Des milliers d’immigrants, et parmi eux de très nombreux Français ont reçu un courrier du ministre québécois de l’immigration Simon Jolin-Barette les informant de l’annulation de leur dossier. Cela concerne les candidats à l’immigration. Cela concerne aussi, plus grave encore, des personnes en attente du renouvellement de leur visa de travail.
Une politique d’immigration longtemps généreuse pour les francophones
Ce revirement de la politique de la Belle Province, qui a longtemps habituée les francophones, test linguistique oblige, à une grande générosité dans l’allocation des visas, s’explique largement par la nouvelle majorité au pouvoir. François Legault, Premier Ministre depuis octobre 2018, a en effet fait une campagne largement axée sur la réduction de l’immigration.
Ces annulations, alors que le coût administratif est de plusieurs milliers d’euros, étonnent alors que les besoins du Québec sont importants. La manière, épistolaire et lapidaire, choque également. Le Québec est, depuis de nombreuses années, une terre d’immigration « tendance » pour les Français, souvent jeunes, qui souhaitent vivre l’aventure de l’expatriation sans pour autant perdre tous leurs repères. Toutefois, malgré une langue commune et une culture largement partagée, les désillusions sont fréquentes. Outre un climat forcément très différent de celui de Paris ou de la Côte d’Azur, c’est le mode de fonctionnement, nord-américain, des services et des personnes qui peut dérouter nos compatriotes.
Les Français du Québec se mobilisent pour l’emploi
Parmi les Français du Québec, c’est parfois la consternation. Ainsi Emmanuelle Rodibou, mère de famille et gérante de magasin, devra quitter le Québec, faute de renouvellement de son visa. « On n’a plus de solution, mon visa se termine le 30 avril » confiait-elle au Journal de Québec. Stéphanie Dufaud, attachée de presse marseillaise, s’interroge: « Pourquoi balayer nos vies sous le tapis? ». Parmi les candidats à l’immigration, le niçois Frédéric Richand déplore lui de devoir repasser toutes les étapes, notamment de certifications. Une procédure qui a un coût conséquent.
Des besoins variables selon les régions et les professions
Le Québec, qui connait une situation économique enviable, a, en matière d’emplois, des besoins contrastés. 80% des immigrés se fixent à Montréal et à Québec alors que les régions plus reculées, et moins hospitalières, font face à des pénuries de main d’œuvre. Le gouvernement québécois cherche également à adapter les délivrances de visas aux besoins précis en matière d’emplois. L’objectif est clair : n’accorder des visas qu’aux personnes directement employables. Avec une promesse à la clé délivrée par le ministre : « plus de rêves brisés ».
La rédaction
19 février 2019
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