Sénatoriales 2023 : pour qui voter ? 

Sénatoriales 2023 : pour qui voter ? 

En période électorale il y a les coups bas, les coups fourrés, les coups de Jarnac, les coups tordus, les rumeurs, les ragots, les trahisons, les fourberies, les officiels, les dissidents … et bien d’autres faits et gestes d’arrière-cour ou de mise en scène publique. Cette campagne pour les sénatoriales des Français de l’étranger n’échappe pas à cette tradition.

Des idées pour les expatriés, y en a-t-il sur la table ? 

Et pourtant, une élection ce sont aussi des programmes, des projets. « Les Français de l’étranger méritent mieux » a-t-on entendu dernièrement dans une des interviews du podcast « En toute confidence » publiée par lesfrancais.press. Alors des idées pour les expatriés y en a-t-il sur la table ? Quelles propositions émergent des seize listes engagées ? Et si, chers grands électeurs et lecteurs, le temps de cet article, nous oubliions les étiquettes politiques pour ne retenir uniquement que les engagements publics des candidates et des candidats. Voteriez-vous pour l’ensemble de ce programme ?

Le statut de l’élu : pierre angulaire de cette campagne

Le statut des Conseillers des Français de l’étranger est la pierre angulaire de cette campagne. Parmi les 532 électeurs, plus de 500 sont directement concernés. La « réforme est urgente », nous confie Mathilde Ollivier, certains élus estiment d’ailleurs qu’ils passent « plus de temps à se battre sur (nos) prérogatives qu’à défendre les Français de l’étranger ». Ronan Le Gleut propose ainsi de transposer le « statut de l’élu local publié par l’Association des maires de France (AMF) aux élus des Français de l’étranger. Il ne devrait pas y avoir deux catégories d’élus dans la mesure où leur légitimité émane du suffrage universel direct ». La question du nombre de représentants par pays se pose aussi. Olivia Richard constate que « la représentation proportionnelle entre le nombre de Français vivant dans le pays et le nombre désigné de Conseillers des Français de l’étranger n’est pas adéquate ». Au Gabon il y a actuellement trois élus consulaires, au Niger qu’un seul, pour ne prendre que des exemples récents, alors qu’ils sont sept en Belgique. Au regard des situations et du besoin d’aides en faveur de nos compatriotes expatriés, ce chiffre pourrait donc évoluer. 

« Les résolutions votées à l’unanimité à l’AFE devraient être intégrées dans les propositions ou projets de lois »

L’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) fait également l’objet de discussions. Hélène Degryse affirme que la réforme de 2013 « a précarisé les élus et marginalisé l’AFE », Marc Guyon parle d’« un simple club de gens sympathiques mais sans réel pouvoir » quand il évoque cette assemblée et demande ainsi que « tous les élus conseillers des Français de l’étranger puissent y siéger » pour améliorer la représentation. Concernant ses pouvoirs, la quasi-unanimité de tous les candidats se prononcent pour que l’AFE « puisse disposer de compétences délibératives », Christine Tuaillon ajoutant que « toutes les résolutions votées à l’unanimité à l’AFE devraient être intégrées dans les propositions ou projets de lois ».

Stop aux Français de seconde zone 

Alain Ouelhadj souligne que « dans la Constitution il n’est pas indiqué que les Français de l’étranger disposeraient de moins de droits et de devoirs que les Français de France ». Il conviendrait de stopper l’idée de Français de seconde zone : « Chaque expatrié au niveau santé, éducation, retraite, fiscalité… devrait disposer des mêmes possibilités que nos compatriotes vivant en France ».    

Disposer des mêmes possibilités, cela passe par l’éducation, et Christine Tuaillon évoque « la gratuité des écoles » sans pour autant favoriser les groupes privés. Faciliter la vie de nos compatriotes à l’étranger c’est aussi les soutenir dans leurs initiatives. Pierre Brochet pointe la « difficulté à financer des projets à l’étranger » et met en avant la possibilité de faciliter « les crédits expats et de créer un système de mutualisation de garanties pour obtenir un prêt à l’étranger, aussi bien pour les acquisitions patrimoniales qu’entrepreneuriales. »   

Les entrepreneurs, Franck Barthélemy souhaite les soutenir et demande que soit réalisé « un inventaire des entrepreneurs Français de l’étranger pour savoir combien ils sont et où ils sont exactement ». Cette initiative permettrait par la suite « de mieux cibler les aides et permettrait à l’Etat d’accompagner plus efficacement nos entrepreneurs à l’étranger, qui sont nos aussi nos ambassadeurs ». 

Caisse des Français de l’étranger : il est grand temps de changer

La Caisse des Français de l’étranger (CFE) est également au cœur du débat. Damien Regnard s’offusque que cet organisme « ne puisse définir sa politique tarifaire sans les contraintes de l’État, ni maîtriser la gestion de ses ressources humaines » ajoutant qu’ « il est grand temps » de changer cela. Franck Barthélémy s’engage à obtenir, pour la CFE, une « subvention d’équilibre » venant de l’Etat français pour « couvrir la solidarité nationale ».

élections sénatoriales 2023
Elections sénatoriales 2023 : des idées pour les expatriés, y en a-t-il sur la table ? 

Un soutien « de bout à bout » 

La vie de nos expatriés connaît les mêmes vicissitudes que celle de nos compatriotes vivant en France. Le basculement est possible et le drame humain existe aussi. Pour Thierry Masson, la création d’un mécanisme pour « venir en aide aux personnes (françaises) victimes à l’étranger de violences sexuelles et/ou conjugales pour les accompagner et les soutenir de bout à bout du moment où l’acte est constaté/déclaré à la solution pérenne trouvée », est indispensable au regard de situations existantes. Pour faciliter le retour en France en cas d’urgence pour des Français expatriés en situation difficile, Evelyne Renaud-Garabedian propose de créer une « banque de miles de transport » en lien avec Air France. Ainsi, celles et ceux qui « voyagent pourraient faire don de leurs miles pour en faire bénéficier les Français de l’étranger en situation de précarité ou d’urgence pour lesquels un rapatriement » est vital. Sophie Suberville évoque le cas du « conjoint suiveur » et de « son statut » quand celui-ci dépend de l’autre, et souhaite que des mesures soient adoptées pour éviter les situations compliquées.

N’oublions pas les jeunes générations

Hélène Degryse constate que « les jeunes ne consultent plus ni les e-mails ni les sites internet » mais utilisent leur smartphone. Pour répondre à cette situation, elle propose de créer une application type « France Consulaire » où seraient disponibles les informations culturelles, civiques, ainsi qu’un espace personnel (passeport, carte d’identité…). Cette application serait aussi l’occasion de poser les premières bases aux futures modalités « du vote par internet de demain », tant le système actuel a montré quelques difficultés (élections législatives annulées). Mathilde Ollivier insiste sur cette jeunesse expatriée et souhaite que certaines « instances représentatives des jeunes à l’étranger », notamment dans les établissements scolaires, « puissent intégrer les instances nationales » en France et « faire entendre leur voix ». 

Un accompagnement sur mesure pour revenir en France

Le retour sur le territoire national en dehors de toute urgence particulière fait aussi partie des propositions avancées. Pour Sophie Suberville, « un accompagnement sur mesure est indispensable pour chaque expatrié souhaitant revenir en France ». Hélène Conway, quant à elle, met sur la table l’idée d’un nouvel Erasmus pour « permettre aux bi-nationaux français, nés à l’étranger, de venir un semestre en France entre leurs 18 et 25 ans pour qu’ils connaissent notre pays, renforcer nos liens et promouvoir notre langue ».

La place des Français de l’étranger dans l’inconscient collectif des Français

Hélène Conway pose aussi un autre débat, celui de la place des Français de l’étranger dans l’inconscient collectif des Français : « Nous sommes les héritiers de la période faste de l’expatriation mais nous sommes aujourd’hui confrontés aux mêmes difficultés que les Français de France : service public, éducation, santé… avec les soucis et les réussites ». Or, poursuit-elle, « si dans l’inconscient nous restons des nantis, nous pourrons toujours demander du budget ou des réformes, on ne nous entendra pas ». Olivia Richard pense que « cela passe aussi par une meilleure articulation entre les différents représentants », et, pour être efficace, Damien Regnard insiste pour « que le ministre des Français de l’étranger soit rattaché au Premier Ministre ». En effet, toutes les propositions des candidates et candidats mentionnés précédemment, quelles que soient leurs couleurs politiques, montrent que les sujets des Français de l’étranger touchent tous les ministères, et pas uniquement celui des Affaires étrangères.

Des idées, il y en a : concrétisez-les !


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