Alors qu’Emmanuel Macron, en 2017, voulait doubler le nombre d’élèves dans le réseau homologué d’établissements français à l’étranger, à la fin de son mandat, on ne peut que constater qu’on est loin de l’objectif présidentiel. Parmi les raisons, la pandémie, mais aussi les limites budgétaires de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE).
Le réseau ne se remet pas de la coupe budgétaire
En effet, une coupe budgétaire de 33 millions d’euros, décidée à l’été 2017 a entrainé des suppressions de postes d’enseignants et une hausse des frais de scolarité à la charge des parents. À l’étranger, la scolarité d’un élève coûtait 4.290 euros par élève en 2012, c’est aujourd’hui un peu plus de 5.800 euros qu’il faut débourser chaque année pour scolariser son enfant, soit une hausse de plus de 25% en neuf ans.
Tension sur le recrutement en France
L’autre cause de cette pénurie vient de la tension dans les académies françaises. En effet, le manque d’enseignants sur postes dans plusieurs académies impacte sérieusement le détachement à l’étranger. Elle réduit à la fois les probabilités de départ à l’étranger des personnels des départements déficitaires et les possibilités de résidentialisation des titulaires en contrat local à l’AEFE.
Ainsi plusieurs départements, déficitaires en ressources humaines, rechignent à laisser partir leurs enseignants et opposent des refus hélas souvent catégoriques aux demandes de détachement ou à leur renouvellement, ou même aux demandes de disponibilité.
Plus de contrôle du Ministère de l’Éducation nationale
Le Ministère de l’Éducation nationale exerce, désormais, un contrôle beaucoup plus strict sur le nombre de détachements accordés à l’étranger. En resserrant tout d’abord le calendrier des procédures : toute demande de détachement ou de renouvellement de celui-ci doit être parvenue au Ministère de l’Éducation nationale avant le 31 mars. Au-delà de cette date, elle sera examinée à titre dérogatoire. Aucun détachement ne sera plus possible après le 1er septembre, sauf pour les détachés directement auprès des établissements dans un calendrier rythme sud.
Le ministère écrit de plus dans une note de service qu’il n’accorde pas de détachement aux enseignants tant qu’ils n’auront pas réalisé deux années en France après titularisation. Il impose ou prétend imposer strictement cette règle dans tous les cas sans aucune dérogation possible.
Détachement limité à six ans
Le dernier point qui peut décourager les candidats à l’aventure AEFE, c’est la durée de détachement limitée à trois ans renouvelable une seule fois.
Depuis 2019 sans aucune concertation préalable, le Ministère de l’Education nationale et celui des Affaires étrangères ont introduit une durée maximale en position de détachement : six ans consécutifs. À l’issue de cette période, les agents doivent accomplir au moins trois années de service effectif en France avant de solliciter à nouveau un détachement. Ces dispositions concernent les personnels obtenant un premier détachement ou un détachement pour un nouveau poste à l’étranger, depuis la rentrée 2019.
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