Sénatoriales Français de l’étranger : divisions ou pluralité de choix ?

Sénatoriales Français de l’étranger : divisions ou pluralité de choix ?

Le 24 septembre prochain au soir, il ne restera que six vainqueurs sur les cent douze personnes qui, aujourd’hui, concourent pour les élections sénatoriales des Français établis hors de France. 

Même si tous les noms n’ont pas encore été officiellement publiés, c’est – au moment où cet article est publié – tout de même quatorze listes, comportant chacune huit candidats, à parité égale, qui se présentent au suffrage des 532 électeurs. En 2017 et 2021, lors des précédents scrutins, le choix pouvait alors se porter sur dix listes.  

Pluralisme des listes, un bon signal pour la démocratie ? 

Cette inflation de candidatures augure-t-elle d’un renforcement de la démocratie ? Au nom du pluralisme c’est déjà une première victoire : tout ce que compte comme tendances sur l’échiquier politique national est ainsi représenté dans cette élection pour les Français établis hors de France. 

Cette pluralité est-elle pour autant un bon signal pour les Français de l’étranger ? Est-ce un gage de diversité d’idées et de propositions nouvelles pour nos expatriés ? La campagne électorale répondra à ces interrogations. Les sujets concernant nos compatriotes à l’étranger ne manquent pas : de l’évolution de nos écoles à l’étranger à la fiscalité, de la prise en charge de la santé à la sécurité de nos concitoyens partout dans le monde, tout en passant par le soutien à nos associations et au dynamisme économique de nos entreprises françaises à l’étranger…

Cette élection est aussi l’occasion d’apporter des réponses à cette question de plus en plus centrale concernant la clarification des compétences des conseillères et conseillers des Français de l’étranger et des délégués consulaires qui, rappelons-le, constituent quasiment 96 % du corps électoral. 

« En toute confidence »

Ce petit mois qui nous sépare du scrutin va nous éclairer sur ces différents points. Les enjeux sont importants pour nos expatriés, c’est pour cela que cette élection mérite un débat de qualité. Votre média Lesfrançais.press s’y engage. Chaque tête de liste est ainsi invitée à participer à notre nouveau rendez-vous politique « En toute confidence » pour répondre aux interrogations de nos compatriotes à l’étranger et éclairer le choix des électeurs. 

Les forces en présence : du neuf, de l’ancien, de l’expérience, de la jeunesse… 

Parmi les têtes de liste 2023, nous retrouvons quatre sénateurs sortants : Hélène Conway qui siège actuellement au groupe socialiste au Sénat, Ronan Le Gleut, membre du groupe Les Républicains, Damien Regnard, qui appartient également au groupe Les Républicains mais qui, en 2017 figurait sur la liste de l’ASFE (Alliance solidaire des Français de l’étranger) avec Evelyne Renaud-Garabedian, également sénatrice sortante qui, en 2023, est le porte-drapeau de la liste ASFE. 

Un cinquième sénateur sortant, Jean-Yves Leconte, du groupe socialiste, ancien colistier d’Hélène Conway en 2017, se positionne cette année à la deuxième place de la liste menée par la verte (EELV) Mathilde Ollivier, conseillère des Français de l’étranger à Vienne. 

Divisions, pluralité ou les deux ? 

C’est Christine Tuaillon (New York) qui mène la liste de la France Insoumise (LFI), avec trois listes représentées, la Nupes est ainsi divisée ou plurielle selon le regard de chacun.

Il y a aussi embouteillage du côté de la majorité présidentielle. Thierry Masson, élu en Belgique, conduit la liste désignée par Renaissance, et trouve sur son chemin Franck Barthélémy. L’élu pour l’Inde et le Sri Lanka, qui figurait en deuxième position sur la liste Majorité présidentielle menée par Samantha Cazebonne en 2021, a donc déposé sa propre liste cette année, tout comme Sophie Suberville (troisième de la liste Majorité présidentielle en 2021), élue à San-Francisco, qui a cette fois-ci fait le pari de présenter sa candidature à cette élection sénatoriale de 2023 en formant un duo avec le Modem Jean-Hervé Fraslin, élu à Madagascar.  

Le terme « Indépendants » fait aussi l’objet d’une concurrence entre deux listes : celle d’Hélène Degryse, élue aux Pays-Bas et Présidente de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), qui a annoncé présenter sa candidature, et celle d’Olivia Richard qui revendique aussi, au côté d’Olivier Cadic pour lequel elle travaille depuis des années au Sénat, l’appellation des « Indépendants ».

La droite de la droite attise également les convoitises. Ce n’est pas moins de trois listes qui portent cet étendard. C’est la première fois que cette mouvance est autant représentée dans ce scrutin sénatorial pour les Français de l’étranger avec Alain Ouelhadj (Miami) pour Reconquête, Pierre Brochet (Kuala Lumpur) à la tête de la liste du Rassemblement national et Marc Guyon, élu à Hong Kong, qui, pourtant sans étiquette apparente, couvre également ce spectre.       

Le 24 septembre, il n’en restera que six 

De ces multiples candidatures, six gagneront leur siège au Sénat le 24 septembre au soir. Si quelques certitudes quant aux futurs élus ou réélus peuvent d’ores et déjà émerger au regard du corps électoral actuel, une élection reste une élection. 

Les LR feront-ils un ou deux sièges ? Les indépendants se neutraliseront-ils ou parviendront-ils à faire émerger un nouveau courant ? L’ASFE gardera-t-elle l’ensemble de ses fidèles ? La majorité présidentielle résistera-t-elle et si oui qui la représentera ? A gauche, qui deviendra le leader de la Nupes à l’étranger ? Combien de voix se porteront sur Reconquête et sur le Rassemblement national ? Et quelles idées nouvelles émergeront de cette campagne électorale pour soutenir nos compatriotes à l’étranger ? Tels sont les principaux enjeux de ce scrutin que suivra avec attention l’ensemble de la rédaction de votre média lesfrancais.press tout en relayant aussi toutes vos questions auprès des têtes de listes. 

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