S’expatrier peut être plus difficile dans certains pays lorsque l’on s’identifie comme LGBT. En novembre 2016, le site américain NBC avait publié la liste des pays les plus gay-friendly du monde. On retrouve par exemple l’Espagne, la Belgique et ou encore le Canada en raison de leur législation permettant aux personnes de même sexe de se marier. L’Australie pourrait très bientôt rejoindre officiellement la liste des 22 pays autorisant le mariage pour tous suite à l’écrasante victoire du “oui” au vote postal du 15 novembre dernier sur la question.
Le site Nestpick, établit la liste mise à jour des meilleures villes pour les LGBT en prenant plus de critères en compte, notamment l’ambiance sur place. Madrid arrive en tête du classement global, mais Berlin se distingue pour l’importance de la vie nocturne des communautés LGBT, San Francisco pour l’ouverture d’esprit de la population, et Munich pour la sécurité.
La situation reste néanmoins dangereuse pour les LGBT dans certaines régions du monde, notamment dans certains pays d’Asie et du Moyen-Orient.
Pas toujours possible de s’assumer publiquement
Dans certains pays, l’homosexualité reste criminalisée. C’est le cas à Dubaï, où un journaliste australien a vécu pendant plusieurs mois. Il a raconté son expérience sur le site australien The News et confirmé que vivre son homosexualité ouvertement était particulièrement difficile sur place : « Peu après mon arrivée, et afin d’obtenir un visa de travail, j’ai dû passer un test VIH (tout expat séropositif est immédiatement renvoyé dans son pays, tout comme toute personne atteinte de tuberculose).
Dans le groupe de presse où je travaille, on me dit dans des termes très clairs que je ne dois pas faire référence à l’homosexualité dans mes articles ce qui – quand on écrit sur des célébrités, sur la culture pop et sur la mode – était particulièrement difficile.”
C’est également le cas en Inde, comme le raconte notre blogueuse, où l’homosexualité est considérée comme un crime et où la Cour de Delhi, qui avait statué en 2009 pour la dépénalisation, a même fait marche arrière quatre ans plus tard. Les couples homosexuels y rencontrent d’importants problèmes administratifs. Ils ne peuvent pas obtenir, par exemple, de visa de conjoint pour leur partenaire.
À Hong Kong, les relations entre personnes du même sexe ont été dépénalisées en 1991, mais les unions ne sont toujours pas reconnues légalement. Il y a toutefois quelques espoirs, annonce le South China Morning Post, puisque une expatriée britannique a récemment gagné une bataille juridique qui aura duré 6 ans, contre le Département de l’Immigration, pour faire reconnaitre son mariage et obtenir un visa pour son épouse.
Il n’empêche qu’à Hong Kong l’homosexualité reste un tabou qui peut s’avérer pesant au travail. Le quotidien américain The Wall Street Journal a raconté l’histoire d’un Canadien qui a choisi de s’y installer :
« Au bureau, il ressentait l’héritage des traditions coloniales ainsi que le poids patriarcal de la société chinoise, pas vraiment ouverte aux gays. Alors qu’en dehors de son travail les gens se montraient bien plus accueillants.”
Rester solidaires et promouvoir la diversité
Face à cette situation, la solidarité est souvent de mise au sein des groupes LGBT. The Wall Street Journal montre comment la solidarité entre minorités sexuelles permet de surmonter certains obstacles et notamment l’isolement : “Certains expatriés vont avoir du mal à faire des rencontres ou à se faire des amis, alors que les expatriés homosexuels, eux, sont accueillis à bras ouverts par la communauté gay déjà établie, constituée de locaux ou d’autres expatriés.”
D’autres villes, comme Tel-Aviv, en Israël, mettent en avant leur tolérance envers la communauté homosexuelle pour améliorer leur image et favoriser la venue de touristes.
Cette stratégie de communication doit également permettre d’attirer de nouveaux talents et d’accroître le potentiel économique du pays. Une étude récente de l’université de Californie à Los Angeles, publiée par le mensuel The Walrus, a justement montré la relation entre bon développement économique et inclusion des minorités sexuelles.
Au Moyen-Orient : prison ou brimades
Le Moyen-Orient est mondialement connu pour sa cruauté envers la communauté LGBTQ. Dans certains pays, comme l’Arabie saoudite qui est régie par la loi Sharia, l’homosexualité est passible d’une peine de mort. Par le passé, selon les médias internationaux, hommes et femmes ayant des comportements homosexuels ont été contraints à subir 100 coups de fouet. D’autres ont même été bannis du territoire saoudien pendant une année.
Même son de cloche aux Émirats arabes unis qui se présentent, aujourd’hui, comme la destination idéale pour l’expatriation en offrant de nombreux avantages. Mais qu’en est-il des membres de la communauté LGBT ? Peuvent-ils également y faire carrière et profiter de ces mêmes avantages, y compris la qualité de la vie ? Il faut croire que non, comme en témoignent de récents sondages. D’ailleurs, l’annonce, en novembre 2020, d’autoriser les couples non mariés de cohabiter sous le même toit a été accueillie comme une mesure révolutionnaire. Cependant, aucune mention n’a été faite pour les couples du même sexe. Supposons qu’un homme s’aventure à porter des vêtements féminins en public, il risque non seulement une amende allant jusqu’à 10 000 dirhams mais aussi une peine d’emprisonnement d’une année maximum.
Autre pays très hostile envers les couples du même sexe : le Yémen. Si les femmes risquent 100 coups de fouet et une peine d’emprisonnement, aux hommes mariés reconnus coupables d’actes homosexuels, on réserve un sort encore plus pénible : ils sont exécutés à coups de pierres ! Mais ce n’est pas vraiment étonnant dans un pays musulman et conservateur tel que le Yémen. En Oman également, les mouvements LGBT sont tout simplement bannis. Rien qu’en imitant une personne du sexe opposé, que vous soyez un homme ou une femme, vous risquez 3 ans de prison ! Alors ce n’est même pas la peine d’imaginer le sort que vous réserve ce pays pour des actes ou comportements homosexuels en public.
En marge de la prochaine Coupe du monde de football au Qatar, des discussions avaient été entamées autour de la suspension temporaire des lois anti-LGBT afin de booster l’industrie du tourisme. Il n’empêche que cette proposition a été carrément rejetée par le gouvernement qatari. A savoir que le Qatar est un pays où la loi de la charia impose la flagellation, 3 ans de prison, ou encore, la peine de mort, pour les actes d’homosexualité.
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