L’économie de la peur

L’économie de la peur

Les marchés évoluent au rythme des annonces concernant le conflit ukrainien, en fonction des opérations sur le terrain et de l’avancée des négociations. Si en l’état actuel, aucun embargo n’a été mis en œuvre en Europe, les investisseurs craignent que le conflit ne se traduise par une nouvelle progression de l’inflation amenant à un durcissement des politiques monétaires. Les bourses européennes ont terminé la semaine en hausse après avoir connu de fortes amplitudes au gré de l’évolution du conflit en Ukraine et des anticipations de normalisation des politiques monétaires des banques centrales.

Durant la semaine, Moscou a subi toute une série de nouvelles sanctions, la dernière en date étant la perte pour la Russie de son statut de partenaire commercial privilégié, ouvrant la possibilité à l’adoption de droits de douane sur de nombreux produits russes. Sur la semaine, l’indice parisien a gagné 3,28 %, sa première hausse hebdomadaire en un mois (-12% depuis le début de l’année). Les autres indices européens ont regagné un peu de terrain cette année à la différence des indices américains pénalisés par les mesures prises par les pouvoirs publics à l’encontre de la Russie.

Les marchés européens semblent s’habituer à la guerre quand ceux des Etats-Unis découvrent sa réalité dans un contexte d’inflation en progression. Après avoir atteint un sommet à près de 140 dollars en début de semaine, le prix du baril de pétrole Brent s’est replié autour de 110 dollars. La demande de Joe Biden de pratiquer un embargo des hydrocarbures russes a été compensée par la réouverture des négociations entre la Russie et l’Ukraine ainsi que par l’annonce de l’ambassadeur des Emirats Arabes Unis à Washington qui se montre favorable à une augmentation de la production. Il souhaite un relèvement des niveaux de production de l’OPEP. Les Emirats arabes unis pourraient augmenter la leur de 800 000 barils de plus par jour. L’Arabie saoudite, qui dispose elle aussi de stocks inutilisés, pourrait, de son côté, contribuer à hauteur de deux millions de barils supplémentaires par jour.

Le ministre irakien du pétrole, Ihsan Abdul Jabbar Ismaael, a fait une déclaration de fin de non-recevoir en soulignant lors d’une conférence sur le pétrole à Houston que son pays n’avait pas constaté de demande supplémentaire de la part des consommateurs de pétrole. Dans ces conditions, Il ne voit pas d’urgence à augmenter davantage la production d’or noir, estimant même que des hausses supplémentaires pourraient nuire au marché. En raison du teasing des banques centrales qui entendent lutter contre l’inflation, les taux d’intérêt sont repartis à la hausse. Le taux des obligations d’Etat américaines à 10 ans s’est rapproché des 2 %.

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