Nicolas Sarkozy : «Je suis à la maison à Bruxelles»

Nicolas Sarkozy : «Je suis à la maison à Bruxelles»

« Je suis à la maison à Bruxelles ! » C’est par ces mots que Nicolas Sarkozy a fait son entrée à la librairie Filigranes où une rencontre-dédicace de son dernier livre* a été organisée ce 28 septembre. 

Un aller-retour express en Thalys pour promouvoir « Le temps des combats » auprès d’un public nombreux, près de 150 personnes, et constitué à plus de 90 % de belges. Pas étonnant, rétorquerez-vous, nous sommes en Belgique. L’ancien Président de la République compte de nombreux fans. Cependant, la faible présence française à cette rencontre interroge. 

Nicolas Sarkozy Lancelot un jeune belge fan de Nicolas Sarkozy.

« Il est inspirant »

Côté Belge, l’ex-chef de l’Etat français est une vraie star. Dans la file, comme on dit au plat pays, nous avons rencontré Lancelot, 25 ans  : « Nicolas Sarkozy est mon idole absolue en politique ». Et même si nous lui faisons remarquer qu’il n’avait que 9 ans quand l’ancien président des LR a franchi la porte de l’Elysée, le jeune belge affirme « il est inspirant ». Antonio, natif également du royaume, va dans le même sens : « J’ai toujours été fan de Nicolas Sarkozy, quel charisme ». Même écho pour un couple venant de Liège, Michaël et Alissia, qui a fait deux heures de train pour une signature. « Quelle chance vous avez d’avoir Nicolas Sarkozy en France et vous ne vous en rendez même pas compte » nous déclare Gilles, venu de Charleroi. Nous pourrions dérouler comme cela sur des pages et des pages. Côté Belge, Nicolas Sarkozy a fait le plein. 

Nicolas Sarkozy File d’attente pour la dédicace du livre de Nicolas Sarkozy. 

« Nous nous attendions à rencontrer plus de Français »

Mais côté Français de Belgique, pourquoi sont-ils aussi rares ? Bouderaient-ils leur ancien Président de la République ? La librairie Filigrane est pourtant au cœur du quartier des instructions européennes à Bruxelles. C’est un lieu de rendez-vous connu où les expatriés français viennent acheter leurs livres. Nous nous attendions à rencontrer plus de nos compatriotes. Il y en avait certes quelques-uns, une petite poignée. Cette faible représentation à cette séance de dédicace intrigue quand on sait que les Français vivant à Bruxelles se comptent en plusieurs dizaines de milliers.

Nicolas Sarkozy Nicolas Sarkozy en dédicace à Bruxelles.

« Je n’ai pas envie de dire que je suis là »

En France, les ventes du livre cartonnent. Le représentant des éditions Fayard présent lors de cette rencontre nous glisse à l’oreille qu’il « est très content » des premières séances de dédicaces organisées dans l’hexagone. Alors pourquoi la communauté française de Bruxelles n’a-t-elle pas répondu à cette invitation ? Myriam, que nous avons croisée après avoir fait dédicacer son livre, nous donne un premier indice. Originaire de l’Ariège, expatriée depuis 10 ans en Belgique, elle nous confie au sujet de Nicolas Sarkozy : « je l’ai toujours trouvé à part ». Souhaitant savoir pourquoi elle trouvait l’ancien chef d’Etat différent des autres politiques, Myriam s’est tout de suite refermée : « je n’ai pas envie de dire que je suis là ». 

« Il ne compte plus »

Apprécier Nicolas Sarkozy ferait-il mauvaise presse chez nos compatriotes de Belgique ? Jacques, un Français de 45 ans vivant à Uccle depuis plus de 20 ans nous partage sa réflexion : « Sarkozy, il n’y a plus que moi qui l’aime dans mon entourage. J’ai proposé à des amis de venir, aucun n’a voulu. Ils pensent qu’il ne compte plus, et les affaires ont aussi abîmé son image ». Les Français de Bruxelles ont donc boudé ce rendez-vous. « Mais si Nicolas Sarkozy cherche tout de même une terre d’accueil, il la trouvera en Belgique. Et vous savez pourquoi ? » nous interpelle Véronique, une native de Waterloo : « Il peut venir chez nous, car nous on l’aime ». D’accord, mais Waterloo, pour un Français… 

* Le temps des combats, éditions Fayard

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