L’ALDE (dont LREM est membre) s’isole du reste du Parlement sur les Spitzenkandidaten

Le choix du prochain président de la Commission doit se faire selon le système de Spitzenkandidaten, insistent les présidents des groupes parlementaires, malgré l’opposition des libéraux.

Dans une déclaration, les présidents de groupes du Parlement européen répètent leur « détermination en faveur du processus des candidats têtes de liste, qui permet au/à la prochain(e) Président(e) de la Commission de faire connaître son programme et sa personnalité avant les élections et de s’engager dans une campagne paneuropéenne ».

Les libéraux de l’ALDE n’étaient cependant pas au point presse qui a suivi la réunion des présidents. Dans un communiqué, Guy Verhofstadt a estimé qu’il n’était « tout simplement pas sérieux d’avoir un Spitzenkandidat pour lequel toute l’Europe ne peut pas voter ». Pour lui, le processus aurait plus de raison d’être si les listes étaient paneuropéennes, et non nationales. Il juge en outre que le PPE, le groupe majoritaire, soutient là un système qu’il a lui-même rendu illégitime en écartant l’option des listes transnationales.

Malgré son opposition, l’ALDE a pris part au processus de désignation de Spitzenkandidat, et sa tête de liste, la commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager C’est finalement l’une des favorites pour le poste.

« Pour nous, il est important que le prochain président de la Commission représente une large majorité pro-européenne et ait un programme clair pour le renouvellement de l’Europe », ajoute Guy Verhofstadt.

Les libéraux font leur le discours d’Emmanuel Macron, dont la liste Renaissance a rejoint l’ALDE après les élections du 26 mai. L’ALDE sera donc le troisième groupe politique du prochain Parlement.

Les dirigeants des États membres se sont réunis à Bruxelles le soir du 28 mai pour commencer leur discussion sur l’attribution des plus hauts postes de l’Union : les présidents de la Commission, du Conseil, du Parlement et de la Banque centrale européenne. Ils devront commencer par décider s’ils se soumettent ou non au système de Spitzenkandidaten inauguré lors des élections de 2014. Le président français s’est exprimé à plusieurs reprises contre le processus.

Alors que les résultats des élections européennes sont maintenant fixés, les tractations commencent pour les plus hauts postes de l’UE.

« Le Conseil doit nous montrer qu’il respecte non seulement le résultat des élections, mais aussi le rôle du Parlement », a jugé la candidate des Verts, Ska Keller, après la conférence des présidents de l’assemblée.

Le président actuel du Parlement, Antonio Tajani, s’est dit certain que Parlement et Conseil trouveraient un accord. « Nous devons respecter le processus, nous devons respecter les traités », a-t-il souligné. Les traités se bornent cependant à dire que le Conseil doit « tenir compte » du résultat des élections.

Interrogé sur la possibilité de voir Michel Barnier accéder au poste de président de la Commission, Ska Keller répète que seuls les candidats officiels, les Spitzenkandidaten, devraient être considérés, et pas « quiconque fait des discours à gauche, à droite ».

Un programme pour l’avenir

Les présidents parlementaires souhaitent aussi avoir leur mot à dire dans le programme du prochain mandat. « En se fondant sur les résultats des élections européennes, les groupes politiques du Parlement européen participeront à un débat stratégique, transparent et démocratique afin de préparer le mandat de la prochaine Commission européenne », indiquent-ils dans leur déclaration. Le résultat de ce débat servira de base pour les négociations avec le Conseil sur la nomination du prochain président de la Commission.

Le PPE est toujours le groupe qui a remporté le plus de sièges, mais les lourdes pertes qu’il a subies limitent son influence. Son candidat, Manfred Weber, s’est dit « ouvert au compromis ». L’actuel président de l’assemblée, Antonio Tajani, également PPE, a déclaré que même si son groupe avait remporté l’élection, « en tant que président, je soutiendrai le candidat de la majorité du Parlement ».

Udo Bullmann, qui dirige le groupe socialiste, a assuré que les membres du S&D défendraient leur candidat, Frans Timmermans, déjà membre de la Commission et qui pourrait récolter un large soutien. Il a confirmé que les socialistes étaient prêts à négocier avec « toutes les forces prodémocratiques et pro-européennes », n’excluant pas le PPE.

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