Après l’accord conclu à la fin de décembre 2020, le Royaume-Uni pourra accéder librement au marché unique européen à condition de conserver des normes voisines de celles de l’Union. Il pourra ainsi bénéficier des avantages du marché unique sans subir un certain nombre de contraintes.
L’accord signé au mois de décembre 2020 permet au Royaume-Uni de conserver l’accès au marché unique européen en ce qui concerne une grande partie des biens. Ce point est important pour le Royaume-Uni qui dépend des autres pays européens pour ses échanges extérieurs. Les exportations à destination des 27 pays de l’Union européenne représentent 50 % des exportations totales et 7 % du PIB britannique. Leur poids est en baisse constante depuis 2002 (respectivement 62% et 9%). 53 % des importations britanniques proviennent de l’Union. Sans accès au marché commun, l’application des tarifs douaniers aurait entraîné une majoration moyenne de 20 % des prix dont les effets auraient été plus concentrés au Royaume-Uni.
Pas de droit d’entrée
L’Union européenne reste le premier marché commercial du monde avec 450 millions d’habitants. Le Royaume-Uni est censé conserver des normes industrielles et sanitaires compatibles avec celles de l’Union. La garantie est relative car elle ne joue que pour les normes en vigueur au moment de la signature de l’accord. Le Royaume-Uni réalise une bonne opération en pouvant entrer dans le marché unique sans s’acquitter de droits d’entrée comme la Norvège, l’Islande ou le Lichtenstein dans le cadre de l’accord Union Européenne/Espace Économique Européen. Le Royaume-Uni pourra même indirectement profiter de la force de négociation commerciale de l’Union.
Les accords commerciaux que signera l’Union pourront facilement s’appliquer aux marchandises britanniques par effet d’assimilation. Les Britanniques pourront décider de participer, à la carte, à certains projets européens (spatial, sécurité ou défense par exemple) sans devoir financer des programmes pour lesquels ils n’ont pas d’appétence. En revanche, ils n’auront évidemment pas accès au plan de relance même si indirectement ils pourront en profiter à travers l’augmentation de la demande au sein du marché intérieur.
Le Royaume-Uni entend bénéficier du marché unique en se trouvant à sa marge. Son positionnement ressemble à celui du Canada par rapport aux États-Unis ou du Vietnam, de la Malaisie ou de la Thaïlande par rapport à la Chine. Le Royaume-Uni disposera d’une marge relative de liberté sur le plan budgétaire, monétaire et réglementaire.
La liberté ne sera pas totale, une dépréciation trop forte de la livre sterling diminuerait le pouvoir d’achat des Britanniques. Le Royaume-Uni détenant un des plus importants déficits commerciaux, doit veiller à ses réserves de changes et maintenir ou plutôt améliorer sa compétitivité. Il espère s’affranchir de certaines règles communautaires en matière de concurrence voire de subventions même si Boris Johnson a pris l’engagement de ne pas contrevenir aux principes communautaires en la matière.
La City, une place offshore de l’Europe ?
Le succès du Brexit suppose que la City reste la City et soit une véritable place offshore de l’Europe. Le manque d’unité au sein des États membres afin de créer un véritable espace financier unifié constitue un atout pour le Royaume-Uni. Face à Londres, les Européens devraient accepter la création d’un pôle financier, ce qui supposerait d’arbitrer entre Francfort, Amsterdam, Paris et Milan. Même si cela ne signifie pas une concentration dans un même lieu de toutes les structures financières, cela suppose, au moins, des avancées au niveau des réglementations et de la fiscalité.
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