Cameroun, Bénin et Guinée-Bissau : voilà le programme, du déplacement en Afrique d’Emmanuel Macron pendant 3 jours et commencé ce 25 juillet. Il a rencontré les chefs d’État de ces pays. Première étape : le Cameroun, ce lundi. Quels dossiers furent au centre des discussions ? Nous en parlons avec Pascal Airault, journaliste à L’Opinion, en charge de l’actualité en Afrique et au Moyen Orient et Ousmane N’diaye, rédacteur en chef Afrique à TV5MONDE, qui suit le déplacement d’Emmanuel Macron.
Contrer la Russie
Il fut en effet question de l’influence russe sur le continent. Sans le dire officiellement, Paris s’inquiète de l’expansion russe sur le continent africain. Et si le Cameroun constitue la première étape de la tournée d’Emmanuel Macron, ce n’est certainement pas un hasard. En avril dernier, alors que la guerre en Ukraine avait déjà commencé, Yaoundé a signé un accord de coopération militaire avec Moscou.
La crainte de voir se développer des sociétés militaires privées telles que Wagner est donc prise au sérieux : aujourd’hui la République centrafricaine et le Mali. Et si c’était demain le Cameroun ? « Ce qui nous alerte, c’est que nous avons maintenant une capacité de recul sur les effets de cette implantation », explique un conseiller de l’Élysée.
Emmanuel Macron, qui sera reçu par Paul Biya, président du Cameroun depuis près de 40 ans, devrait donc aborder cette question, tout comme celle de la menace du groupe terroriste Boko Haram au nord du pays ou encore les conséquences de la guerre en Ukraine alors que l’ensemble des pays africains sont aujourd’hui frappés par une forte inflation sur les denrées de première nécessité.
Appui français au Togo et au Benin
Récemment, le Bénin et le Togo ont été exposés à des attaques terroristes. Conformément à la dynamique amorcée au Sahel, des échanges ont eu lieu sur ce sujet avec des autorités béninoises pour définir les modalités d’un soutien français concret pour répondre à ce défi.
L’Élysée précise que les autorités béninoise ou togolaises n’ont pas formulé la demande d’une présence française sur le terrain. En revanche, il y a une demande d’appui français en matière de soutien aérien, en matière de renseignement et en matière d’équipement. « Et nous sommes en train d’examiner la manière d’y répondre positivement », indique l’Élysée.
Enfin, Emmanuel Macron souhaitait marquer son soutien aux organisations régionales et à la jeunesse africaine. Un échange a d’ailleurs été organisé en fin de journée à Yaoundé ce lundi avec des représentants de la jeunesse et de la société civile camerounaise. L’effet escompté n’a pas eu lieu, au contraire, la jeunesse a manifesté contre les propos du Président de la République devant l’ambassade de France.
Tout au long du séjour, les enjeux de participation citoyenne, d’entreprenariat, de culture et de mémoire furent au cœur des discussions.