Il y a un mois, au Niger, le président Mohamed Bazoum était renversé par des putschistes. Des militaires qui accentuent la pression en réclamant le départ de l’ambassadeur de France. La junte au pouvoir au Niger depuis le coup d’État du 26 juillet a ordonné, ce vendredi 25 août 2023, le départ de l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté. Les militaires lui donnaient 48 heures pour quitter le pays.
Analyse de Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, au Sénégal, et au Congo.
Un départ en 48h ?
Le ministère nigérien des Affaires étrangères a annoncé que face « au refus de l’ambassadeur de France à Niamey de répondre à l’invitation […] pour un entretien » vendredi « et d’autres agissements du gouvernement français contraires aux intérêts du Niger », les autorités « ont décidé de retirer leur agrément à M. Sylvain Itté et de lui demander de quitter le territoire nigérien sous quarante-huit heures ».
Le ministère français des Affaires étrangères a réagi un peu plus tard dans la soirée en indiquant que « les putschistes n’ont pas autorité pour faire cette demande, l’agrément de l’ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues ».
1500 hommes
Le nouveau régime a en particulier accusé Paris de vouloir intervenir militairement au Niger pour remettre en place Mohamed Bazoum et affirmé que la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) était une organisation « à la solde » de la France, ex-puissance coloniale dans la région.
La France déploie au Niger 1.500 hommes qui aidaient le régime du président Bazoum à lutter contre les groupes jihadistes qui ensanglantent depuis des années ce pays et une grande partie du Sahel.
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