Ca y est les vacances sont là ! Vos enfants ont pu poser les livres et profiter de cette période festive en cette fin d’année. L’occasion pour vous de vous interroger sur les modalités de gouvernance des établissements qui reçoivent les plus jeunes des expatriés français. Ces derniers sont regroupés sous la tutelle de l’Agence de l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE). Cette dernière est elle-même dirigée par un conseil d’administration composé des représentants de l’Etat, de l’administration, des syndicats de professeurs mais aussi des représentants des parents d’élèves. Une organisation qu’on retrouve dans chaque établissement « public ». Mais alors comment pouvez vous participer à la vie de l’école de vos enfants ?
Les associations de parents d’élèves
Dans chaque établissement, il existe différentes associations de parents d’élèves dans les différents établissements. Ils se fédèrent selon des objectifs ou des affinités politiques. Comme en France, ce sont les parents qui votent pour élire leur représentant. Jusque là une démarche transparente et démocratique, mais celle-ci ne s’applique qu’au niveau des établissements. Pour le pilotage de l’AEFE, jusqu’à peu, il n’y avait que la FAPEE et la FCPE (La Fédération des Conseils de Parents d’Elève). Ces fédérations choisissaient une association par établissement pour la rejoindre. La représentation était donc tronquée au niveau du Conseil d’administration.
En effet, la fédération des associations de parents d’élèves des établissements d’enseignement français à l’étranger (FAPEE) et celle de la Fédération des Conseils de Parents d’Elève (FCPE), représentent, à deux, l’ensemble des parents d’élèves gestionnaires et non gestionnaires, français et étrangers, au conseil d’administration de l’Agence pour l’enseignement français l’étranger (AEFE) et de la Mission Laïque Française, ou encore à la Commission nationale de bourses.
Forcément, certains parents se trouvaient donc privés de leur droit à participer à la gestion des écoles, collèges, lycées qui accueillent, contre de fortes sommes, les enfants français (ou non d’ailleurs) à l’étranger. Face à ce constat de déni de démocratie, certaines associations ont décidé de se réunir pour créer une nouvelle fédération et exiger une représentation au conseil d’administration de l’AEFE.
Une démarche constructive
Pour certains, cette démarche ne peut amener que la division. Il est vrai que l’initiative a émergé au sein du groupe facebook « Avenir des Lycées français à l’étranger en danger ! » qui a agrégé tous les mécontents du système créé par l’AEFE. Rebaptisé depuis UNAPE – Union des Associations de Parents d’élèves de l’Etranger, le groupe est toujours animé par Katia Velasco-Anton, et elle rejoint la fédération à titre honorifique car ses enfants ont désormais quitté le réseau. Mme Velasco-Anton nous explique que la fédération est animée par les mêmes valeurs que le groupe, soit une parole libérée et la volonté d’aborder les vrais problèmes comme la tarification des établissements.
« Nous ne voulons pas rentrer en guerre avec l’AEFE. Nous voulons poser les questions, toutes les questions ». « On veut qu’elle se recentre sur sa mission avec le réengagement de l’Etat »
Katia Velasco-Anton, administratrice du groupe sur Facebook
C’est donc avant tout une démarche constructive, ce que nous confirme Sabri Khelif, le premier président de cette fédération qui regroupe déjà des parents d’élèves du Maroc (un des pays où il y a le plus d’élèves scolarisés dans un établissement français), d’Italie, du Moyen-Orient et d’Espagne où les enfants de Sabri Khelif sont inscrits.
« L’Etat doit tenir ses engagements »
En Espagne comme ailleurs, la fédération constate que le désengagement de l’Etat est constant et s’amplifie. Sans craindre l’émergence de groupes privés comme Odyssey, les associations de parents d’élèves qui ont rejoint la fédération constatent tous que les prix partent à la dérive.
« On ne cherche pas la gratuité, mais une différentiation tarifaire. Les parents n’arrivent pas à scolariser les enfants »
Sabri Khelif, président de la fédération UNAPE
La fédération porte, d’ailleurs, une solution originale pour rendre plus accessible l’école française à l’étranger sans grever le budget de l’Etat, la différentiation tarifaire ! Ce dispositif prendrait en compte la situation du foyer, soit si la famille a expatrié de son propre chef et est donc contrainte de payer seule l’éducation de ses enfants, soit si celle-ci a suivi un membre détaché d’une grande entreprise ou d’une administration et la nationalité des enfants.
Sabri Khelif nous explique que le Lycée espagnol de Paris a différents tarifs, un jeune Espagnol payera 400€ l’année quand un non-Espagnol se verra appliquer des tarifs proches de ceux des établissements homologués AEFE.
L’espoir dans une meilleur représentativité
Cette nouvelle fédération a des idées et l’envie de bien faire « pour l’avenir des enfants » mais pour l’instant elle est au seuil de l’AEFE. Si la direction est restée silencieuse, les syndicats de professeurs, eux, soutiennent le mouvement qui devrait venir les soutenir dans leur combat contre le désengagement de l’Etat. Sabri Khelif compte beaucoup sur la loi portée par la sénatrice Samantha Cazebonne (ancienne directrice d’établissement à Madrid).
Ce projet prévoit de renforcer le poids des parents dans le conseil d’administration, en leur attribuant 4 sièges (ce qui reste peu sur l’ensemble des forces en présence). Il doit aussi permettre de libérer des crédits pour un meilleur accompagnement des petits Français à l’étranger.
Car avant tout, la fédération veut un réaffirmation de l’engagement de l’Etat, car pour eux, pour qu’il y ait concurrence il doit avoir un réseau public et des réseaux privés.
« L’engagement de l’Etat sera bénéfique pour les enfants, les parents et pour la France »
Sabri Khelif, président de la fédération UNAPE
La fédération accueille donc tous ceux qui partagent leurs valeurs, à la différence de la FAPEE, ils ne sélectionneront pas une association par établissement.
« Nous sommes là pour tout mettre sur la table pour améliorer le système. L’engagement de l’Etat doit être fort. Et nous voulons permettre à tous les Français d’accéder à leur éducation«
Sabri Khelif, président de la fédération UNAPE
C’est donc avec tous qu’ils veulent « représenter, accompagner, coordonner, échanger » afin de faire progresser le système qui régit nos établissements à l’étranger qu’ils soient privés ou publics.
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