Le député des Français du Benelux demande des critères européens pour déclencher les quarantaines

Le député des Français du Benelux demande des critères européens pour déclencher les quarantaines

Pour le député des Français du Benelux, Pieyre-Alexandre Anglade (LREM), le classement par les autorités belges de Paris en zone rouge est un  « non sens absolu » .

 

« La décision unilatérale des autorités belges de classer Paris en « zone rouge » est un non-sens absolu. Seule la coordination permettra d’être efficace. Il devient urgent d’élaborer des critères européens communs pour évaluer la situation liée au Covid 19 » P.A Anglade, député des Français du Benelux

 

En effet, plusieurs régions/départements de France ont été rajoutés par le gouvernement belge de transition (bientôt 2 ans) aux destinations pour lesquelles une quarantaine est exigée. Ainsi les départements de Paris, Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, de la Sarthe, de l’Hérault et des Alpes-Maritimes, en plus des Bouches-du-Rhône, de la Guyane française et de Mayotte, passent en « code rouge ». Ces destinations de voyage sont désormais classées pour les belges et les 250 000 Français de Belgique comme non autorisées, et, au retour, le dépistage ou la quarantaine sont obligatoires.

 

La Belgique n’est pas la seule à déconseiller les voyages vers certaines régions françaises.

Le ministère des Affaires étrangères en Allemagne avait déjà annoncé que l’Île-de-France (Paris, Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d’Oise) et la Provence-Alpes-Côte-d’Azur passaient en « zones à risque » dès la semaine dernière. Tandis que le Royaume-Uni impose déjà une quarantaine de quatorze jours aux voyageurs en provenance de France depuis le samedi 15 aout. Ces mesures ont eu de nombreuses conséquences directes pour nos concitoyens expatriés comme pour Eléonore Blondey, jeune étudiante française, interviewée par nos confrères du French Morning London, qui a perdu son emploi. Ses employeurs ne pouvaient pas attendre 15 jours.

 

Des critères européens ?

Pour le député des français du Benelux,  Pieyre-Alexandre Anglade (LREM), la mise en quarantaine de nos compatriotes à leur retour de Paris par les autorités belges est donc « non sens absolu ». Il demande l’établissement, sur Twitter, de critères européens pour uniformiser les dispositifs de mise en quarantaine au sein de l’Union européenne.

Cependant un critère existe déjà.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) publie une carte épidémiologique classant les pays selon des couleurs et leurs niveaux de risque. Il se base sur le nombre de cas pour 100.000 habitants afin d’établir ce classement.  Cependant les experts rappellent que, dans cette épidémie de Covid, il ne faut pas se limiter à suivre un seul indicateur. C’est l’utilisation d’indicateurs multiples et complémentaires qui a permis de détecter très tôt une reprise de la transmission cet été. En sus, l’Union européenne n’étant pas compétente sur les situations d’urgence et disposant que de peu de moyens contraignants sur la santé publique, cette carte n’est qu’un avis consultatif.

 

Carte européenne 27 aout
Carte européenne 27 aout

Un problèmes de compétences ?

Comme nous l’avons constaté chaque pays européen gère, donc, la crise épidémique de manière différente. Ce qui peut s’expliquer pour adapter les réponses sanitaires au développement localisé de l’épidémie. Mais ce « chacun pour soi » a aussi été observé sur le plan thérapeutique ou dans la gestion des matériels médicaux. Or, si l’on veut gérer au mieux les prochaines crises sanitaires, l’Europe se doit d’ajouter la santé dans le domaine des compétences partagées au sein de l’Union.

Rapidement, dans plusieurs pays membres, ont ainsi fleuri les attaques contre l’Union européenne, accusée d’être incapable de protéger les populations et de coordonner une réponse cohérente face à la pandémie. Plus localement, les pays membres, affolés par la situation, ont souvent fait preuve, entre eux, d’un réel manque de solidarité. Les européens ont collectivement abandonné les Italiens. Les Tchèques ont « subtilisé » sur les tarmacs des centaines de milliers de masques sans rendre de comptes. La « réussite » de l’Allemagne suscite du respect mais attise également des formes de suspicion. Certains pays européens s’émeuvent de la constitution d’ un immense pont aérien entre la France et la Chine, etc…

Et, dans cette frénésie de l’urgence, des drames comme celui de la Belgique passent presque inaperçus (près de 10 000 décès pour 11 millions d’habitants). Pourtant, ce pays est au coeur de l’épidémie, avec l’un des taux de mortalité les plus élevés par habitant. Et la France n’a toujours pas classé rouge la région bruxelloise alors qu’elle l’est sur la carte européenne et dans de nombreux pays comme l’Allemagne, les Pays-bas, etc.

 

Une réaction économique mais un tabou sur la santé

les institutions européennes ont tout de même su prendre des dispositions, notamment économiques, importantes, parfois même sans précédent, pour soutenir les pays membres. Ceci a notamment permis d’empêcher une pénurie d’approvisionnement des biens élémentaires, en particulier alimentaires. D’un point de vue économique, logistique… l’Union européenne a donc fait ce qu’elle pouvait et devait faire. En revanche, elle a été – et est encore – incapable de répondre efficacement aux enjeux et besoins de santé. Tout simplement, parce qu’elle n’en a pas les compétences : la compétence santé lui a toujours été refusée, par des votes de défiance . Pire encore, toute tentative de conférer à la Commission européenne des attributions en santé, aurait produit, il y a encore quelques mois, une vague de critiques populistes, de fake news et de théories complotistes.

Le besoin de constituer des stocks, l’importance de mieux gérer les capacités industrielles (masques, vaccins, tests, etc.) et le coût des mesures de surveillance comme celles de prévention, devront, vont, entrainer une refonte de la politique européenne et ainsi accompagner le mouvement fédéraliste initié par le plan européen de relance. 

 

 

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