A trois mois du premier tour des élections présidentielles, les électeurs et électrices français étaient encouragés à participer à la primaire populaire. Présenté comme un processus de vote citoyen, cet outil en faveur d’une candidature commune à gauche n’a pas permis cependant à tous les Français de participer. Les expatriés pour des raisons techniques ont été le plus souvent exclus du scrutin.
Une carte bancaire française et un numéro de téléphone français
Il fallait donc s’inscrire en amont pour participer au vote en ligne. Ils furent près de 500 000 en France à suivre les consignes pour être enregistrés comme votants. Pour s’inscrire, il fallait une adresse email et un numéro de téléphone français.
Et là, les problèmes commencent si l’expatrié(e) n’avait pas conservé de numéro français, elle ou il était exclu du vote. Et ce n’est pas tout, un troisième niveau de contrôle a été mis en place, la validation de l’âge par la carte bancaire.
Et seules les cartes bancaires françaises étaient acceptées sur la plateforme. Les Français et Françaises établis à l’étranger qui n’avaient pas renouvelé leur carte bancaire française étaient donc exclus du vote.
«Il est indispensable de s’organiser en amont pour avoir accès à ces outils»
Le site internet de la Primaire populaire
Pourquoi ce troisième moyen de contrôle? «À des fins de lutte anti-fraude et dans la perspective de garantir la sincérité du vote […] Nous vous demandons de renseigner les informations de votre carte de paiement pour que votre identité soit vérifiée, conformément aux exigences de sécurisation de la CNIL – la Commission nationale de l’informatique et des libertés», peut-on lire sur une autre page. Etonnant quand on sait que les autres primaires à droite et à gauche avaient été accessibles aux Français établis hors de France.
Au final, il fallait donc une adresse email, un numéro de téléphone français et une carte bancaire française pour pouvoir choisir parmi les noms proposés.
Christine Taubira remporte les faveurs des votants
Les sept candidats participant à la primaire populaire ont été annoncés samedi 15 janvier lors d’une conférence de presse. Il s’agissait d’Anna Agueb-Porterie, d’Anne Hidalgo, de Yannick Jadot, de Pierre Larrouturou, de Charlotte Marchandise, de Jean-Luc Mélenchon et de Christiane Taubira. Quelque 392.000 personnes ont participé au vote, qui s’est déroulé par internet de jeudi à dimanche. Les électeurs devaient attribuer à chaque candidat une mention (très bien, bien, assez bien, passable, insuffisant…).
Si Mme Taubira a affirmé à plusieurs reprises qu’elle se plierait au résultat du «jugement majoritaire» pour poursuivre ou non sa course à l’Elysée, ce verdict n’a pas la même importance pour les autres candidats. L’insoumis Jean-Luc Mélenchon, la socialiste Anne Hidalgo et l’écologiste Yannick Jadot ont déclaré que même si ce résultat ne leur était pas favorable, ils resteraient tout de même dans la course. Et c’est donc Christiane Taubira qui a remporté sans surprise ce dimanche 30 janvier la Primaire populaire.
Dans ce «jugement majoritaire, Christine Taubira a obtenu la mention «bien plus», devançant l’écologiste Yannick Jadot (assez bien plus), l’insoumis Jean-Luc Mélenchon (assez bien moins), l’eurodéputé Pierre Larrouturou (passable plus) et la socialiste Anne Hidalgo (passable plus).
Laisser un commentaire«Merci pour votre confiance. Nous voulons une gauche unie, nous voulons une gauche debout, nous avons une belle route devant nous, je suis fière, je mesure le poids de cette confiance, nous n’avons pas le droit d’abandonner»
Mme Taubira, devant ses militants, dans son QG à Paris