Liban : Michel Aoun s'en va, et après ?

Liban : Michel Aoun s'en va, et après ?

Déjà asphyxié par une crise économique inédite, le Liban s’apprête à vivre sans président. Le mandat de Michel Aoun expire ce lundi 31 octobre et faute d’accord au Parlement sur son successeur, le pays va entrer dans une période de vacance du pouvoir. En effet, au Liban, le poste de président est occupé par un chrétien, celui de premier ministre par un musulman sunnite et celui de président du Parlement par un musulman chiite. A quoi doit-on s’attendre après le départ de Michel Aoun ? Quels sont les risques pour la stabilité de ce pays déjà très fragilisé ? Quels seront les défis de son successeur ?

Un mandat qui rime avec un effondrement économique du pays

Le mandat de Michel Aoun a été marqué par une opération de l’armée en 2017 pour chasser du territoire libanais, avec l’aide du Hezbollah, des jihadistes présents près de la frontière syrienne, le vote d’une nouvelle loi électorale en 2018 et au cours de sa dernière semaine, la signature d’un accord sur la délimitation de la frontière maritime entre le Liban et Israël.

Ces réalisations sont applaudies par ses partisans mais jugées bien modestes par ses détracteurs face à la grave crise financière que connaît le Liban depuis 2019, qui a fait basculer 80 % de sa population dans la pauvreté et déclenché de vastes manifestations anti-gouvernementales.

Manifestation de soutien à Michel Aoun ce dimanche 30 octobre 2022 à Beyrouth à la sortie du palais présidentiel ©AFP

Le poids de l’Eglise maronite

Ce lundi 31 octobre, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a déclaré que sous ce mandat,  » le Liban a été au centre des axes de la région et a connu la pire crise existentielle de son histoire récente « . Appelant les députés à élire un nouveau président,  » qui a de l’expérience au niveau de la gestion des affaires publiques « , le prélat maronite a rappelé que  » la vacance présidentielle n’est pas une fatalité au Liban, mais un complot contre ce pays et sa spécificité au Moyen-Orient « .

Et de préciser, dans son homélie dominicale, qu’ » un État sans président, c’est comme un corps sans tête, et le corps ne peut pas avoir plus d’une tête « . Mgr Raï a en outre refusé  » tout accord préalable sur le nom d’un président « , relevant que  » l’élection a lieu lors de séances successives et en préservant les concertations et le quorum « .

Souhaitant  » bonne chance  » au président Aoun,  » qui quitte le palais de Baabda sans le confier à un successeur, ni à un gouvernement disposant de toutes ses prérogatives « , il a souligné que la route vers le palais de Baabda  » passe par le respect de la Constitution et la légalité, loin de tout axe régional « .

Regardez le reportage de TV5MONDE

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