Le député des Français du Maghreb, M’jid El Guerrab, a proposé un amendement afin d’instaurer une obligation pour les chaînes de télévision de rappeler les condamnations de leurs intervenants pour incitation à la haine.
Les chaînes info dans le viseur
Le 10 février, le député de la majorité M’jid El Guerrab a proposé un amendement au projet de loi «confortant le respect des principes de la République» (aussi appelé projet de loi «séparatisme») visant à instaurer l’affichage, lors des émissions télévisées, des éventuelles condamnations pour incitation à la haine des personnes intervenant à l’écran. Le député membre du groupe Agir ensemble sous-entend qu’il vise l’essayiste et chroniqueur Eric Zemmour, sans toutefois le nommer.
«Est-ce qu’il est possible, à un an de l’élection présidentielle, d’avoir chaque jour à la radio ou à la télévision, des personnalités – et pour n’en citer aucune bien sûr – ayant définitivement par ailleurs été condamnées […] pour incitation à la haine et de les laisser comme ça impunément s’exprimer ?»
M’jid El Guerrab à l’Assemblée nationale le 10 février 2021
En effet, le député de la 9ème circonscription des français établis hors de France s’est exprimé dans l’Hémicycle afin de proposer cet amendement qui permettrait aux juges de prononcer «au titre de peine complémentaire une obligation de diffusion de la condamnation de la personne ayant été condamnée pour des faits de provocation à la commission d’un crime ou d’un délit». Une obligation qui concernerait notamment «les chaînes de télévision qui inviteront ou emploieront une personne condamnée [pour incitation à la haine], et ce jusqu’à quatre mois après la condamnation».
Bloquer la candidature d’Eric Zemmour à la présidentielle
Le député faisait donc référence à l’essayiste et chroniqueur quotidien sur CNews, Eric Zemmour, dont l’hypothèse d’une candidature à l’élection présidentielle de 2020 a récemment été évoquée, provoquant quelques remous à Droite. Mais le célèbre essayiste a, aussi, été condamné le 25 septembre dernier à 10 000 euros d’amende pour injure et provocation à la haine après à un discours sur l’islam et l’immigration prononcée lors d’un rassemblement politique à Paris, en septembre 2019.
Mais ces condamnations ne sont-t-elles pas son fonds de commerce ? En tout cas, pour M’jid El Guerrab, il est impératif d’indiquer aux téléspectateurs que l’intervenant, M. Zemmour ou un autre, a été condamné pour incitation à la haine.
Informer mais pas sur tout !
Il n’en faut pas plus pour que certains imaginent que l’ancien député LREM agit sous ordre présidentiel ! L’objectif ? Retrouver les faveurs du « Château » (l’Elysée). Car si M’jid El Guerrab n’est plus membre du parti d’Emmanuel Macron, ce n’est pas pour divergence d’opinions mais parce que le député des Français d’Afrique du Nord est sous la menace d’un procès réclamé par le parquet.
Pourquoi ? Car il aurait frappé, à la suite d’une dispute, avec un casque de moto, le responsable de la fédération PS des Français de l’étranger, au moment des faits, en 2017, Boris Faure (aussi chroniqueur littéraire sur notre site depuis 2020). La portée de son amendement étant limité à la provocation à la commission d’un crime ou d’un délit, il n’y aura pas de bandeau à la télévision pour M. M’jid El Guerrab en cas de condamnation ! Les mots plus lourds de conséquences que les poings ?
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