La France est le pays de l’OCDE où le reste à charge en matière de santé, ce qui reste à payer aux ménages après les prises en charge de l’assurance maladie et des complémentaires, est le plus faible. La France est également le deuxième pays au niveau de l’Union européenne pour les dépenses de santé.
Selon le Ministère de la Santé, après deux années de croissance modérée (+1,7% puis +1,6%), la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) a progressé de +2,1% en 2019 pour s’élever à 208,0 milliards d’euros. La consommation de soins en 2019 représentait 3 102 euros par habitant. Après la retraite, la santé est le deuxième poste de dépenses sociales. Elle représente environ 340 milliards d’euros par an.
3102 euros par habitant
En 2019, la progression des dépenses de santé est imputable aux soins hospitaliers qui redeviennent le premier facteur de croissance devant les soins de ville. Ceux-ci restent dynamiques sous l’effet de la consommation de soins d’auxiliaires médicaux, tandis que la consommation de soins de médecins ralentit. Les soins hospitaliers représentent 47% de la consommation de soins, soit 97,1 milliards d’euros. Ils ont augmenté de 2,4% en 2019 (après +1,1%) et constituent ainsi le premier poste de croissance des dépenses de santé. Avec ce regain, la dépense hospitalière publique et privée retrouve un rythme de progression proche de celui observé dans la première moitié des années 2010. Le secteur public assure 77% des dépenses.
Les dépenses liées aux soins de ville (56,5 milliards d’euros) continuent d’augmenter, soit +2,7% en 2019, en raison du dynamisme des soins d’auxiliaires médicaux. Deux facteurs se combinent pour expliquer ce dynamisme, la hausse du nombre de personnes âgées en perte d’autonomie et les dispositifs de sortie rapide d’hospitalisation.
La moitié pour les Hôpitaux
La consommation de soins de médecins généralistes en ville est restée stable en 2019 à 9,7 milliards d’euros, après une croissance particulièrement forte de 3,5% en 2018. Cette stabilité résulte de prix peu dynamiques (+0,4% en 2019 après +2,0%) et de volumes en contraction (-0,4% après +1,5%). Le ralentissement des prix s’explique par la fin de la montée en charge des dernières revalorisations tarifaires datant de 2018.
Par ailleurs, la grippe saisonnière de 2019 a été moins importante que celle de 2018. Les dispositifs de rémunérations sur contrats visant à une meilleure prise en charge des patients montent en charge (intégration des majorations pour personne âgée dans un forfait médecin traitant en particulier). La part de ces dispositifs de type « contrat » dans la rémunération des généralistes a plus que doublé sur la dernière décennie, passant de 7% en 2010 à 15 % en 2019.
77% pour le secteur public
La consommation de soins de médecins spécialistes en ville est demeurée en revanche dynamique, bien qu’en léger repli (+3,1% après +4,3% en 2018) pour atteindre 12,8 milliards d’euros en 2019. Quatre ensembles de spécialités représentent plus de la moitié de cette consommation : radiologie (23%), ophtalmologie (13%), cardiologie (9%) et gynécologie (8%). Pour les spécialistes, les contrats continuent, en revanche, de représenter une part très faible de la rémunération (1%).
En 2019, la consommation de médicaments en ambulatoire a été en légère contraction de 0,2% pour atteindre 32,6 milliards d’euros du fait des déremboursements et du développement des génériques.
Les ménages français paient directement moins de 7%
La participation des ménages au financement des dépenses de santé continue de diminuer pour atteindre 6,9% en 2019, après 7,1% en 2018. Cette baisse s’explique par un net accroissement de la part de médicaments remboursables et par le ralentissement des dépassements d’honoraires, en lien avec la montée en puissance des dispositifs de prise en charge à 100% par la Sécurité sociale.
Reste à charge pour les ménages : 213 €
Le reste à charge en 2019 s’est ainsi élevé à 14,3 milliards d’euros ou encore 213 euros par habitant. En 2010, il représentait 9,0% de la consommation de soins. Dans le budget d’un ménage, l’effort pour les dépenses de santé représente un peu moins de 1,0% de leur revenu disponible brut, en baisse tendancielle depuis 2010 où il représentait 0,3 point de plus.
La baisse du reste à charge s’explique par la forte progression du nombre de personnes exonérées de ticket modérateur au titre des affections de longue durée (ALD) qui augmentent notamment avec le vieillissement de la population. L’augmentation de ces affections accroît la prise en charge par la Sécurité sociale. La montée en puissance des complémentaires et notamment leur généralisation pour les salariés contribuent également à la baisse du reste à charge.
Le reste à charge diffère en fonction de la nature des dépenses de santé. Ainsi, il est faible pour les soins hospitaliers au regard des dépenses engagées quand son poids est plus élevé pour les soins de ville et les médicaments. Répartition du reste à charge : Soins hospitaliers 13,7% Transports sanitaires 0,8% Soins de ville 40,5% Médicaments en ambulatoire 27% Autre soins médicaux 18% (Source : DREES)
Les ménages paient 2% des frais à l’Hôpital, 22% des soins optiques.
Les ménages acquittent 2% des dépenses à l’hôpital et 2,2% de celles liées aux transports sanitaires. Leur contribution est plus importante pour les soins de ville (10,3%), les médicaments en ambulatoire (11,8%), et les autres biens médicaux (15,3%). Le reste à charge le plus élevé en proportion de la dépense est celui de l’optique, les ménages finançant directement 22,6% de cette dépense, devant les soins de dentistes (21,1%).
À partir de 2020, la mise en place des paniers sans reste à charge en audiologie et en optique pourrait modifier la répartition des prises en charge et provoquer une nouvelle baisse.