Le PPE envisage une coalition pro-UE avec les socialistes et les libéraux

Le PPE envisage une coalition pro-UE avec les socialistes et les libéraux

Le Parti populaire européen (PPE) de centre-droit envisage une coalition pro-UE avec les socialistes et les libéraux après les élections européennes de juin, a confié une source du parti à Euractiv, ajoutant qu’une coopération avec les Verts n’est pas envisagée, alors qu’un rapprochement avec certains partis de droite qui veulent se distancer de la rhétorique extrémiste n’est pas exclu.

Jeudi (7 mars), les participants au congrès du PPE à Bucarest ont officiellement élu Ursula von der Leyen en tant que tête de liste du parti pour les élections européennes de juin. Elle sera donc candidate à sa propre succession à la tête de la Commission européenne.

Sur les 801 délégués du PPE de toute l’Europe éligibles au vote, 499 ont exercé leur droit, et parmi ceux-ci, 89 étaient opposés à la candidature de l’Allemande.

Une source du PPE qui a assisté au congrès de Bucarest a déclaré à Euractiv que les délégations française et slovène avaient voté contre elle, et « soupçonnent » qu’une partie du Partido Popular espagnol se soit également opposée à elle en raison de ses liens personnels présumés avec le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

La source du PPE a également déclaré que le groupe chercherait à former une coalition centriste et pro-UE avec des forces telles que les socialistes et les libéraux, bien qu’ils soient des désaccords sur plusieurs dossiers politiques.

« Les Verts semblent se tourner vers la gauche en raison de la détérioration de leurs résultats dans les sondages », a déclaré la source, ajoutant que leur approche non pragmatique de la mise en œuvre du Pacte vert pour l’Europe (Green Deal) créé des problèmes pour la collaboration.

Selon les dernières projections d’Europe Elects, le PPE, les socialistes et les libéraux formeront une majorité de 403 membres au sein du prochain Parlement européen.

Pour être réélue à la tête de l’exécutif de l’UE, Mme Von der Leyen devra être approuvée par les dirigeants des 27 États membres, puis par un vote au Parlement européen.

La candidate d’Emmanuel Macron ?

Le parti Les Républicains (LR, PPE) avait annoncé qu’il ne soutiendrait pas la candidature de Mme von der Leyen, notamment car il s’agit pour eux de la « candidate d’Emmanuel Macron » plutôt que celle du PPE.

Cependant, le président de la République ne s’est pas encore exprimé sur l’élection d’Ursula von der Leyen jusqu’à présent, tandis que le commissaire français Thierry Breton s’est interrogé sur l’avenir de la Commission.

« Malgré ses qualités, Ursula von der Leyen mise en minorité par son propre parti. La vraie question [est] désormais: “Est-il possible de (re)confier la gestion de l’Europe au PPE pour 5 ans de plus, soit 25 ans d’affilée?” Le PPE lui-même ne semble pas croire en sa candidate », a posté M. Breton sur X.

PPE
« Les Verts semblent se tourner vers la gauche en raison de la détérioration de leurs résultats dans les sondages », a déclaré la source, ajoutant que leur approche non pragmatique de la mise en œuvre du Pacte vert pour l’Europe (Green Deal) crée des problèmes de collaboration. [Shutterstock/Alexandros Michailidis]

Collaboration avec la droite

Ursula von der Leyen et le président du PPE, Manfred Weber, ont également ouvert la porte à une collaboration avec certains partis de droite.

Dans une interview accordée à Euractiv en début de semaine, le secrétaire général du PPE, Thanasis Bakolas, a déclaré que son parti s’intéresserait aux membres « sains » de la droite.

« Nous devons examiner qui sont ces acteurs politiques et les aider à se distinguer de l’extrême-droite », a-t-il déclaré.

« En effet, il y aura des membres sains », a reconnu la source du PPE interrogée par Euractiv, affirmant qu’il peut y avoir une collaboration dans des politiques spécifiques basées sur le « pragmatisme ».

Giorgia Meloni et Viktor Orbán au centre de l’attention

Le premier ministre hongrois Viktor Orbán a récemment déclaré que son parti, le Fidesz, cherchait à rejoindre le groupe des Conservateurs et Réformistes européens (CRE), présidé par la Première ministre italienne Giorgia Meloni, après les élections européennes de juin.

Si le parti polonais Droit et Justice (PiS, CRE) est ouvert à cette idée, d’autres, comme les conservateurs tchèques, l’ont rejetée.

Se référant à la remarque de M. Bakolas sur les « membres sains », Giacomo Filibeck, le secrétaire général du Parti socialiste européen (PSE), s’est insurgé contre la position du PPE, affirmant que cette approche « à la carte » n’était pas utile au projet d’intégration de l’UE.

« Le CRE compte des membres comme Santiago Abascal [Vox, Espagne], qui a appelé à pendre Pedro Sánchez par les pieds, et [ils ont] Éric Zemmour […] qui a été condamné pour incitation à la haine raciale, ou le PiS de Pologne qui s’est opposé au droit des femmes à l’avortement »a-t-il déclaré à Euractiv.

« Si certains partis quittent le CRE parce que M. Orbán le rejoint, seront-ils toujours considérés comme étant d’extrême droite ? », s’est demandé la source du PPE.

« Nous ne parlons pas de l’adhésion de ces partis au PPE, mais le fait qu’ils se distancient de l’extrême droite et votent de manière pragmatique avec une coalition pro-UE ne devrait pas être exclu », a ajouté la source.

La source a également nié la possibilité que le parti Fratelli d’Italia (CRE) de Giorgia Meloni rejoigne le PPE.

« Mme Meloni représente une catégorie à part entière […] L’Italie est un membre fondateur de l’UE et un membre du G7. L’adhésion au PPE aura également un impact sur les équilibres politiques internes de la famille de centre-droit de l’UE, étant donné qu’elle devrait obtenir de nombreux eurodéputés, ce qui ne doit pas être négligé », a déclaré la source, ajoutant que les partis de droite allemands ne verraient pas cela d’un bon œil.

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire