Le séparatisme islamique, le plan pour lutter contre le communautarisme de Macron

Lutter contre la radicalisation et les influences étrangères qui gangrènent certains quartiers de France, c’est le mot d’ordre du déplacement d’Emmanuel Macron mardi à Mulhouse, dans le Haut-Rhin. Il s’est rendu sur place pour lancer un plan de lutte contre le communautarisme, le « séparatisme », selon les termes de l’Elysée. Selon l’entourage du président de la République, on estime que le terme communautarisme est « trop vaste », et qu’il faut désormais parler de « séparatisme ». Ce terme permet, selon l’Elysée, de mieux cibler un ennemi désormais clairement assumé : l’islamisme politique.

« Ce sont des populations qui ne veulent plus faire partie de la communauté républicaine », s’alarme un conseiller présidentiel.

Quartier en « reconquête républicaine »

À Mulhouse, le chef de l’Etat a rencontré des représentants d’associations sociales, culturelles, religieuses ou sportives, ainsi que des membres des forces de l’ordre d’un quartier, Bourtzwiller, loin d’être choisi au hasard. Avec ses 15.000 habitants, il fait partie de ces quartiers dits « en reconquête républicaine« . « Ce sont des populations qui ne veulent plus faire partie de la communauté républicaine », s’alarme un conseiller présidentiel. « C’est ce qui arrive quand la République a trop longtemps reculé », reconnait un ministre concerné.

Un proche du président précise : « On ne stigmatise pas les musulmans, eux aussi veulent être protégés. Mais c’est toujours sur les mêmes territoires que se passent les mêmes problèmes ».

C’est pourquoi le chef de l’Etat parlera autant répression que vivre ensemble. Dans les quartiers, le nouveau leitmotiv d’Emmanuel Macron, c’est la « reconquête républicaine ». La riposte de l’Etat va être déclinée pendant les prochaines semaines. Il n’y aura pas de grand discours du président mais une série de mesures concrètes : le retour des services publics dans ces quartiers, et surtout davantage de moyens pour les forces de l’ordre et le renseignement afin de lutter notamment contre les ingérences et les financements étrangers.

Bourtzwiller – ville test d’un programme de lutte contre la radicalisation

Depuis deux ans, Bourtzwiller fait partie d’un programme discret de lutte contre la radicalisation. Vingt personnes supplémentaires travaillent notamment dans le commissariat. Sans bruit, sur tout le territoire, ce programme a permis de fermer des lieux de culte, des débits de boissons et des écoles. « On est sur une ligne de crête », reconnait-on à l’Elysée, bien conscient que cette lutte contre la radicalisation ne doit pas entraîner une stigmatisation de l’ensemble des musulmans.

« On vit avec les valeurs de chacun »

Mais du coté des Mulhousiens, certains voient aussi dans ces discours des opportunités électorales. Mohammed, Salah et Brahim sortent de la mosquée dans le quartier de Bourtzwiller : « Moi je vis dans le quartier, j’ai étudié dans le quartier, et je n’ai jamais entendu parler de ce genre de choses. Au contraire, on vit avec les valeurs de chacun », explique l’un deux à l’envoyé spécial de l’AFP.

« Je suis fatigué d’entendre toujours le même refrain », poursuit son ami. « Les musulmans, les musulmans, les musulmans… Et c’est systématiquement avant les élections ! ». « Ce sont des thématiques du Rassemblement national. Emmanuel Macron essaye de récupérer des électeurs d’extrême droite pour les prochaines élections, c’est tout », résume le troisième homme.

« Je ne sens pas de radicalisation ici »

Un peu plus loin, un militant En Marche tracte pour la candidate macroniste. Il explique aux habitants que « le Président de la République a choisi Bourtzwiller pour parler de séparatisme islamiste ». Un riverain, sceptique, réagit au micro d’Europe 1 : « J’ai du mal à saisir. Mes enfants ont tous été au collège de Bourtzwiller, dans un quartier un peu difficile, et je ne sens pas de radicalisation ici ».

Il sera question de la grande nouvelle mosquée de l’autre coté de Mulhouse, controversée à cause de ses financements du Qatar. L’ingérence étrangère est pointée du doigt. « On se pose moins de questions quand le Qatar finance le PSG », lance un militant En Marche à un journaliste du Monde.

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