« Nous n’avons plus une minute à perdre » pour aider les entrepreneurs français de l’étranger - Jacky Deromedi

« Nous n’avons plus une minute à perdre » pour aider les entrepreneurs français de l’étranger - Jacky Deromedi

La sénatrice Jacky Deromedi mène, depuis plusieurs semaines, une mission sur les difficultés rencontrées par les petits entrepreneurs français à l’étranger. Mme la sénatrice organisait ce jeudi 19 novembre une table ronde sur le thème de la Délégation aux entreprises au Palais du Luxembourg à Paris.

Les entrepreneurs à l’étranger, les oubliés du gouvernement ?

Les sénateurs, Mme Jacky Deromedi en particulier, s’inquiètent des nombreux entrepreneurs qui ont déjà fait faillite. installée à Singapour depuis 1989, cette Française de l’Etranger a fait toute sa carrière dans le secteur privé avant d’être élue en mai 2014, conseillère consulaire des Français établis dans la cité-état. Elle rejoint en octobre 2014, la liste LR de Christophe André Frassa pour les élections sénatoriales comme numéro 2. Elle est aussi Consul de Monaco depuis 2005 dans la même ville.

Alain Bentéjac

Sensibilisée aux problématiques de nos compatriotes entrepreneurs, elle prend naturellement ce dossier en main. Avec le président du comité national des Conseillers du commerce extérieur de la France, Alain Bentéjac, ils firent un constat alarmant sur la situation de l’influence et du rayonnement économique de la France dont les expatriés sont les premiers acteurs.

En effet, de nombreuses PME et TPE anticipent un recul de leur chiffre d’affaires en 2020, ce qui démontre un impact économique important. Pourtant, elles sont nombreuses à utiliser et promouvoir une marque française, et à embaucher des Français. Dans la plupart des cas, elles ne bénéficient ni d’aide locale, ni de chômage partiel, et ont donc besoin d’une trésorerie en ces temps de crise économique.

La BPI appelait à la rescousse

La Banque publique d’investissement (Bpifrance) est une banque publique d’investissement, un organisme français de financement et de développement des entreprises. Elle est le fruit du regroupement d’Oséo, de CDC Entreprises, du FSI et du FSI Régions. Elle est en particulier chargée de soutenir les petites et moyennes entreprises, les entreprises de taille intermédiaire et les entreprises innovantes en appui des politiques publiques de l’État et des régions.

Les entrepreneurs présents lors de la table ronde ont réclamé l’intervention de la Bpifrance, sur le modèle de ce qui est fait en France. Le but serait d’offrir une couverture globale et une garantie rassurante pour les banques locales, qui reviendrait, donc, à établir une sorte de Prêt Garanti par l’État (PGE).

Cependant lors de la dernière session de l’Assemblée des Français de l’étranger Marie-Albane Prieur, directrice de la BPI, a rappelé que sa banque avait pour mandat d’aider et d’accompagner les seules entreprises de droit français, celles qui jouissent d’une immatriculation en France. Les huit bureaux de la BPI à l’étranger (Abidjan, Nairobi, Dakar, Dubaï, Singapour, New York et Mexico) qui ont été largement sollicités par les entrepreneurs français depuis le début de la crise, n’ont pas pu répondre aux attentes. En effet, les entreprises de droit local, même dirigées par des Français, ne peuvent prétendre à obtenir un financement ou une garantie de cet organisme public.

Le crédit d’export, une solution palliative ?

Marc Villard

Pour Marc Villard, le président de l’Assemblée des Français de l’étranger, la solution de la BPI au chevet des entreprises non-française n’est pas réaliste. Il veut éviter de créer de faux espoirs.  Pour lui, seules les entreprises qui ont des courants d’affaires réguliers avec la France pourront être aidées.

« On ne pourra pas aider tous les entrepreneurs français à l’étranger »

Marc Villard, le président de l’Assemblée des Français de l’étranger

Pour lui, la Bpifrance, par exemple, pourrait mettre en place en France des crédits relais auprès des entreprises exportatrices, de façon à ce quelles puissent passer des « 60 jours qu’elles accordent avec parcimonie aujourd’hui » à « 180 jours voire plus » pour aider les entrepreneurs qui présentent des difficultés de trésorerie à redémarrer. 

Ce dispositif a été mis en place par le ministre au commerce extérieur Franck Riester . Il consiste en un crédit acheteur qui est un crédit directement octroyé par Bpifrance au client étranger (cela peut être la société dirigée par un Français expatrié) ou à entreprise française exportatrice afin qu’elles puissent étaler les paiements de ses clients.

Serge Babary, président de la Délégation aux entreprises, se félicite de son existence qui permet de contourner les lourdeurs de l’administration. Cependant cette aide est réservée à des cas spécifiques et nécessite un partenaire de droit français. Il reste donc à inventer une vraie solution pour soutenir nos compatriotes entrepreneurs à l’étranger.

Regardez la vidéo issue de la table ronde avec Jacky Deromedi

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