Quatre habitants de la planète sur cinq sur Internet

Au sein des pays avancés, plus des quatre cinquièmes de la population ont accès à Internet que ce soit par l’intermédiaire d’un ordinateur ou d’un téléphone portable.

Le ratio de personnes connectées en Chine est de 58%. Ce taux est de 39% pour le reste du monde. De ce fait, les grandes compagnies du digital afin de maintenir des taux de croissance élevés investissent de plus en plus au sein des pays émergents et des pays en voie de développement.

La diffusion du digital y est rapide mais nécessite la prise en compte de certaines spécificités. Ainsi, pour une partie non négligeable d’Indiens, le téléphone portable ou l’ordinateur peuvent être le premier produit industriel dont ils ont l’usage.

Doublement du nombre de consommateurs en Inde en deux ans

Le simple fait de devoir allumer ou éteindre l’appareil n’est pas instinctif. En revanche, le taux de diffusion, une fois les fondamentaux acquis est très rapide. Ainsi, en 2016, les villages en milieu rural de l’Inde n’étaient pas couverts. Aujourd’hui, leur population est à 40 % équipée. Selon le régulateur indien des télécommunications, les abonnements aux services large bande mobile ont plus que doublé entre fin 2016 et fin 2018, passant de 218 millions à 500 millions. En moyenne, le coût d’un téléphone portable est de 3 500 roupies, soit 50 dollars pour un modèle bas de gamme, ce qui correspond à un mois de salaire en moyenne. La forte concurrence du marché indien entraîne de fortes baisses du prix des équipements et des abonnements. La consommation de données a ainsi été multipliée par dix, passant à 8,8 Go par abonné et par mois. Les Indiens engloutissent maintenant près de trois fois plus de données sur leur téléphone que les Américains. Ils pourraient devancer les Chinois en matière de consommation de données d’ici quelques années.

De nouvelles langues

Selon l’International Télécommunications Union, une agence de l’ONU, 710 millions de nouveaux utilisateurs d’Internet sont attendus au cours des sept prochaines années. La croissance du nombre d’utilisateurs baisse. Elle a été divisée par deux en dix ans mais elle reste néanmoins élevée. Cette mondialisation d’Internet entraîne la montée en puissance d’autres langues que l’anglais et le mandarin. Le mode de consommation évolue.

Le smartphone est le premier écran

En Occident, Internet est accessible soit en ayant recours à un ordinateur, à un téléphone ou à un téléviseur.

Pour les pays en voie de développement, Ie smartphone est le premier écran. La connexion s’effectue via le mobile et non pas par liaison fixe. Les nouveaux connectés bénéficient de l’apport technologique des précédentes générations de téléphone. Un smartphone d’entrée de gamme offre aujourd’hui plus de puissance et de fonctionnalités que le premier iPhone en 2007 pour un prix divisé par dix.

Au sein des pays avancés, avant de devenir un instrument de loisirs, Internet a été un outil de travail. Au sein des pays émergents, le téléphone portable devient de manière très rapide un loisir. Selon Payal Arora, professeur à l’université Erasmus de Rotterdam, Internet est l’économie de loisirs des pauvres du monde.

Une économie de loisirs

À défaut d’avoir accès à d’autres formes de loisirs, les consommateurs des pays pauvres se connectent aux sites de jeux, de vidéos ou de musique. Le succès des séries télévisées en ligne est mondial. Contrairement aux espoirs de certains, Internet ne favorise pas le décollage des territoires isolés. Quand le Brésil a ouvert des milliers de cybercafés subventionnés à la fin des années 2000, le taux de couverture de la population des habitants des quartiers 20 pauvres a atteint 60 %. Mais l’usage d’Internet se limitait aux films vidéo, aux jeux et aux sites permettant d’organiser des trafics.

En 2016, il n’y avait que 20 chaînes YouTube indiennes comptant plus d’un million d’abonnés. Aujourd’hui, elles sont 600. L’une des 50 chaînes YouTube les plus diffusées au monde est en langue bhojpuri, langue parlée seulement dans certains des États les moins avancés de l’Inde. La population serait devenue dépendante des vidéos en ligne. Ce serait sa principale activité avec comme conséquence son maintien dans un état d’extrême pauvreté. Google estime que la vidéo représente trois quarts du trafic mobile en Inde.

La video s’impose

Pour beaucoup d’Internautes pauvres, peu qualifiés et vivant dans des pays en voie de développement, YouTube est la page d’entrée dans le monde de l’Internet. Elle est utilisée pour rechercher non seulement des divertissements mais aussi tout le reste. Si ce n’est pas sur YouTube, c’est nulle part pour de nombreux Internautes. La vidéo s’impose comme moyen d’expression numéro un car elle est plus facilement compréhensible que l’écrit.

Internet toujours dominé par l’Occident

Avec un langage simplifié, avec des images permettant de suppléer la voix, les consommateurs peuvent dépasser plus facilement la barrière des langues. Le texte est de plus en plus banni. Dans les pays émergents ou en développement, le nombre d’analphabètes reste important. Au sein des pays avancés, les jeunes générations éprouvent de plus en plus de difficultés à écrire. Elles préfèrent recourir aux photos, aux vidéos ou aux enregistrements. Les messageries en ligne les y incitent par ailleurs. Les nouveaux utilisateurs d’Internet en Inde utilisent régulièrement des commandes vocales pour faire fonctionner leur téléphone, notamment pour effectuer des appels.

Internet reste encore dominé par l’Occident. Ainsi, en 2018, 46 % des revenus de Google provenaient des États-Unis et 15 % de l’Asie. En y ajoutant l’Europe, plus de trois quarts des revenus venus d’Internet proviennent des pays avancés. Les utilisateurs de Facebook en Amérique du Nord génèrent douze fois plus de revenus que ceux d’Asie.

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