Rentrée scolaire : le coût de la scolarité pour les expatriés français

Rentrée scolaire : le coût de la scolarité pour les expatriés français

Plus de 12 millions d’élèves reprennent dans quelques jours, le lundi 1er septembre, le chemin de l’école en France. À l’occasion de la rentrée scolaire, nous nous sommes penchés sur le coût de la scolarité pour les expatriés d’un pays à l’autre. Bien sûr, il n’a pas été possible de réaliser un travail « exhaustif », nous ne pouvions pas balayer tous les pays. Mais à travers quelques exemples, on fait le point pour les Français de l’étranger.  

En France, 5 % de moins !

On commence par l’hexagone afin d’avoir un point de référence commun. Et l’évolution estimée du budget de la rentrée scolaire pour un élève de sixième, selon l’enquête menée par l’association de consommateurs Familles de France, est en baisse de 5% cette année. 

En effet, le prix des fournitures scolaires est en baisse cette année pour les élèves qui font leur rentrée en France, a rapporté, lundi 18 août, l’association Familles de France sur la base du baromètre annuel, se félicitant d’un contexte économique « plus stable ».

« En 2025, le panier moyen s’élève à 211,10 euros, contre 223,46 euros en 2024, résume Familles de France. Cela représente une baisse de 12,36 euros, soit un recul de 5,53 % par rapport à l’année dernière. » – Extrait du baromètre de l’association Familles de France

Alors que la baisse était la plus marquée en 2024 pour les articles de papeterie, ce sont cette année les articles de sport qui enregistrent le recul le plus fort (− 8,59 %). Mais toutes les catégories de produits sont en baisse. En sus, il ne faut oublier qu’en France tous certains foyers peuvent recevoir l’allocation de rentrée scolaire (ARS) sous conditions de revenus et de scolarité. Le reste à charge est donc très limité, selon une étude de World Remit, le coût total de la scolarité d’un enfant est de 244 euros dans l’hexagone.

Le cout de la scolarité dans le réseau AEFE

Avant de se pencher sur les systèmes locaux, on se penche sur le réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) où sont scolarisés plus de 100 000 petits Français expatriés.

Celui-ci se distingue par son modèle de financement mixte, où les frais de scolarité représentent une part significative du budget. En moyenne, dans les établissements en gestion directe ou conventionnés, le financement est assuré à hauteur de 44 % par l’État français et à 56 % par les frais de scolarité acquittés par les familles, reflétant ainsi une forte implication des parents dans le coût de l’éducation. Ces frais varient considérablement selon les pays et les établissements, en fonction du niveau de vie local et des spécificités de chaque école.

Pour atténuer cette charge, l’AEFE propose un système de bourses scolaires, permettant à plus de 21 % des élèves français du réseau d’en bénéficier, avec près de 24 000 bourses attribuées chaque année. Ces aides, calculées en fonction des ressources familiales et du coût de la vie dans le pays de résidence, visent à garantir un accès équitable à un enseignement français de qualité, reconnu pour son excellence et son ouverture culturelle dans 138 pays.

Ce modèle illustre l’équilibre entre engagement public et participation privée, caractéristique d’un réseau unique qui scolarise près de 400 000 élèves, dont un tiers de Français et deux tiers d’autres nationalités.

En Europe, un système proche du français

On commence notre tour du monde par le continent qui réunit le plus de Français expatriés (ou non dans ce cas), l’Europe. Et on zoome particulièrement sur l’Union européenne où la majorité des Français de l’étranger se sont installés au cours des deux dernières décennies. L’Union européenne ayant largement facilité les migrations au sein de ses frontières en simplifiant les démarches mais aussi en garantissant l’égalité des droits et l’accès à l’éducation en est un pilier.

Au sein de l’Union européenne, le coût de la scolarité pour les expatriés français varie considérablement d’un pays à l’autre, mais reste généralement bien inférieur à celui observé en Amérique du Nord ou dans les établissements internationaux comme nous le verrons plus bas.

Ainsi ans l’UE, la scolarité des mineurs dans les écoles primaires, collèges et lycées publics reste largement subventionnée par les États, ce qui en fait une option financièrement accessible pour les familles expatriées françaises. Les écoles privées sous contrat, souvent choisies pour leur projet pédagogique spécifique, affichent des tarifs modérés : comptez environ 400 euros par an en primaire, 800 euros au collège et 1 200 euros au lycée. Dans d’autres pays européens comme l’Allemagne, la Belgique ou les pays nordiques, l’école publique est également gratuite ou quasi gratuite pour les résidents, y compris les expatriés français, avec des frais limités aux fournitures, aux sorties scolaires ou à la restauration.

Photo lycée français à Bruxelles, Jean Monnet ©LF Jean Monnet
Photo lycée français à Bruxelles, Jean Monnet ©LF Jean Monnet

Cette accessibilité contraste avec les établissements internationaux ou les lycées français à l’étranger, où les frais de scolarité peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros par an. Ainsi, pour les expatriés français en Europe, le système éducatif local public ou privé sous contrat représente une solution économique, tout en offrant une qualité d’enseignement reconnue et une intégration facilitée dans le pays d’accueil.

Cependant, pour les études supérieures, dans des pays comme la Belgique, les frais annuels pour les Européens avoisinent les 835 euros, tandis qu’en Allemagne, en Suède ou au Danemark, les cours comme les études supérieures sont gratuites pour les étudiants de l’UE, y compris les Français expatriés. Mais, les écoles privées ou les établissements spécialisés (comme les grandes écoles) appliquent des tarifs progressifs, calculés en fonction des revenus du foyer fiscal, pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros par an. À ces frais s’ajoutent les dépenses de logement, de transport et de vie quotidienne, souvent estimées à 10 000 euros par an pour une mobilité européenne, hors frais de scolarité.

La possibilité, de rejoindre les réseaux publics comme privés, reste relative pour autant elle est renforcée par des systèmes de bourses et d’aides sociales, bien que leur montant et leurs conditions d’attribution diffèrent selon les pays. Ainsi, l’Union européenne, en particulier avec le programme Erasmus, offre un cadre favorable aux familles et étudiants français souhaitant s’installer à l’étranger, avec des coûts maîtrisés dans le public et des opportunités de financement pour limiter l’impact budgétaire.

En Amérique du Nord, des écarts importants

Deuxième zone géographique préférée des Français de l’étranger ou des candidats à l’expatriation : l’Amérique du Nord ! Sur ce continent, où se retrouvent le Mexique, les USA et le Canada, le coût de la scolarité pour les expatriés français varie fortement selon le type d’établissement et le niveau d’études.

Pour les familles souhaitant inscrire leurs enfants dans un lycée français homologué (réseau AEFE), les frais de scolarité peuvent atteindre jusqu’à 25 000 dollars par an et par enfant, un investissement qui s’ajoute souvent à d’autres dépenses comme la garde ou les activités extrascolaires. Cette somme représente un frein majeur pour de nombreux expatriés, d’autant que seulement une minorité bénéficie d’un soutien financier de leur employeur ou de bourses. Ainsi, 67 % des parents déclarent assumer seuls ces coûts.

Photo lycée français de New York ©AEFE
Photo lycée français de New York ©AEFE

Pour les études supérieures, les universités américaines affichent des tarifs particulièrement élevés : les frais de scolarité annuels dans une université publique comme celle du Michigan s’élèvent à près de 50 000 dollars pour un étudiant international, hors logement, repas et fournitures. Les universités privées ou les établissements les plus prestigieux peuvent facilement dépasser les 50 000 à 70 000 dollars par an, bien que des bourses et aides financières, parfois spécifiques aux étudiants étrangers, permettent d’alléger la facture. À ces frais s’ajoutent un budget mensuel de 1 000 à 2 500 dollars pour le coût de la vie, selon la ville, ainsi que des dépenses imprévues comme les livres ou le matériel informatique.

Face à ces montants, de nombreux expatriés optent pour le système local au Mexique ou au Canada tandis que d’autres se rabattent sur des solutions alternatives comme le CNED ou l’enseignement à distance. Le retour d’expérience des familles d’expatriés souligne l’importance de bien anticiper ces dépenses dans tout projet d’expatriation.

Afrique : un système éducatif à plusieurs vitesses

En Afrique, le coût de la scolarité pour les expatriés dont les petits Français, dépend largement du type d’établissement choisi. Les écoles locales publiques sont généralement très accessibles, avec des frais souvent symboliques, mais leur qualité et leur adéquation avec le système éducatif français peuvent varier selon les pays.

En revanche, les établissements français homologués (réseau AEFE) ou les écoles internationales offrent un enseignement conforme aux programmes français, mais à un coût bien plus élevé : comptez en moyenne entre 3 000 et 4 000 euros par an et par enfant en Afrique du Nord et subsaharienne, selon les pays et le statut de l’école (gestion directe, conventionnée ou partenaire). Ces frais, bien que moindres qu’en Asie ou en Amérique du Nord, représentent un budget conséquent pour les familles, d’autant que les bourses scolaires, bien qu’existantes, ne couvrent pas toujours l’intégralité des coûts.

Photo lycée français à Rabat ©AEFE
Photo lycée français à Rabat ©AEFE

Pour les expatriés, le choix d’une école française en Afrique est souvent motivé par la qualité de l’enseignement, la continuité pédagogique et la préparation d’un éventuel retour en France. Cependant, ces établissements restent onéreux et nécessitent une anticipation financière, même si des aides peuvent être accordées en fonction des ressources et de la situation familiale, ainsi le coût de la scolarité pour les expatriés peut être important.

En Asie, le continent le plus onéreux

En Asie, le coût de la scolarité pour les enfants français expatriés figure parmi les plus élevés au monde.

Et c’est particulièrement le cas pour les établissements français homologués (réseau AEFE ou partenaires) y affichent des frais annuels moyens de l’ordre de 4 700 euros par enfant, un montant qui peut varier selon les pays et le prestige de l’école, mais aussi en fonction des niveaux (primaire, collège, lycée). Ces tarifs s’expliquent par la qualité des infrastructures, le recrutement d’enseignants qualifiés et la demande forte des familles expatriées pour un enseignement conforme aux programmes français. À ces frais s’ajoutent souvent des dépenses supplémentaires pour les activités extrascolaires, les uniformes ou les frais d’inscription, ce qui peut porter le budget annuel à plus de 10 000 euros dans les métropoles comme Singapour, Hong Kong ou Tokyo. Le choix d’une école française en Asie reste donc un investissement significatif, mais souvent considéré comme essentiel pour assurer la continuité pédagogique et faciliter un éventuel retour en France.

Du coté, des systèmes éducatifs locaux, ces derniers sont bien différents d’un pays à l’autre, tant en termes de qualité que d’accès. Dans les pays d’Asie de l’Est (Japon, Corée du Sud, Chine, Singapour), les systèmes scolaires publics sont réputés pour leur rigueur et leur excellence académique, souvent mis en avant par les classements internationaux comme PISA. L’école primaire y est généralement bienveillante et axée sur l’apprentissage collectif, tandis que le secondaire se caractérise par une forte pression scolaire, des programmes chargés et un recours massif aux cours particuliers pour préparer les examens d’entrée à l’université. Ces pays offrent un accès quasi universel à l’éducation, avec des infrastructures modernes et des enseignants bien formés, mais la compétition scolaire intense peut peser sur le bien-être des élèves.

Photo lycée français Hong Kong ©AEFE
Photo lycée français Hong Kong ©AEFE

Tandis qu’en Asie du Sud-Est (Thaïlande, Vietnam, Indonésie, Philippines), l’accès à l’éducation est plus contrasté. Bien que la scolarité soit théoriquement gratuite et obligatoire, la qualité varie fortement entre zones urbaines et rurales. Les écoles publiques, souvent surpeuplées et sous-financées, peinent à offrir un enseignement de qualité, surtout dans les campagnes où les infrastructures sont limitées et les enseignants moins nombreux. Les familles aisées privilégient donc les écoles privées ou internationales, tandis que les plus modestes dépendent des écoles locales, parfois en demi-journée pour pallier le manque de places. Des initiatives locales et internationales tentent d’améliorer l’accès à l’éducation, notamment via des bourses ou la construction de dortoirs pour les enfants des zones reculées.

Enfin, en Asie centrale (ex-républiques soviétiques), les systèmes éducatifs hérités de l’URSS restent structurés et accessibles, avec un taux d’alphabétisation élevé. L’enseignement y est gratuit à tous les niveaux, mais les réformes récentes visent à moderniser les programmes et à améliorer la qualité, parfois au détriment de l’équité entre zones urbaines et rurales.

En conclusion, sur ce continent, pour les expatriés français, l’intégration dans les systèmes locaux peut être un défi linguistique et culturel, mais elle offre une immersion riche et une ouverture sur des méthodes pédagogiques variées.

En Océanie, cours bilingues dans les établissements publics

On finit notre tour du monde par l’Océanie, le continent où il y a le moins de Français mais qui a le vent en poupe chez les moins de 40 ans. Là-bas, il est possible d’inscrire ses enfants dans les écoles publiques australiennes ou néo-zélandaises. Les frais pour un trimestre (incluant cours, logement et repas) s’élèvent à environ 5 000–5 300 euros, soit 15 000–20 000 euros par an. Les écoles privées ou internationales, souvent bilingues français-anglais, affichent des tarifs plus élevés, pouvant dépasser 25 000 euros annuels, notamment dans les grandes villes comme Sydney ou Auckland.

Photo lycée français de Sydney ©LF de Condorcet
Photo du lycée français de Sydney ©LF de Condorcet

Pour les familles optant pour un établissement français homologué (réseau AEFE), les frais de scolarité se situent généralement entre 5 000 et 10 000 euros par an, selon le niveau (primaire, collège, lycée) et la localisation, avec des bourses disponibles sous conditions de ressources comme pour les autres établissements du réseau français.

Notons que l’Australie et la Nouvelle-Zélande proposent aussi des programmes bilingues dans certaines écoles publiques, où l’enseignement du français est intégré au cursus local, offrant une alternative moins onéreuse que les écoles 100 % françaises. Cependant, l’accès aux écoles locales peut être limité par des quotas pour les élèves internationaux, et les frais de scolarité pour les non-résidents permanents restent élevés.

Ainsi, pour les expatriés, le choix entre école locale et école française dépend donc à la fois du budget (soit le coût de la scolarité pour les expatriés), de la durée du séjour et de la volonté de maintenir un lien avec le système éducatif français.

Auteur/Autrice

  • Chantal Julia est maitre de conférence en Suisse. Après plusieurs années à l'Université de Lettre Paris 1, Chantal a suivi son compagnon à Lausanne où elle enseigne toujours la littérature française. Elle écrit pour différents magazines universitaires et Lesfrancais.press

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