Selon la CGT, 500.000 personnes ont été recensées dans le cortège parisien ce mardi, contre 400.000 manifestants lors de la première journée de mobilisation le 19 janvier. On fait le point pour les Français de l’étranger sur les actions en France et ailleurs.
Moins de grévistes
Paradoxalement, alors que les cortèges dans les rues des villes françaises étaient plus fournis que le 19 janvier, premier jour de mobilisation, le nombre de grévistes était globalement en baisse dans la fonction publique et les organismes parapublics.
Ainsi, près de deux fonctionnaires sur dix (19,4%) étaient en grève aujourd’hui en milieu de journée dans la fonction publique d’Etat, contre 28% lors de la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites, selon le ministère de la Fonction publique.
Comme dans la fonction publique d’Etat, qui compte 2,5 millions d’agents, la mobilisation était en baisse dans les deux autres grandes branches. Dans la fonction publique territoriale (près de deux millions d’agents), le taux de grévistes atteignait 7,9% à la mi-journée, contre 11,3% le 19 janvier, a détaillé le ministère. Dans la fonction publique hospitalière (1,2 million d’agents), il s’élevait à 8,5%, contre 9,9% douze jours plus tôt.
A l’AEFE et au Quai d’Orsay, aussi, les chiffres sont en baisse. Mais Jérôme Nassoy du syndicat SNES-FSU (professeurs et personnels des établissements) hors de France tient à nuancer ce constat. En effet, certains établissements se sont mobilisés ce 31 janvier alors qu’ils ne l’étaient pas le 19 janvier tandis que d’autres ont fait grève les 2 jours.
Ainsi, au final, les taux de grévistes restent très élevés dans de nombreux établissements du réseau AEFE et sont même en hausse par endroits comme dans ces quelques établissements :
- Alicante 71%
- Bangkok : 70% (le 19/01 : 65%)
- Brasilia : 100% au primaire et 87% au secondaire (le 19/01 : 86% et 70%)
- Mohammedia 87%
- Naples : 80% (idem 19/01)
- Oslo 65%
- Valence : 74%
- Tunis 62%
Pour le responsable syndical, c’est « la preuve de la détermination des personnels à obtenir le retrait de la réforme« .
Plus de manifestants
Si on comptabilise moins de grévistes, le nombre de Français dans les rues a lui progressé. Pour réussir ce tour, les syndicats ont mobilisé les salariés, mais aussi leurs familles. Ainsi la CGT, en France, avait distribué des kits pour les enfants, avec à la clé un « diplôme » de première manifestation.
Hors de France, les syndicats avaient aussi appelé les Français résidant dans certains pays à venir les rejoindre devant les enceintes diplomatiques. Ainsi, personnels syndiqués et Français de l’étranger se sont retrouvés devant le consulat général à Madrid comme à Barcelone où ils étaient une grosse centaine.
Au Maroc, à Rabat, c’est devant l’Ambassade de France que les Français se sont retrouvés pour manifester leur opposition au projet de réforme. S’ils étaient peu nombreux, la démarche est exceptionnelle.
Au final, pour les syndicats, la journée est encore une réussite. Ainsi, ce soir, de nouvelles actions devraient être annoncées dès que les consignes nationales auront été révélées par les intersyndicales en France.
« On va suivre les appels nationaux. On se sait pas encore sous quelle forme et à quelle date, mais nous répondrons présents.«
Jérôme Nassoy, responsable au syndicat SNES-FSU hors de France
Elisabeth Borne, « droite dans ses bottes »
Cette journée, finalement mi figue-mi raisin, est-elle pour autant une victoire pour le gouvernement ?
Pour Jérôme Nassoy, c’est tout le contraire. Pour lui, « l’effort de pédagogie du gouvernement est un échec, les travailleurs ont bien compris la réforme et continueront à se mobiliser« .
Mais Elisabeth Borne devant les députés macronistes, ce mardi après-midi, a assuré que « la majorité sera unie » sur la réforme contestée des retraites. Pourtant ce projet suscite aussi des critiques parmi certains élus du camp présidentiel.
De son côté, Olivier Dussopt, le ministre en charge de la réforme, a martelé toute la journée, que l’échec de la réforme des retraites entrainerait à moyen terme une chute du revenu distribué aux pensionnés de 20%.
Au final, chaque camp reste sur ses positions et la France s’enfonce, petit à petit, dans un climat social délétère.
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