Les élections consulaires en zone de guerre 1/2

Les élections consulaires en zone de guerre 1/2

100% des votes exprimés chez les Français de Lybie en 2017 ont été en faveur d’Emmanuel Macron au second tour. A l’inverse, près de 65% des électeurs en Syrie ont glissé le bulletin de Marine Le Pen, le seul des 146 territoires recensés des Français de l’étranger à avoir voté d’abord pour la leader frontiste.

Dans un cas comme dans l’autre, cela reste anecdotique : il n’y eu que 15 votants en Syrie et 16 en Lybie. Dans une autre zone de conflit, le Yémen, aucun des 109 inscrits ne s’est déplacé. Si la France dispose de 160 ambassades dans le monde, troisième réseau diplomatique après les Etats-Unis et la Chine, elle n’en a aucune dans les trois pays précités.

Le contexte sécuritaire, tragique dans ces trois pays en proie à la guerre civile, en est naturellement la raison principale. Les relations détestables entre la France et le régime syrien et la situation politique totalement confuse en Lybie en sont aussi des raisons importantes.

Les réseaux diplomatiques français à Beyrouth au Liban gèrent la question des Français de Syrie

La minuscule communauté française dans ces pays en guerre n’est pour autant pas totalement inexistante. Damas compte d’ailleurs un lycée français toujours en activité, et qu’il le fut y compris pendant les périodes les plus dures du conflit, grâce à l’activisme courageux en particulier de mères d’élèves qui y gèrent une partie des activités.

Comment organiser les élections dans une zone en guerre ?

Si les Français de Syrie étaient plus de 3 000 inscrits sur les registres consulaires en 2010, ils n’étaient plus que 500, 6 ans plus tard. Les consulats de Damas et d’Alep ainsi que l’ambassade dans la capitale syrienne ne sont plus opérationnels, en raison de la guerre civile. Les relations diplomatiques sont gérées par un ambassadeur « pour la Syrie » résidant en dehors du territoire. Les services consulaires sont eux gérés par le consulat de France à Beyrouth, au Liban voisin.

Amélia Lakrafi, ici avec le ministre des affaires étrangères, élue d’une circonscription qui inclue Syrie, Irak, Yémen, RDC …

Les élus Français sur place sont également des relais : la députée des Français de l’étranger de la 10ème circonscription de l’étranger, est notamment élue dans les communautés de plusieurs pays en guerre : Syrie, Yémen, Irak, et de plusieurs pays soumis à des troubles très sévères : Liban, Sud Soudan, République Démocratique du Congo par exemple. Une circonscription qui oblige forcément à des actions et des déplacements ciblé, auprès des Chrétiens d’Orient, dans le cadre de la crise bancaire qui frappe le Liban, concernant les questions sécuritaires au Congo …

Des élus et des expatriés majoritairement dans les Etats voisins

Les élus consulaires sont aussi présents pour être relais des Français dans les zones de guerre. Deux problèmes cependant : ils sont souvent résidents dans les pays voisins, Beyrouth pour la Syrie, péninsule arabique pour le Yémen, et l’immense majorité des électeurs sont eux aussi localisés dans ces pays tiers : 23 000 Français enregistrés au Liban contre 500 en Syrie, 30 000 aux Emirats contre une centaine au Yémen …

Dès lors peut on communiquer efficacement avec les personnes sur place et comprendre leurs problématiques forcément spécifiques ? Les programmes des différentes listes dans ces circonscriptions complexes montreront combien les candidats se préoccupent des problématiques de nos compatriotes en zones de conflit…

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