Les règles de voyage dans l’UE

Les règles de voyage dans l’UE

L’UE est confrontée à une multitude de règles de voyage, et ce, malgré l’existence d’un certificat européen numérique Covid pleinement opérationnel, ont averti les députés européens, tout en appelant à des mesures harmonisées au lieu de restrictions nationales.

« L’idée était de relancer Schengen, de rétablir la confiance entre les citoyens et les États membres afin qu’ils puissent se sentir à nouveau en sécurité pour voyager », a déclaré le législateur espagnol Juan Fernando Lopez Aguilar lors de la session plénière du mercredi (7 juillet).

Certificats numériques

Plus de 200 millions de certificats numériques ont déjà été émis par les États membres dans la semaine qui a suivi son lancement officiel le 1er juillet. Cependant, les députés européens ont exprimé leur déception quant à ce déploiement.

« Je pense que la Commission a tenu ses promesses, que le Parlement a tenu ses promesses […] et que les États membres ont suivi leur propre voie », a estimé Sophie in ’t Veld, députée européenne néerlandaise et membre du groupe Renew Europe, lors de la session plénière.

« L’encre n’avait pas encore séché sur l’approche commune et les États membres ont à nouveau suivi leur propre voie. Maintenant, nous avons à nouveau affaire à un méli-mélo de règles nationales », a-t-elle ajouté.

Les législateurs ont déploré le manque de précision dans les informations relayées. L’eurodéputée néerlandaise Tineke Strik a affirmé que « non seulement les États membres inventent leurs propres règles, mais il y a aussi un énorme manque d’informations claires. Les citoyens sont totalement confus et incertains ».

Frein d’urgence

Les États membres ont le droit d’utiliser le mécanisme de frein d’urgence qui a été convenu lors des négociations interinstitutionnelles. Ce mécanisme leur permet aux d’adopter des restrictions supplémentaires en matière de voyage, telles que la quarantaine, l’auto-isolement ou les tests, si nécessaire, pour préserver la santé publique.

Ces mesures doivent être notifiées aux autres États membres et à la Commission au moins 48 heures à l’avance. Elles doivent également être communiquées aux citoyens, de manière claire et dans un délai de 24 heures.

Le variant Delta

L’arrivée du variant Delta a poussé les États membres à reconsidérer l’imposition de restrictions supplémentaires concernant les voyages. L’Allemagne avait précédemment contraint les voyageurs en provenance du Portugal à une quarantaine de 14 jours, mais a depuis assoupli à nouveau les restrictions.

Le variant Delta s’est avéré être le plus dangereux et le plus contagieux de toutes les souches du coronavirus jusqu’à présent. Il domine déjà au Royaume-Uni et au Portugal et devrait être responsable de 90 % des infections en Europe d’ici le mois d’août.

Le Commissaire à la justice Didier Reynders a rappelé à la session plénière que les pays de l’UE peuvent imposer des restrictions supplémentaires : « Il ne peut être exclu que certains États membres réimposent des restrictions, dans les cas où la situation épidémiologique dans un autre État membre s’aggrave rapidement, notamment à la suite d’un variant préoccupant ».

Les parlementaires ont convenu que des mesures supplémentaires devraient être prises pour endiguer la propagation du variant, mais dans le cadre d’une action commune plutôt que de restrictions nationales. Ils ont appelé à protéger la santé nationale d’une manière non discriminatoire et proportionnée.

Sophie in ’t Veld a souligné que « le variant Delta circule et qu’il est donc évident que des mesures doivent être prises, mais elles doivent être prises sur une base européenne harmonisée, et non sur une base nationale ».

M. Reynders s’est assuré à la plénière que la Commission plaide pour une approche coordonnée et une levée progressive des restrictions : « Bien évidemment, nous voulons éviter toute action disproportionnée ou mesure discriminatoire. Et bien sûr, nous voulons éviter toute interdiction de voyager ».

Certains pays souhaitent y adhérer

Tous les États membres ainsi que l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège se sont connectés à la plateforme de l’UE. Toutefois, sept États membres n’ont toujours pas commencé à délivrer les trois types de certificats. Les certificats entièrement mis en œuvre doivent attester qu’une personne a été vaccinée contre le coronavirus, qu’elle a eu un résultat négatif récent ou qu’elle s’est remise de l’infection.

Les pays qui accusent un retard sont la Slovaquie, la Finlande, le Danemark, la Suède, Malte, l’Irlande et l’Espagne. 

« Il s’agit d’un phénomène limité et temporaire, qui fait partie de la période d’introduction progressive »

M. Reynders, Commissaire européen à la Justice

Dans l’intervalle, des pays extérieurs à l’UE souhaitent se joindre au système européen.

Le commissaire a fait savoir que l’UE travaillera avec les partenaires internationaux qui souhaitent joindre leurs certificats Covid-19 au système de l’UE s’ils partagent les mêmes principes fondamentaux de sécurité et de protection des données.

La Suisse devrait être le premier pays à rejoindre le système européen, tandis que des « discussions concrètes » sont en cours avec Andorre, l’Australie, le Canada, la Malaisie, la Moldavie, Monaco, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, Saint-Marin, Singapour, l’Ukraine, le Royaume-Uni et les États-Unis.

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