Lycées français de l’étranger : le salut via des fondations privées ?

Lycées français de l’étranger : le salut via des fondations privées ?

Un sujet a été largement débattu lors des Grands Débats organisés, souvent par les élus consulaires, chez les Français de l’étranger, c’est celui du coût des Lycées Français.  Une hausse de 2,8% des frais pour les parents au Lycée français international Louis Massignon à Casablanca, au Maroc, a mené il y a quelques jours certains parents à publier un courrier d’indignation.

Les frais de scolarité varient énormément selon les établissements et selon les pays. Plus de 12 000€ par an, dès la maternelle et en hausse annoncée de 7%, dans l’établissement de Shanghai, plus de 22000€ au Lycée de Washington, 3500€ à Dakar…

Le privé au secours des Lycées français ?

Selon nos informations, une fondation des amis du Lycée Français de Madrid est en cours de création. Son objectif, dans un établissement très marqué par les clivages politiques et où les syndicats d’enseignants sont très revendicatifs, serait de compléter l’action et l’offre du Lycée français.

Ce modèle, économique et idéologique, existe dans d’autres établissements dans le monde. C’est le cas par exemple du Lycée Français de Los Angeles. Il bénéficie d’un partenariat avec l’Agence pour l’Enseignement du Français à l’étranger (AEFE). Il fut, par ailleurs fondé par des particuliers et fonctionne comme une association à but non lucratif.

L’AEFE cherche des alternatives économiques

L’AEFE, elle-même, est consciente des enjeux et des difficultés. Elle ne souhaite pas, pour le moment, s’exprimer sur les conclusions du grand débat, et des réformes qui devraient être annoncées en juillet. Elle admet, en revanche, via une représentante que nous avons contactée, la nécessité de trouver un nouveau modèle économique.

la nécessité de trouver un nouveau modèle économique selon l’AEFE

C’est d’autant plus vrai que le Président de la République a annoncé son ambition de doubler le nombre d’élèves alors qu’une hausse des subventions à l’AEFE n’est pas prévue. Seul la hausse des frais de scolarité, où le recours à des partenaires privés, pourraient pallier ces difficultés.

La cogestion au cœur des échanges

Parmi les questions qui font globalement consensus parmi les parents d’élèves, il y a celle de la cogestion. Pour Stéphane Vojetta, parent d’élève à Madrid et par ailleurs suppléant de la députée LREM Samantha Cazebonne, c’est un enjeu important. Sans aller jusqu’à la participation aux ressources humaines, il estime que les associations de parents d’élèves devraient pouvoir être plus impliquées dans le processus de décisions concernant les aspects importants des Lycées Français. Citons par exemple les projets d’agrandissements. Une opinion qui fait plutôt consensus chez les parents d’élèves, et qui est reprise dans le rapport de Mme Cazebonne. Il fut évoquée dans d’autres régions du monde lors du grand débat.

Co-gestion parents d’élèves / administration, participation du privé dans le développement, voici des pistes envisageables pour l’avenir de l’enseignement français à l’étranger. Un enseignement qui se doit d’être ambitieux.  Les objectifs présidentiels sont affichés et le nombre de locuteurs francophone est amené, dans les prochaines décennies, à augmenter fortement.

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