Olivier Piton est élu au conseil consulaire des Français de Washington et est aussi membre de l’Assemblée des Français de l’étranger. Invité régulièrement sur LCI pour commenter l’actualité américaine, il commente pour nous l’élection de mi-mandat aux USA.
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Pas de vague rouge
Les Républicains prennent le contrôle de la Chambre des représentants d’une courte tête. Au surlendemain des élections de mi-mandat confirmant la profonde polarisation de l’Amérique, finalement les Démocrates de Joe Biden ont bien mieux résisté que prévu.
La « vague rouge » (la couleur des Républicains) annoncée n’a pas eu lieu ce mardi, bridant sans doute Donald Trump et ses velléités de reconquête de la Maison Blanche.
Ce mercredi soir, la chaîne NBC News projetait un total de 220 élus à la chambre basse pour le parti républicain, soit une majorité de deux sièges seulement et un gain de 11 élus par rapport à la législature précédente. D’autres grands médias se montraient plus prudents.
Le partage du pouvoir à Washington augmentera mécaniquement le poids de la Cour suprême, à majorité nettement conservatrice, celle-ci pouvant être appelée à trancher toutes les grandes questions sociétales, comme elle l’a fait sur le droit à l’avortement ou le port d’arme.
Le retour de Trump ?
Battu par Joe Biden il y a deux ans, même s’il continue de refuser de reconnaître son échec, l’ancien président républicain Donald Trump a laissé entendre à ses partisans qu’il pourrait repartir en campagne, en leur promettant lundi soir dans l’Ohio une « grande annonce » le 15 novembre.
Des centaines de Républicains qui adhèrent à la théorie infondée de « l’élection volée » martelée par Donald Trump étaient en lice cette année pour des postes qui leur permettraient de peser sur l’issue du scrutin présidentiel de 2024 dans les « swing states », les Etats susceptibles de basculer dans un camp ou dans l’autre.
La diversité à l’honneur
Avec des premières tant au niveau national que local, la diversité était l’un des autres enseignements de la soirée électorale.
La démocrate Maura Healey est ainsi devenue la première gouverneure ouvertement lesbienne aux Etats-Unis, élue dans l’Etat du Massachusetts (nord-est), tandis que dans le New Hampshire (nord-est), James Roesener est devenu le premier homme transgenre à entrer dans un parlement local. Plusieurs femmes transgenres avaient déjà été élues auparavant.
En Floride, c’est la « génération Z », celle des adolescents et jeunes adultes d’aujourd’hui, qui met un pied à la Chambre des représentants, avec le Démocrate Maxwell Frost, 25 ans.
Le soutien à l’Ukraine en question ?
La Chambre – chargée du budget – a jusqu’ici voté de larges enveloppes pour soutenir l’armée ukrainienne, mais désormais aux mains des Républicains, l’aide peut être remise en question. Les Républicains ont promis d’être plus regardants.
Le chef des élus républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a réitéré dans une interview diffusée lundi sur CNN sa volonté de «ne pas faire de chèque en blanc» à Kiev si son parti s’emparait de la majorité à l’issue des élections de mi-mandat, mardi.
Même s’il dit «soutenir très fortement l’Ukraine», «il faudra faire plus attention à l’avenir» et «s’assurer que les moyens sont dirigés vers là où ils sont nécessaires», a ajouté Kevin McCarthy, qui pourrait devenir à l’issue du scrutin le «speaker» de la Chambre des représentants, en remplacement de la démocrate Nancy Pelosi.
Pas question, donc, d’abandonner Kiev. Le chef de l’opposition républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a d’ailleurs appelé l’administration Biden à «faire davantage pour fournir les outils dont l’Ukraine a besoin pour contrecarrer l’agression russe».
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