En 2025, Lesfrancais.press vous a plongé au cœur de l’actualité politique, au fil d’une année marquée par les changements de gouvernement, les arbitrages budgétaires, les débats sur l’éducation, la protection sociale ou encore la santé et les urgences environnementales pour ne prendre que ces exemples. Les enjeux propres aux Français de l’étranger y ont occupé une place importante. Pour décrypter ces débats, députés et sénateurs se sont, entre autres, succédé à notre micro, partageant avec franchise leurs analyses, leurs inquiétudes, leurs avancées et leur vision de l’avenir. Voici les moments clés de cette année particulièrement dense.
Une feuille de route pour les expatriés
Nommée en octobre dernier ministre déléguée chargée de la Francophonie, des Partenariats stratégiques et des Français de l’étranger dans le gouvernement de Sébastien Lecornu, Éléonore Caroit est venue sur nos antennes présenter ses priorités. De la réforme du réseau scolaire français à l’étranger à l’avenir de la Caisse des Français de l’étranger (CFE), elle a détaillé sa feuille de route pour les expatriés. L’année 2026 dira dans quelle mesure ces objectifs pourront se concrétiser.
Retrouvez la feuille de route d’Éléonore Caroit, la ministre des Français de l’étranger ici
La réforme des écoles françaises à l’étranger en débat
L’année 2025 aura été marquée par un débat intense autour de l’avenir du réseau de l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger), et ce n’est pas fini. Si la réforme des écoles françaises hors de France était attendue, les propositions dévoilées ont suscité de nombreuses interrogations. Hélène Conway‑Mouret, ancienne ministre et aujourd’hui sénatrice des Français de l’étranger (PS), s’est montrée particulièrement critique sur nos antennes.
« On nous propose des mesures court-termistes pour répondre à un problème comptable (à l’AEFE), mais qui auront un impact important sur le long terme »
Hélène Conway-Mouret, Sénatrice des Français établis hors de France
Invitée du podcast « En toute confidence », elle avait alerté sur les risques liés à des décisions, notamment budgétaires, prises dans l’urgence. Selon elle, ces choix pourraient fragiliser durablement le réseau éducatif :« On nous propose des mesures court‑termistes pour répondre à un problème comptable, mais qui auront un impact important sur le long terme », nous confiait‑elle.

Pour Frédéric Petit, député (MoDem) de la 7ᵉ circonscription des Français de l’étranger (Allemagne, Europe centrale et Balkans), la réforme de l’AEFE est attendue « depuis plus de dix ans ». Lors de son interview sur Lesfrancais.press, il a rappelé qu’elle devrait enfin s’attaquer aux dysfonctionnements structurels de l’agence : son pilotage, la définition de ses missions, son financement et son modèle économique. Qu’en sera-t-il au final ? Pour le parlementaire, « il faut réfléchir à comment l’AEFE travaille, à ce qu’elle fait de cet argent, et comment le répartir entre ses deux grandes missions : gérer des lycées et parler à l’ensemble d’un réseau ».
« Ce ne sont pas aux familles de faire les sacrifices.
C’est à nous de trouver les moyens publics pour aider ces enfants,
comme en France »
Samantha Cazebonne, sénatrices des Français établis hors de France
Pour Samantha Cazebonne (Renaissance), sénatrice des Français établis hors de France et ancienne proviseure, l’enjeu principal reste la protection des parents d’élèves face à une possible hausse des frais de scolarité. Invitée également de notre podcast « En toute confidence », elle avait insisté :« Ce ne sont pas aux familles de faire les sacrifices. C’est à nous de trouver les moyens publics pour aider ces enfants, comme en France ». Sa collègue du Sénat, Sophie Briante‑Guillemont (ASFE), avait, elle aussi, alerté sur les risques d’une inflation des coûts pour les parents, et d’une perte d’attractivité du réseau. Un débat qui, à n’en pas douter, se poursuivra en 2026.
Vous pouvez retrouver l’interview d’Hélène Conway-Mouret ici, celle de Frédéric Petit en cliquant sur ce lien, pour écouter celle de Samantha Cazebonne c’est ici , et celle de Sophie Brainte-Guillemont via ce lien
La CFE : quel avenir ?
Député des Français établis hors de France et membre du groupe Écologiste et social, Karim Ben Cheikh avait aussi tiré la sonnette d’alarme dans nos colonnes au cours de cette année 2025 au sujet de la couverture santé des expatriés, et l’avenir de la CFE (Caisse des Français de l’étranger). Selon lui, « il faut sauver la sécurité sociale des Français de l’étranger ». Selon lui « Certains rêvent de sortir la CFE du giron public pour la livrer au privé. Ce serait une faute grave », nous avait-il partagé.

Redevenue députée des Français de l’étranger après avoir été ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement de Michel Barnier, Anne Genetet (Renaissance) entend poursuivre son engagement sur les grands dossiers touchant les expatriés, qu’il s’agisse de la CFE, de l’AEFE ou d’autres enjeux majeurs. En 2025, elle a affirmé au cours d’une de nos interviews vouloir être « un lanceur d’alerte à chaque fois que cela sera nécessaire pour les Français de l’étranger. »
Pour (re)lire l’interview de Karim Ben Cheikh cliquez ici et le podcast d’Anne Genetet avec ce lien
Assemblée nationale : quand le suppléant devient député
Au fil des remaniements, lorsqu’un député est appelé au gouvernement, son suppléant siège à l’Assemblée nationale. Christopher Weissberg (Renaissance), suppléant de Roland Lescure, connaît bien cet enchaînement institutionnel. Il avait déjà fait son entrée au Palais‑Bourbon entre 2022 et 2024, lorsque le député de la 1ere circonscription des Français de l’étranger (États‑Unis, Canada) avait rejoint Bercy. En novembre 2025, Roland Lescure est de nouveau nommé au gouvernement, permettant à son suppléant de retrouver l’hémicycle. Christopher Weissberg s’est confié, sur nos antennes, sur ce rôle et cette transition. Chemin inverse pour Marie-Ange Rousselot qui a quitté l’Assemblée nationale lors de la constitution du gouvernement Lecornu. Marc Ferracci a alors récupéré son mandat de député des Français de Suisse et du Lichtenstein. Sa suppléante avait cependant pu travailler sur différents dossiers, dont celui de la fin de vie.

Pour Benoît Larrouquis (Renaissance), qui succède à Éléonore Caroit, nommé au gouvernement, dans la 2ᵉ circonscription des Français de l’étranger (Amérique latine – Caraïbes), il s’agit d’une première expérience parlementaire. Il nous a confié son ressenti sur sa prise de fonctions, les urgences à traiter et l’apprentissage accéléré du travail législatif. De son côté, Nathalie Coggia, (Groupe Ensemble pour la République) ancienne suppléante de Stéphane Vojetta, a remporté, quant à elle, l’élection législative partielle organisée en octobre dernier. Son prédécesseur avait dû quitter son siège à la suite d’une décision du Conseil constitutionnel, motivée par l’absence d’ouverture dans les délais du compte bancaire dédié à sa campagne. Pour Lesfrancais.press, elle a également partagé ses premiers pas à l’Assemblée nationale.
Christophe Weissberg se confie ici, Marie-Ange Rousselot en suivant cet axe, Benoît Larrouquis en cliquant sur ce lien et Nathalie Coggia via cet accès
Sécurité, diplomatie, droits fondamentaux et place des expatriés
Au cours de l’année 2025, d’autres sujets ont animé le débat public, notamment la place de la France en Afrique. Jean‑Luc Ruelle (ASFE), sénateur des Français établis hors de France et résident de longue date en Côte d’Ivoire, avait fait part à notre micro de son analyse de la diplomatie française en quête de nouveaux équilibres. Pour lui, « Il est essentiel de préserver les relations qui existent entre les jeunes Africains et la France. » Son collègue sénateur Ronan Le Gleut (LR), co-auteur d’un rapport sur l’architecture paix et sécurité en Afrique, a fait un constat sévère de l’action française dans cette région du monde et avait souligné que pour qu’« une nation soit forte à l’extérieur, il faut qu’elle soit forte à l’intérieur ».
« Il y a une volonté commune, quelles que soient les tendances politiques,
que le 7 octobre n’arrive plus jamais »
Caroline Yadan,
députée de la 8e circonscription des Français établis hors de France
Outre-Manche, Vincent Caure (Renaissance) a décrypté les évolutions du Brexit pour les Français installés au Royaume‑Uni. Sa circonscription couvrant également l’Europe du Nord et plusieurs pays limitrophes de la Russie, les témoignages transmis par nos compatriotes vivant sur place nourrissent la réflexion de l’Élysée, nous avait-il confiés, « parce qu’en fait ils savent tout simplement ce qu’est la réalité du conflit en Ukraine mais ce qui a aussi été l’histoire du XXe siècle pour la Finlande, pour les pays baltes ».

La date du 7 octobre restera pour beaucoup gravée dans l’histoire. Caroline Yadan (apparenté EPR), députée de la 8ᵉ circonscription des Français de l’étranger, qui comprend notamment les Français vivant en Israël, a témoigné de la situation sur place, tout en conservant l’espoir. Elle expliquait notamment que, dans un pays profondément divisé politiquement, « il y a une volonté commune, quelles que soient les tendances politiques, que le 7 octobre n’arrive plus jamais », tout en dénonçant avec force les chantres de l’antisémitisme qui opère, selon elle, en France.
Quant à la sénatrice Mélanie Vogel (Les Écologistes), après avoir défendu l’inscription de l’IVG dans la Constitution française, elle souhaite désormais que ce droit soit également garanti aux Françaises expatriées. Au cours de son interview, elle a présenté le dispositif qui pourrait être mis en place. De son côté, sa collègue Mathilde Ollivier s’est investie dans la protection des eaux françaises, tout en rappelant que la préservation maritime n’était pas seulement une question nationale, mais un combat au service du patrimoine commun de l’humanité. Sur nos antennes, elle avait également regretté qu’en « France, il (soit) toujours possible de chaluter, cela racle tout le fond des océans, ça détruit les habitats… »
Retrouvez Jean-Luc Ruelle via ce lien, Ronan Le Gleut via ce lien
Vincent Caure avec celui-ci, Caroline Yadan en cliquant ici et Mélanie Vogel via celui-là et Mathilde Ollivier via cet accès
Enfin, si l’année 2025 a été marquée par plusieurs avancées pour les expatriés, Olivia Richard (Horizons), sénatrice des Français établis hors de France, a cependant rappelé sur nos ondes que les enjeux concernant les Français de l’étranger demeurent encore « très méconnus tant au Sénat qu’au gouvernement ». Elle insiste également sur la mise en avant de la diversité des parcours et des profils, soulignant que « les Français de l’étranger ne sont pas les exilés fiscaux qu’on imagine, les gens qui désespèrent de la France, c’est une réalité très diverse ».
« Le cœur du problème est la politique budgétaire »
Yan Chantrel (PS) sénateur des Français établis hors de France
Alors que la loi de finances reste en cette fin d’année 2025 au centre des débats, la conclusion de ces moments clés 2025 de l’actualité politique des Français de l’étranger revient à Yan Chantrel (PS), sénateur représentant les Français établis hors de France, qui nous a confié que « le cœur du problème est la politique budgétaire. On peut mettre en place toutes les politiques que l’on souhaite, mais si les moyens diminuent, ce sont alors des vœux pieux et creux. »
L’interview d’Olivia Richard est ici, celle de Yan Chantrel, vous la retrouverez via ce lien
Qu’il s’agisse donc de réformes éducatives, de sécurité, de diplomatie, de droits fondamentaux, d’urgence environnementale ou bien encore de budget, chaque interview 2025 Lesfrancais.press vous ont offert une plongée rare dans les coulisses des réflexions et des décisions qui impactent la vie des expatriés. On a déjà hâte d’être en 2026.
Auteur/Autrice
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Jérémy Michel est rédacteur en chef adjoint du média Lesfrancais.press. Il est également coach en développement personnel et formateur en communication. Jérémy a auparavant travaillé au sein de diverses institutions politiques françaises et européennes. Il a aussi été en charge des affaires publiques d’un grand groupe spécialisé dans la santé.
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