Ce lundi, les 925 parlementaires des deux Chambres sont convoqués par le président de la République, Emmanuel Macron, pour une réunion exceptionnelle du Congrès, au château de Versailles. Après le vote du Sénat, mercredi dernier, validant dans les mêmes termes que l’Assemblée le projet de loi visant à inscrire le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, sénateurs et députés étaient appelés à se prononcer une dernière fois, dans le cadre d’un Congrès, sur le texte du gouvernement pour entériner l’inscription de ce droit dans la loi fondamentale.
« L’ère d’un monde d’espoir commence »
D’ailleurs, pour la première fois, c’est une présidente qui ouvre une séance du Congrès : « En traversant la Galerie des Bustes, j’ai pensé à Simone Veil », a déclaré Yaël Braun-Pivet évoquant un ensemble de bustes, « exclusivement » masculins.
Puis ce fut au tour du Premier ministre de monter à la tribune pour prononcer le discours d’ouverture. « 1972-2024 : il est long le chemin de la liberté », a déclaré Gabriel Attal faisant référence à l’année où Marie-Claire Chevalier, 16 ans, et son avocate, Gisèle Halimi, remportent une première victoire dans le combat pour la légalisation de l’IVG.
Après avoir rappelé l’ensemble des mesures du gouvernement pour l’avancée des droits des femmes, le rôle du gouvernement, notamment celui de Garde des sceaux qui a joué « l’infatiguable médiateur » et celui d’Aurore Bergé, Gabriel Attal déclare, ému, aux Françaises.
Enfin, le Premier ministre a salué une « étape fondamentale » qui « restera dans l’Histoire », rappelant la longue marche des militantes pour garantir le droit à l’avortement. Après être arrivé à Versailles accompagné du fils de Simone Veil, Jean. En conclusion, après avoir fait lever toute l’Assemblée en hommage à Simone Veil, Gabriel Attal a ré-évoqué le procès de Gisèle Halimi en déclarant « l’ère d’un monde d’espoir commence » pour les femmes.
Mélanie Vogel saluée pour son travail au Sénat
Parmi les réactions, on notera le tweet de Sandrine Rousseau (députée Les Écologistes) qui rend hommage au travail de la sénatrice des Français de l’étranger. Elle a ainsi rappelé le rôle de Mélanie Vogel (EELV) au Sénat et celui de Mathilde Panot à l’Assemblée nationale. Toutes deux avaient déposé des propositions de lois dès 2022 pour inscrire l’IVG dans la Constitution.
Pourtant, le Premier ministre a cité plusieurs figures de la gauche comme Marisol Tourraine ou encore Najat Vallaud-Belkacem, oubliant les actrices issues des Verts.
Blanc, vert, violet… Une arrivée colorée des députés
Quelques minutes avant le coup d’envoi du Congrès parlementaire à Versailles, on a pu voir les députées, en particulier EELV et LFI aborder des couleurs qui loin d’être anodines, sont hautement symboliques.
Du blanc « en solidarité avec les députées américaines démocrates qui étaient rentrées au Congrès en blanc en souvenir des suffragettes », comme l’a expliqué un peu plus tôt dans la matinée Sandrine Rousseau sur France info. On peut le voir sur cette photo prise devant les grilles du château de Versailles.
De l’autre côté de l’hémicycle, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen ne s’est pas rendue à la tribune de l’hémicycle de l’aile du Midi à Versailles. Pour celle qui considère que cette journée de constitutionnalisation de l’IVG n’est pas « historique » et que le droit à l’avortement n’est pas menacé en France, le gouvernement et la gauche en font trop.
500 opposants aux grilles de Versailles
L’AFP a aussi rapporté que quelques centaines de manifestants sont rassemblés à Versailles à l’appel de la Marche pour la Vie, dans la rue Hoche proche du château où le Congrès se réunit pour voter l’inscription de l’IVG dans la Constitution.
Vers 16h30, ils étaient environ 550 selon l’AFP, « un millier » selon les organisateurs. « L’avortement consiste à éliminer un être humain dans le ventre de sa mère », résume la porte-parole de l’association, Marie-Lys Pelissier, 22 ans, interrogée par nos collègues de l’AFP.
« Moi aussi j’étais un embryon », peut-on lire sur une banderole soutenue par des militants. La notion de clause de conscience, chère aux sénateurs LR, apparaît également sur des pancartes sous le terme « objection de conscience. Un foetus en carton géant est également brandi par une jeune manifestante.
780 ont voté pour sur 925 parlementaires
Après le vote dans les 8 bureaux mis à disposition des 925 parlementaires, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a annoncé ce lundi l’inscription de l’IVG dans la Constitution française avec 780 votes « pour » cette modification.
Laisser un commentaire
[…] l’IVG dans la Constitution française est une « date historique » pour la représentante de la […]