme en tout cas, surtout de la part d’ASO, qui frappe encore plus fort que RCS Sport avec son Tour d’Italie virtuel qui ne bénéficiait que d’une faible couverture médiatique. Cette fois, en s’engageant avec la plateforme virtuelle la plus utilisée par les cyclistes, ASO a fait le choix de la sécurité, pour s’assurer un certain attrait de la part de la presse et des supporters de la Petite reine. Créer une course virtuelle ne suffit pas, il faut savoir la valoriser…
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