2023-6286 SEN, cette désignation pourrait marquer un nouvel épisode dans les sénatoriales 2023 pour les Français établis hors de France. Ces chiffres et lettres constituent le numéro de requête en contentieux électoral déposé sur le bureau du Conseil Constitutionnel par Thierry Masson, candidat Renaissance. Contacté par lesfrancais.press, ce dernier n’a pas souhaité s’exprimer publiquement.
Arrivé en sixième position avec 47 voix, la tête de liste officielle de la majorité présidentielle avait loupé la marche du Palais du Luxembourg pour quelques bulletins. En moyenne, obtenir cinquante suffrages lors de ce scrutin vous permet d’obtenir un siège de sénateur.
Utilisation abusive du mot « Renaissance »
Selon nos informations, la contestation électorale porterait sur deux aspects. L’utilisation abusive du mot « Renaissance » par une autre liste non investie par le parti du président Macron. Et une organisation défectueuse de l’élection dans certains bureaux de vote.
Le requérant Thierry Masson devra prouver que l’utilisation du terme « Renaissance » par une autre liste que la sienne aurait pu tromper l’électeur. Rappelons que le corps électoral pour les élections sénatoriales est composé de 532 élus, qui normalement connaissent le monde politique. Ces personnes sont davantage sensibilisées au « jeu des étiquettes » qu’un électeur lambda.
La liste ciblée est celle menée par Sophie Suberville. Non désignée par « Renaissance », la conseillère des Français de San-Francisco avait constitué une liste dite dissidente. Elle était accompagnée du Modem avec Jean-Hervé Fraslin, conseiller des Français de Madagascar. Appelée par la rédaction, Sophie Suberville, qui est arrivée en septième position avec 40 voix, ne souhaite pas faire de déclaration pour le moment. Attentive à l’évolution qui sera décidée par le Conseil Constitutionnel, la candidate semble cependant sereine, et s’exprimera quand recevra une notification officielle.
Une dizaine de bulletins de vote semblaient avoir été égarés
Du côté des autres candidates et candidats aux sénatoriales 2023 pour les Français établis hors de France « on attend de voir ». « Cela fait mauvais perdant, mais l’écart de voix est faible alors ce n’est pas vraiment une surprise » a-t-on cependant entendu.
Quant au déroulement du scrutin, une dizaine de bulletins de vote semblaient avoir été égarés. Les votes en provenance de deux consulats en Allemagne, d’un en Europe du Nord, d’un autre situé en Amérique du Sud et un provenant d’Afrique auraient connu des difficultés d’acheminement vers Paris, bureau centralisateur de cette élection. Par le biais des procurations, cette défaillance aurait été surmontée. Lors du décompte, deux électeurs sur les 532 n’avaient pas pris part au vote. Ces deux personnes ne résident pas dans les consulats concernés.
Peut-être n’est-on pas à l’abri de surprises
Le Conseil Constitutionnel a bien été saisi de cette contestation. Selon quelques bruits de couloir, les locataires de la rue Montpensier s’agaceraient poliment des élections parlementaires concernant les Français de l’étranger. Lors d’une élection sénatoriale précédente, Jean-Pierre Bansard de l’ASFE avait été condamné à un an d’inéligibilité. Rappelons aussi que lors de la dernière élection législative, trois circonscriptions avaient dû revoter. Enfin, ce recours déposé par le candidat Renaissance s’ajoute aux contrôles des comptes de campagne qui vont s’opérer. Peut-être n’est-on pas à l’abri de surprises.
Auteur/Autrice
-
Jérémy Michel a travaillé de nombreuses années pour des élus et a coordonné les affaires publiques européennes d'une grande entreprise française. Installé à Bruxelles depuis 2000, il est actuellement coach et consultant.
Voir toutes les publications