La compagnie publique Électricité du Liban (EDL) a annoncé samedi que ses centrales étaient à l’arrêt, accusant des manifestants d’être responsables de ce nouveau black-out en ayant saboté le réseau électrique. L’électricité publique est déjà coupée au moins 20 heures par jour au Liban en raison d’une pénurie de carburants liée à l’effondrement économique du pays. Samedi, des manifestants, dont des bi-nationaux, excédés par les coupures se sont rués vers une centrale de distribution d’EDL dans la région d’Aramoun, au nord de Beyrouth, a indiqué la compagnie publique dans un communiqué.
Un black-out sur tout le pays
Cette nouvelle coupure va encore accentuer la pression sur les générateurs privés qui ont déjà du mal à pallier l’absence quasi-totale de courant étatique dans le pays en crise. Les coupures paralysent depuis des mois la vie de la population et plusieurs secteurs vitaux, tandis que les gérants de générateurs privés, qui prennent généralement le relais, rationnent aussi commerces, hôpitaux et foyers, à mesure que le carburant se raréfie.
Désormais, la facture moyenne mensuelle d’électricité pour une famille libanaise utilisant un générateur privé dépasse le salaire minimum de 675 000 livres libanaises — soit quelque 22 dollars–, la monnaie locale s’étant effondrée face au billet vert sur le marché noir.