Un groupe de sept leaders européens mené par le président français Emmanuel Macron a appelé la Commission européenne à arrêter de faire obstacle à l’énergie nucléaire et à considérer la possibilité de l’inclure dans son règlement « Taxonomie verte ».
Le nucléaire pour sauver le climat
Dans une lettre à l’intention de l’exécutif européen, sept chefs d’État et de gouvernement du bloc ont ouvertement déclaré leur soutien à l’énergie nucléaire afin d’atteindre les objectifs climatiques de l’UE.
« Nous sommes convaincus que toutes les technologies neutres ou à faibles teneur en carbone qui contribuent à la neutralité carbone… devraient non seulement être reconnues par l’UE, mais également soutenues activement »,
ont écrit les signataires de la missive.
« C’est particulièrement le cas du nucléaire, dont le développement est l’une des priorités phares du traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom), contraignant les institutions de l’UE à le mettre en avant »
peut-on lire dans la lettre datée du 19 mars.
L’Allemagne et l’Autriche contre
Parmi les signataires figurent les leaders de la République tchèque (Andrej Babis), la France (Emmanuel Macron), la Hongrie (Viktor Orban), la Pologne (Mateusz Morawieck), la Roumanie (Florin Cîtu), la Slovaquie (Igor Matovic) et la Slovénie (Janez Jansa).
L’Autriche et l’Allemagne, opposées à l’énergie nucléaire, mettent en exergue les risques environnementaux posés par les déchets radioactifs.
Le nucléaire est également exclu – en principe – de la taxonomie verte de l’UE en raison du principe consistant à « ne pas causer de préjudice important », selon lequel un investissement dans une activité économique ne cause de préjudice important à aucun des objectifs sociaux ou environnementaux de l’Union européenne.
Le document avance toutefois que le recours au nucléaire est une décision qui revient à chaque État membre, « peu importe les choix politiques de leurs voisins ».
Nouveaux réacteurs en construction
La Pologne, la République tchèque et la Bulgarie prévoient de construire de nouveaux réacteurs nucléaires dans le but de réduire leur dépendance au charbon et d’accomplir les objectifs climatiques de l’UE. De son côté, la France a lancé un programme ambitieux afin de remplacer certaines de ses centrales nucléaires vétustes par des réacteurs à eau pressurisée (REP). La Finlande et le Royaume-Uni se sont également tournés vers les REP, mais le coût des travaux est très onéreux, les retards s’accumulent et les questions de sécurité se multiplient.
Les charges financières des nouvelles constructions nucléaires sont une préoccupation croissante pour la filière. Le mois dernier, le Forum européen de l’énergie nucléaire (Foratom) a exprimé des inquiétudes sur l’exclusion possible du nucléaire dans le règlement « Taxonomie verte ».
Laisser un commentaire