Les lycées français de l'étranger rendent hommage à Samuel Paty

Les lycées français de l'étranger rendent hommage à Samuel Paty

Le vendredi 16 octobre, Samuel Paty, professeur d’histoire du collège du Bois d’Aulne à Conflans Sainte-Honorine a été lâchement assassiné parce qu’il enseignait à des élèves la liberté d’expression, la liberté de croire et de ne pas croire.

Victime d’un attentat terroriste islamiste caractérisé, il a été tué parce qu’il remplissait avec engagement, compétence et humanité sa mission, l’une des plus élevées de notre République.

À travers lui, ce sont les valeurs les plus fondamentales de la République qui sont attaquées.

Des valeurs partagées dans tous les lycées français

Si les représentants de la République à l’étranger ont salué la mémoire de Samuel Paty, c’était également le cas des établissements français à l’étranger. Les hommages furent planétaire, comme à Shanghai (Chine), à Malabo (Guinée Équatoriale), au Luxembourg, à Bruxelles (Belgique), Madrid (Espagne) ou encore à Prague (République Tchèque) mais aussi à Los Angeles (USA), etc. Les écoles françaises à l’étranger, qui n’étaient pas en vacances, ont, donc, organisé une minute de silence entre le mercredi 21 et le vendredi 23 octobre 2020 . Ces moments de recueil furent l’occasion d’échanger avec les élèves sur la liberté d’expression et la laïcité. Des valeurs qui ne sont pas évidentes dans tous les pays.

Hommage à Bruxelles en présence de 3 élus consulaires (Agir/LREM, LR, UDI) et de Mme L’Ambassadrice Hélène FARNAUD – DEFROMONT le jeudi 22 Octobre 2020

Si aucun incident n’a été à regretter, les débats sur la laïcité à l’école sont plus complexes à tenir à l’étranger. C’est pourtant une des missions prioritaires de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger, même si certains déplorent une équation à variables comme au Qatar où le programme fait l’impasse sur ces sujets.

« Elle (la laïcité) est bien comprise puisque nous nous adaptons aux contextes locaux mais nous restons forts sur les valeurs qui la fondent et notamment, la formation de l’esprit critique (…) c’est l’un des enjeux majeurs pour nos établissements d’enseignement français à l’étranger. »

Olivier Brochet, directeur de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE) sur France Culture.

Les mêmes difficultés qu’en France

« On demande aujourd’hui aux professeurs d’être les hussards de la République, dans un temps inédit de tentation obscurantiste et d’interventionnisme des parents quand ce n’est pas de collectifs religieux ou politiques. »

Mehdi Benlahcen, professeur à Lisbonne, et Président du groupe ADFE, solidarité et écologie à l’Assemblée des Français de l’étranger

Pour de nombreux spécialistes, cet attentat va marquer un tournant pour l’enseignement de l’esprit critique et sur la place de la religion dans la société française… mais ailleurs ?

En effet, encore plus qu’en France, les professeurs sont confrontés à des remises en question du contenu du programme. Faut-il le rappeler ? Le cloisonnement de la foi à la sphère privée est une spécificité française. Dans de nombreux pays, pas seulement musulmans, la place de Dieu est dans la sphère publique. On peut citer, pour exemple, le voisin allemand, le cousin canadien ou américain sans oublier évidemment les pays d’Amérique du Sud où l’Eglise règne sans partage sur les valeurs comme les mosquées dans les pays de confession musulmane.

A l’heure de la pandémie et de la crise financière, au moment où le rapport du député Frédéric Petit sonne l’alarme sur l’état du réseau culturel français à l’étranger, tous se demandent comment les établissements vont pouvoir renforcer leur enseignement civique et leur sécurité.

Car si le monde pleure avec nous, Samuel Paty, il est sur que les établissements français risquent de devenir une cible privilégiée pour les intégristes de tous poils sur la planète.

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